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Épître aux Colossiens
Sondez les Écritures - 3e année

Colossiens 3. 1-7

Morts et ressuscités avec Christ. La vraie vie chrétienne

L’apôtre vient de montrer que le croyant est identifié avec Christ dans sa mort (2. 20). Il est séparé du système du monde et de sa religion ainsi que de l’homme naturel avec sa sagesse. Il ne regarde plus en bas vers la terre.

Mais le croyant est aussi ressuscité avec le Christ (verset 1). Désormais, il est en relation avec l’univers de Dieu et avec toutes ses richesses. Il regarde en haut vers le ciel. Les conséquences pratiques de cette double vérité vont être maintenant développées.

2. Morts et ressuscités avec Christ, notre vie : versets 1-4

Morts et ressuscités avec Christ

Puisque nous sommes ressuscités avec le Christ, nous devons chercher les choses qui sont en haut (verset 1). Et puisque nous sommes morts avec Christ, nous devons mortifier nos membres sur la terre, les actions de la chair (versets 3, 5). Le chrétien, considéré dans cette épître comme étant encore sur la terre, dans une position transitoire, est donc invité à rechercher certaines choses, et à en rejeter d’autres. L’ordre de ces exhortations n’est pas indifférent ; le cœur du croyant (et de tout homme) ne peut pas rester vide. Il doit être en pratique rempli de Christ et des choses excellentes, pour pouvoir être libéré de ses propres pensées et des choses du monde. Les choses célestes et les choses terrestres sont incompatibles et ne peuvent cohabiter dans le cœur du chrétien.

L’histoire d’Israël traversant le Jourdain est une illustration vivante de ces vérités1. Les douze pierres tirées du Jourdain pour être placées dans le pays sont une figure de notre résurrection avec Christ. Le premier privilège du peuple a été de goûter là une nouvelle nourriture, image des choses qui sont en haut, les bénédictions célestes. Les douze pierres déposées au fond du lit du fleuve nous rappellent que nous sommes aussi morts avec Christ. La mort de Christ (symbolisée par le Jourdain) nous sépare désormais du monde (figuré par le désert). Cette séparation est constatée à Guilgal, précisément le lieu de la circoncision. C’est la condition pratique pour pouvoir jouir effectivement des privilèges du pays de la promesse. A Guilgal, le peuple trouvait le secret de la force pour vaincre ses ennemis ; c’est l’image pour nous de la force qui nous est donnée pour mortifier nos membres qui sont sur la terre.

Les choses qui sont en haut et celles qui sont sur la terre

Nous sommes donc invités à chercher les choses qui sont en haut (verset 1) et à y penser (verset 2), c’est-à-dire à y mettre notre cœur et nos affections. Cette exhortation suppose un effort constant de notre part, comme Paul le rappelait à Timothée : “Occupe-toi de ces choses, sois-y tout entier” 1 Timothée 4. 15.

Leur valeur vient du fait qu’elles appartiennent au ciel, le lieu où Christ est assis, à la droite de Dieu. En lui sont tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (2. 3).

Par opposition, les choses de la terre ne doivent pas occuper nos pensées, ni attirer nos cœurs. Il ne s’agit pas seulement des ordonnances et des pratiques religieuses que les philosophes judéo-gnostiques voulaient imposer aux Colossiens. Plus généralement, ce sont aussi les pensées, les mobiles et les affections du vieil homme qui se complaît sur la terre.

Christ, notre vie

Par la foi, nous recevons la vie divine, qui est Christ lui-même1 Jean 5. 11, 12, selon le triple témoignage de l’Esprit, de l’eau et du sang. Cette vie est maintenant cachée en Christ, qui lui-même est caché en Dieu. Christ est la source de la vie éternelle, et sa sûreté permanente.

L’apôtre ne présente pas ici les vérités de l’assemblée et de notre union avec Christ, sauf pour faire ressortir la gloire personnelle de Christ comme Tête et Chef du corps. Le Saint Esprit n’est pas vu non plus comme coopérant à l’accomplissement des desseins de Dieu, comme dans l’épître aux Éphésiens. La vie de Christ et la vie du croyant en lui sont les grandes vérités présentées aux Colossiens. La possession de la vie de Christ est le fondement de toutes les exhortations données dans l’épître.

Comme Christ ne peut être vu par le monde, notre vie en Christ aussi lui est cachée1 Jean 3. 1. Le monde ne peut pas comprendre les chrétiens, pas plus qu’il n’a pu comprendre Christ sur la terre. Le chrétien doit accepter d’être incompris du monde et différent des autres hommes.

Christ manifesté

Mais Christ et sa vie ne seront pas toujours cachés aux yeux du monde. Un jour, il sera manifesté publiquement et les siens seront avec lui. Dans ce jour-là, celui de son apparition en gloire, il sera “glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru” 2 Thessaloniciens 1. 10. Le monde connaîtra alors que les rachetés du Seigneur appartenaient au ciel et n’étaient plus de ceux qui habitent sur la terreApocalypse 3. 9 ; 13. 14.

3. Mortifier nos membres sur la terre : versets 5-7

La conséquence pratique des vérités rappelées ci-dessus est de mortifier nos membres qui sont sur la terre. Il ne s’agit pas du corps du croyant et de ses facultés naturelles, mais des actions de la chair, le principe de mal qui est en chacun de nous. Le corps du croyant et ses capacités physiques et intellectuelles sont appelés ailleurs : “vos membres” Romains 6. 13. Ils doivent servir d’instruments à la vie divine, et non pas être à la disposition du péché. Ici (verset 5) “vos membres” désignent les convoitises et les actions du vieil homme. L’appel de l’apôtre à mortifier ces choses est exactement à l’opposé des théories de l’ascétisme dénoncées auparavant, qui professent le mépris du corps.

Une différence importante existe entre mourir et mortifier. Mourir exprime la faiblesse (c’est passif), tandis que mortifier suppose la force pour le faire (c’est actif). Appliquer la mort de Christ à notre chair par la puissance du Saint Esprit la rend comme morte : elle n’est pas nourrie en pratique, mais placée dans la mort.

L’apôtre met donc en garde contre les convoitises et leurs conséquences : les actes (fornication et impureté) sont le fruit des mauvaises pensées (affections déréglées, mauvaise convoitise et cupidité). La cupidité est l’avidité à s’emparer de ce qui appartient aux autres, dans tous les domaines. L’avarice en est une forme. Le cœur poursuit ainsi des objets impurs ou illicites, en oubliant Dieu : c’est une véritable idolâtrieÉphésiens 5. 5. De telles choses appellent la colère de Dieu, et ceux qui les poursuivent sont pour lui des “fils de la désobéissance”. Telle est la condition de tous les hommes par nature, particulièrement ceux des nations (comme les Colossiens). Ils y marchaient (ce sont les fruits de l’arbre, la conduite et les actes) et ils y vivaient (c’est la nature même de l’arbre qui produit les mauvais fruits).

Mais désormais, le christianisme, qui contient la pleine révélation de Dieu, apporte le souverain remède de la mort et de la résurrection de Christ.

Notes

1Voir les méditations sur le livre de Josué (chapitre 4. 1-24).

Colossiens 3

1Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; 2pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; 3car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. 4Quand le Christ qui est notrea vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.

5Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité, qui est de l’idolâtrie ; 6à cause desquelles la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance ; 7parmi lesquelsb vous aussi vous avez marché autrefois, quand vous viviez dans ces choses.

Notes

apl. lisent : votre.
bou : dans lesquelles.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)