La fin de la lettre montre la profondeur des affections de l’apôtre pour tous les saints et le dévouement pour Christ de beaucoup de fidèles serviteurs. Douze noms sont mentionnés dans l’épître ; n’est-ce pas pour souligner l’harmonie de l’assemblée, cet édifice divin ?
L’apôtre a chargé Tychique et Onésime de porter sa lettre aux chrétiens de Colosses, dans le double but de s’enquérir de leur bien-être spirituel et de leur apporter de ses nouvelles. Paul voulait ainsi les consoler et les encourager.
Originaire de l’Asie mineure, où se trouvaient les assemblées d’Éphèse, de Colosses et de Laodicée, Tychique est mentionné pour la première fois comme un des compagnons de l’apôtre dans son voyage à Jérusalem. Il a été aussi chargé de porter la lettre de Paul aux Éphésiens. Pour l’apôtre, Tychique était un “bien-aimé frère”, un “fidèle serviteur” et un “compagnon de service dans le Seigneur”. En demeurant dans la proximité de l’apôtre pour le servir avec dévouement, c’est Christ qu’il servait. La même pensée était déjà exprimée aux esclaves pour élever la valeur de leur dur service à la hauteur de Christ lui-même (3. 24). Dans un temps où les affections de plusieurs pour Christ s’étaient déjà refroidies au profit de la recherche de leurs propres intérêtsPhilippiens 2. 21, l’exemple de Tychique est bien instructif pour nous. Son dévouement s’est poursuivi jusqu’à la fin de la vie de l’apôtre. Celui-ci pourra encore compter sur lui pour l’envoyer auprès de Tite ou auprès de l’assemblée à Éphèse.
En s’enfuyant d’auprès de son maître Philémon, Onésime s’était réfugié à Rome. Là, la grâce de Dieu l’avait trouvé, par le moyen de l’apôtre, prisonnier de Jésus Christ. Autrefois inutile, cet esclave était maintenant un “fidèle et bien-aimé frère” (verset 9), utile pour le service de l’évangile. Quel touchant exemple de la puissante grâce du Seigneur ! La fidélité d’Onésime est prouvée par le fait que l’apôtre lui confie la lettre pour les Colossiens et le service d’amour qui s’y rattachait.
Aristarque, Marc et Jésus, appelé Juste (versets 10, 11) : Trois compagnons de l’apôtre envoient leurs salutations aux Colossiens.
Originaire de Macédoine (au nord de la Grèce), Aristarque avait accompagné Paul à Éphèse, en Troade, puis jusqu’à Rome, après avoir partagé avec lui les épreuves du naufrage. Là, il est compagnon de captivité de l’apôtre.
Marc avait bien commencé son service pour Christ avec son oncle Barnabas et l’apôtre Paul. Puis, découragé par les difficultés de l’œuvre, il avait abandonné les apôtres pour retourner à JérusalemActes 13. 13. Ce triste épisode sera l’occasion de tensions momentanées entre Paul et Barnabas ; ce dernier prend avec lui Marc (son neveu), pour retourner à Chypre (son pays), tandis que Paul (accompagné de Silas) est recommandé à la grâce du Seigneur par les frères. Mais la grâce de Dieu relèvera Marc, et le rendra même capable d’être utile à celui qu’il avait autrefois abandonné. Lui confier la rédaction d’un évangile de son Fils, n’est pas un mince honneur que Dieu lui accordera. L’absence de ressentiment chez l’apôtre est remarquable. Pensons aussi à la consolation que Marc a été pour le cœur de Paul, alors que tous ceux d’Asie s’étaient détournés de lui et l’avaient abandonné2 Timothée 1. 15 ; 4. 11. Les Colossiens devaient recevoir un tel frère.
Jésus appelé Juste, était Juif, comme Marc. Son dévouement et son affection pour l’apôtre contrastent avec l’attitude de plusieurs Juifs de Rome qui s’étaient éloignés de luiPhilippiens 1. 17.
Epaphras avait apporté à Colosses la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Son nom n’apparaît que trois fois dans l’Écriture (1. 7 ; verset 12) Philémon 23. Il est dit peu de chose de lui ; suffisamment, toutefois, pour dépeindre son caractère moral et souligner la valeur de son service. Epaphras avait été “esclave du Christ Jésus” (verset 12) avec l’apôtre, avant de partager sa captivité. Dégagé de toute jalousie, Paul se plaisait à partager ainsi les peines et les joies de l’œuvre avec ses “compagnons de service” (1. 7). Il souhaitait aussi ardemment que Dieu envoie d’autres ouvriers dans le champ. Ainsi, Epaphras avait été un fidèle serviteur du Christ pour les Colossiens. Maintenant, son service d’amour à leur égard se continuait encore au cours de sa captivité : il combattait toujours par des prières. Quel bel exemple à imiter pour ceux qui ont à cœur le bien des assemblées !
Luc, “le médecin bien-aimé”, est peut-être le plus fidèle compagnon de l’apôtre, le seul qui soit resté auprès de lui aux derniers jours de sa vie sur la terre, avant son martyre.
Le nom de Démas est ici associé à celui de Luc ; mais quelle différence dans la carrière de ces deux chrétiens ! En contraste complet avec la fidélité de Luc, l’amour du monde (“le présent siècle”) conduit Démas à abandonner l’apôtre ; mais en fait il abandonnait Christ que Paul suivait de près. Il ne nous est pas possible de servir deux maîtresMatthieu 6. 24, le monde et Christ. L’exemple de Démas confirme l’opportunité de l’exhortation de l’apôtre Jean : “N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde” 1 Jean 2. 15.
Paul mentionne les frères de l’assemblée voisine de Laodicée1, pour leur adresser ses salutations. Les deux assemblées devaient se communiquer les lettres reçues ; “celle qui viendra de Laodicée” n’est pas nécessairement une lettre spéciale écrite par Paul aux Laodicéens ; si elle existe, elle n’est pas contenue dans le canon des Saintes Écritures. Peut-être s’agit-il de la lettre aux Éphésiens, qui avait été transmise à Laodicée. Tous les écrits inspirés de l’apôtre sont destinés au corps de Christ entier et à chacun de ses membres.
Il est triste de constater que toutes les gloires de Christ dévoilées dans l’épître aux Colossiens, n’ont pas eu sur les chrétiens de Laodicée l’effet durable de les garder de leurs prétentions et de les amener à juger leur manque de cœur pour Christ. Celui en qui habite “toute la plénitude de la déité” (2. 9) se présentera trente ans plus tard à l’ange de cette assemblée comme “l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu” Apocalypse 3. 14. Les reproches et la menace de jugement faits à l’assemblée étaient la conséquence du fait que les Laodicéens n’avaient “pas tenu ferme le chef” (2. 19).
Nommé dans l’épître à Philémon comme “compagnon d’armes” de l’apôtre, Archippe reçoit ici un appel à remplir fidèlement son service pour le Seigneur. Bien des motifs nous empêchent en pratique d’accomplir la tâche que Christ nous confie : pour Timothée, c’était sa jeunesse et une réserve personnelle excessive1 Timothée 4. 14 ; 2 Timothée 1. 6 ; pour Démas, c’était l’amour du monde. L’apôtre donne ici l’exemple d’une parole de grâce, assaisonnée de sel (verset 6).
Selon son habitude, l’apôtre signe la lettre de sa propre main pour l’authentifier2 Thessaloniciens 3. 17, comme aussi pour marquer son affection. Cette précaution était devenue nécessaire, à cause du manque de scrupules de certains, qui se revêtaient de l’autorité de l’apôtre pour égarer le troupeau du Seigneur2 Thessaloniciens 2. 2.
En terminant, il s’adresse à ces croyants de Colosses et de Laodicée, qu’il n’avait jamais vus, mais qu’il aimait profondément, pour leur rappeler ses liens. Prisonnier des nations, il était en fait prisonnier du Christ Jésus pour le compte des chrétiens, un ambassadeur lié de chaînes pour leur révéler le mystère de Christ et de son assembléeÉphésiens 3. 1 ; 6. 19, 20. Quel souvenir inoubliable pour nous de cet homme heureux dans la souffrance. Il a Christ comme seul objet du cœur !