C’est de Rome où il était prisonnier, que Paul écrit cette lettre1 qu’il a chargé Tychique de porter aux Colossiens, comme celle aux Éphésiens (4. 7-9) Éphésiens 6. 21. Onésime a accompagné Tychique pour aller à Colosses, de même qu’il portera en personne à Philémon, la lettre qui le concernait particulièrement.
Paul se présente comme apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu2. Sans en tirer de gloire pour lui-même, il revendique son titre d’apôtre (c’est-à-dire d’envoyé). Christ, le Chef glorieux de l’Église, lui avait confié son autorité pour prêcher ou enseigner. Le message de Paul est donc non seulement inspiré, comme le sont toutes les Écritures2 Timothée 3. 16, mais il émane directement de Jésus Christ, par la volonté de Dieu.
Paul s’adjoint Timothée, son cher enfant dans la foi et fidèle compagnon de service. Ils avaient été ensemble en PhrygieActes 16. 6, et la signature de deux témoins renforçait le message de l’apôtre.
Paul s’adresse aux Colossiens comme à de “saints et fidèles frères en Christ”. Comme “saints et fidèles”, les chrétiens sont en relation avec Dieu et le Seigneur. Le titre de “frères” ajouté ici ne figure pas dans la salutation aux Éphésiens. En effet, l’apôtre voit les Colossiens comme marchant sur la terre et jouissant ensemble de la communion fraternelle. Par contre, les Éphésiens sont déjà par la foi dans les lieux célestes. Par grâce, tous les chrétiens sont des saints en Christ, sanctifiés et mis à part par appel. Le Seigneur peut-il dire de chacun de nous que nous sommes de fidèles frères en lui ?
Paul souhaite aux Colossiens : “Grâce et paix… de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ”. L’apôtre commence ses treize épîtres par cette même salutation, ce qui n’en réduit pas la valeur, au contraire. Dans ses messages à des personnes (comme Timothée), Paul y ajoute la miséricorde, expression de l’amour divin approprié aux besoins personnels du croyant.
Paul ne connaissait pas personnellement les Colossiens, mais il rend grâces à leur sujet et prie pour eux.
Dès le début de sa lettre, l’apôtre se plaît ainsi à souligner tout le bien qui se trouvait chez les Colossiens. Il est touchant de retrouver cette même disposition de cœur de l’apôtre dans le motif de sa première prière en faveur des ÉphésiensÉphésiens 1. 15. L’Esprit Saint nous place bien sur le même terrain élevé de la grâce.
Tout croyant est spirituellement ressuscité avec Christ, pour vivre de sa vie. Or, Christ est dans le ciel, assis à la droite de Dieu (3. 1). Même si nous sommes encore sur la terre, le christianisme fait donc de nous des hommes célestes, dont la destinée est le ciel, là où Christ se trouve. Cette espérance est un des thèmes de l’épître (versets 5, 27 ; 3. 4). C’est un motif puissant invoqué par l’apôtre pour nous détacher des préoccupations de la terre et lier nos âmes à Christ dans la gloire. Si nous perdons de vue notre espérance céleste, nous manquerons notre vie et notre service chrétiens.
Le caractère de l’évangile est remarquable : c’est entendre et connaître la grâce de Dieu en vérité. Le cœur est ouvert pour recevoir le message de Dieu envoyé au monde par son Fils venu dans notre humanité : “la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ” Jean 1. 17. Connaître “en vérité” cette “parole de la vérité”, c’est accepter par la foi en toute simplicité de cœur le témoignage de Dieu, en dehors de tout raisonnement humain.
L’évangile était prêché pour porter du fruit et pour croître. Ce n’était pas une doctrine stérile, comme les spéculations des hommes. La parole de vérité de cette bonne nouvelle avait produit du fruit pour Dieu, non seulement à Colosses, mais ailleurs aussi : des personnes étaient sauvées, amenées à Christ, et leur marche chrétienne, dans la foi et l’amour, était un fruit à la gloire de Dieu.
La paresse ou la décadence de l’homme infidèle ne doivent pas voiler la vitalité de l’évangile. Celui-ci conserve aujourd’hui la même puissance qu’au début du christianisme pour sauver des âmes. Et Dieu désire aussi que nous fassions des progrès dans notre vie chrétienne : “Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ” 2 Pierre 3. 18. L’état du monde et la ruine publique de l’Église ne sont pas des excuses valables à notre nonchalance spirituelle et à la mondanité dans notre vie chrétienne.
En apportant à Paul des nouvelles des Colossiens, Epaphras avait souligné leur “amour dans l’Esprit” (verset 8). C’est la seule mention de l’Esprit Saint dans cette épître. L’amour des Colossiens n’avait pas sa source dans des affections naturelles, mais dans le Saint Esprit : c’était le fruit de la vie divine qui est en Christ. L’Esprit de Christ ressuscitéJean 20. 22 dirigeait ainsi les affections renouvelées des Colossiens. Il devrait en être de même pour nous aujourd’hui.
Dans les treize épîtres signées par l’apôtre, il se présente :
Il s’associe souvent d’autres serviteurs du Seigneur.