La septième coupe est versée dans l’air, qui désigne toute l’atmosphère morale de ce monde dont Satan est le chefÉphésiens 2. 2. C’est le signe que le déploiement de sa puissance arrive à sa fin.
Tout le dessein du gouvernement de Dieu à l’égard des nations s’achève. La voix qui l’annonce sort du temple du ciel et procède du trône, parole de jugement et d’autorité : “C’est fait !” On peut rapprocher plusieurs occasions où de telles paroles ont été prononcées :
Aussitôt “il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres ; et il y eut un grand tremblement de terre” (11. 19). Jamais ne s’était produit un tel ébranlement qui atteint toutes les nations. Ce sera le signe annonciateur des derniers jugements qui précèdent l’introduction du royaume millénaire de ChristAggée 2. 7. Depuis Babel, les hommes ont cherché à s’élever en bâtissant sur la terre comme si elle leur fournissait une fondation solide. Et Dieu rappelle fréquemment aux hommes qu’ils sont exposés à un jugement subit, soit du ciel par la foudre, soit d’en bas par l’ébranlement de la terre.
La grande ville mentionnée dans le verset 19 ne doit pas être confondue avec celle du chapitre 11 (verset 8), où il s’agit de Jérusalem puisque là, “leur Seigneur a été crucifié”. Cette “grande ville”, divisée en trois, représente la puissance romaine partagée, ébranlée. “La grande Babylone” qui est nommée juste après, identifiée avec la femme, la grande prostituée décrite au chapitre suivant (17. 5, 18), représente le pouvoir religieux corrompu qui subsiste après l’enlèvement de l’Église, au début étroitement lié au pouvoir romain. La destruction de la grande Babylone a déjà été annoncée (14. 8) ; elle va maintenant subir effectivement le jugement mérité. Elle a accumulé tant de mal que Dieu doit lui faire boire “la coupe du vin de la fureur de sa colère”, expression saisissante1 du jugement le plus sévère. Les conséquences politiques et sociales de cette destruction sont telles que beaucoup de villes des nations, même en dehors de l’empire romain, sont entraînées dans sa chute. Les îles (les contrées maritimes, le commerce) et les montagnes (les puissances établies ; peut-être aussi les refuges naturels) subissent également le contrecoup de cet ébranlement général. Les liens économiques mondiaux favorisent de telles répercussions dont nous ressentons déjà les premiers effets.
C’est le dernier fléau mentionné : un jugement qui vient directement du ciel, auquel nul ne peut échapper (8. 7 ; 11. 19) Exode 9. 25 ; Ésaïe 30. 30. Le poids d’un talent (environ 49 kg), donne une idée de l’intensité du fléau qui peut être compris au sens littéral. Comme le talent est la plus grande unité monétaire mentionnée dans la Parole, cela peut aussi suggérer une catastrophe économique sans précédent d’origine monétaire, alors que tant d’efforts auront été faits pour assurer la stabilité de la monnaie. Il s’agit ici du dernier des jugements généraux qui atteignent tous les hommes, mais sans doute d’une façon plus directe et personnelle que ne le ferait un désastre économique de grande ampleur.