C’est aussi du temple qu’une grande voix se fait entendre pour donner l’ordre aux sept anges, au moment fixé par Dieu, de verser sur la terre les sept coupes de sa colère, c’est-à-dire de déclencher les fléaux qui vont frapper ceux qui habitent sur la terre.
Avant de les considérer l’une après l’autre, remarquons le parallélisme entre ces coupes et les sept trompettes des chapitres 8 et 9 : les quatre premières trompettes, les quatre premières coupes provoquent des fléaux successivement sur la terre, la mer, les fleuves et les fontaines d’eau, le soleil.
La cinquième trompette et la cinquième coupe apportent des ténèbres et de grandes douleurs qui tourmentent personnellement les hommes.
La sixième trompette et la sixième coupe dirigent les regards vers l’Euphrate, limite de l’Orient d’où doit surgir une grande invasion.
La septième trompette et la septième coupe, après une sorte de parenthèse, introduisent des malheurs qui clôturent la scène de jugement.
Ce rapprochement a suggéré la pensée que les sept coupes ne correspondraient pas à une période de jugements distincte de celle des trompettes, mais à l’étape finale de chacun d’eux, marquée par l’aggravation brutale et l’extension des jugements. En effet, les anges reçoivent sept coupes, et les sept coupes ne sont pas directement introduites par la septième trompette, comme les sept trompettes l’avaient été par l’ouverture du septième sceau.
Ce jugement qui frappe les persécuteurs “des saints et des prophètes” est l’occasion d’une louange adressée à Dieu pour célébrer sa justice et sa sainteté. Si la grâce de Dieu est la source d’abondantes louanges, la justice de ses jugements est proclamée à plusieurs reprises et par plusieurs voix différentes : ici, d’abord par un ange, puis, en provenance de l’autel, par ceux qui ont été mis à mort lors des persécutions (6. 9-11).
Si l’attitude des hommes qui s’obstinent dans leur opposition à Dieu sous ses jugements, nous paraît folie, combien plus devons-nous être attentifs à nous laisser arrêter et instruire par son gouvernement, voire ses châtiments à notre égard. Nous avons affaire non à un juge, mais à un Père qui nous aime.