L’apôtre révèle que Christ demeure dans les vrais chrétiens (1. 27). Il développe ensuite les conséquences pratiques de cette vérité essentielle. Christ, reçu par la foi, console notre cœur et illumine notre intelligence spirituelle pour que nous marchions “en lui” (verset 7).
L’apôtre mentionne d’abord ses propres exercices intérieurs. En général, Paul travaillait, par la puissance de Christ, pour présenter tous les croyants parfaits en lui (1. 28). Mais ce travail prenait le caractère d’un véritable combat spirituel, car les croyants à Colosses et à Laodicée étaient exposés à de dangereux ennemis. En perdant de vue que toutes les richesses du croyant sont en Christ, ils risquaient de ne pas tenir ferme le chef (2. 19) et de se laisser entraîner dans le monde par toutes sortes de courants dangereux. L’histoire de l’assemblée de Laodicée montre combien les craintes de l’apôtre étaient justifiées : plus tard, elle prétendra être riche sans ChristApocalypse 3. 17, le comble d’un cœur partagé. Paul, par sa sollicitude et ses prières, poursuivait néanmoins le combat en faveur de ces croyants qu’il ne connaissait pas personnellement, mais qu’il aimait profondément.
Le combat de l’apôtre pour les saints avait pour premier objet de leur apporter la consolation ; consoler leur cœur, le siège des affections, le vrai centre moral de l’homme. La consolation répond d’abord à la peine et aux afflictions2 Corinthiens 1. 3 ; mais c’est aussi un encouragement et la communication d’une force spirituelle en face de la faiblesse1 Thessaloniciens 3. 2. C’est le résultat du service du prophète dans l’assemblée, qui présente la Parole d’une manière appropriée aux besoins spirituels du moment1 Corinthiens 14. 3. Nos cœurs sont consolés et affermis, par la jouissance de l’amour de notre Dieu et Père, qui “nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce” 2 Thessaloniciens 2. 16, 17.
L’apôtre désirait aussi que les croyants soient unis ensemble dans l’amour, dont la source est en Christ, la Tête du corps. Ajouter l’amour selon Dieu à l’affection fraternelle2 Pierre 1. 7, permet de réaliser en pratique le lien entre les saints et leur union mutuelle avec Christ.
Enfin, l’apôtre combattait en prière pour que les Colossiens entrent par leur intelligence spirituelle dans la révélation du mystère de Dieu et des richesses qu’il contient. Il voulait que cette connaissance soit le fruit d’une pleine certitude1, la conviction profonde que toute la vérité divine est en Christ qui en est le centre. Tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont donc en Dieu qui nous a révélé le mystère de ses desseins. Il n’existe pas d’autre source et toutes les spéculations de l’esprit humain ou ses raisonnements ne peuvent qu’égarer les âmes. Les douces paroles et le beau langage des mauvais bergers séduisent le cœur des simplesRomains 16. 18. Notre sécurité est de rester simplement, mais fermement, attachés à Christ.
Éloigné des Colossiens par les liens qui le retenaient à Rome, Paul était néanmoins présent au milieu d’eux en esprit. Leur marche intègre et la fermeté de leur foi en Christ était un sujet de joie pour l’apôtre. Il était cependant pleinement conscient des dangers subtils qui les menaçaient ; aussi persévérait-il dans ses combats pour eux. Nous vivons aujourd’hui dans un temps d’intense activité intellectuelle et nous sommes en butte à des dangers comparables ; soyons donc tous attentifs à ne rien accepter qui soit en dehors de Christ et qui pourrait, à terme, renverser notre foi.
L’apôtre s’appuie sur l’heureux état spirituel manifesté à ce moment-là par les Colossiens pour les encourager à y persévérer. Toutefois, le sérieux de leur conduite et la fermeté de leur foi en Christ n’étaient pas en eux-mêmes un rempart contre le mal qui les guettait. S’ils avaient reçu le Christ Jésus par la foi, ils devaient maintenant marcher en lui d’une manière habituelle et continue.
La pensée de marcher en Christ va plus loin que de marcher pour lui (afin de lui plaire), ou avec lui, comme les disciples d’EmmaüsLuc 24. 15, ou même par lui, avec la force qu’il nous accorde. Marcher en Christ implique une communion intime de l’âme avec le Seigneur, dans la conscience que nous sommes unis à lui. Les expressions de l’apôtre révèlent le ressort intérieur de cette marche : enracinés en Christ, édifiés (ou fondés) en Christ, affermis dans la foi, et enfin, remplis de reconnaissance.
Un cœur consolé, une intelligence spirituelle éclairée et une marche soigneuse, conduisent ainsi à une louange incessante vers Dieu. C’est sur cette note encourageante que l’apôtre termine cette partie de sa lettre.