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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 19. 42 - 20. 26

Un royaume affaibli

2. Conflit entre frères

Une mauvaise querelle : 19. 42-44

Le retour de David à Jérusalem aurait dû se passer dans la joie de la paix retrouvée, après le dénouement de la grave conspiration d’Absalom. Hélas, de nouvelles difficultés et de nouvelles douleurs vont surgir jusqu’à la fin du règne. L’unité même du royaume sera menacée. Ce n’était pas là le plan de Dieu, dont le propos demeurait, mais les conséquences durables de la grave défaillance morale de David.

D’une part, les dix tribus d’Israël, coupables de trahison en se joignant à Absalom, étaient revenues les premières vers le roi David ; mais leur retour était plus en paroles, que de cœur et en action. D’autre part Juda, quoique resté fidèle au roi, avait été très lent avant de se ressaisir et de lui manifester sa fidélité.

Une première question posée au roi par les hommes d’Israël au sujet de Juda révèle l’état de leurs cœurs ; leur ton agressif cache mal leur jalousie (verset 42).

En présence du roi David qui garde le silence, les hommes de Juda eux-mêmes se permettent de répondre, et d’une façon peu apaisante. Ils se prévalent de leurs liens familiaux plus étroits avec David, et rappellent leur conduite désintéressée envers le roi.

Israël répond, estimant avoir dix parts en David et le privilège d’avoir été le premier à ramener le roi.

La jalousie et le désir de domination des deux parties s’affrontent pour alimenter la querelle. Finalement, les dures paroles de Juda prévalent, mais rien n’est réglé. Pourtant, une parole calme et affectueuse aurait facilement arrêté cette dispute : “Une réponse douce détourne la fureur” Proverbes 15. 1. Au contraire, l’événement heureux du retour du roi, est changé en tristesse, en grande partie à cause de l’attitude orgueilleuse de Juda1. David, malheureusement, reste silencieux, bien que cette dispute se passe devant lui.

Une jalousie, une ambition personnelle, un amour-propre blessé, suffisent souvent à faire éclater les disputes entre frères, et à produire des racines d’amertume qui bourgeonneront plus tard en fruits amers. La suite de l’histoire du peuple d’Israël le prouve (chapitre 21). Que nos paroles soient plutôt empreintes de la douceur de Christ !

Une nouvelle révolte : 20. 1-7

Les conditions sont propices pour produire une division parmi le peuple. Satan suscite un homme de mal, Shéba (encore un Benjaminite) pour prêcher la révolte contre David.

D’un côté, il y avait Israël offensé ; et “un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte” Proverbes 18. 19. De l’autre côté, Juda et son orgueilProverbes 13. 10. Sans être meilleur que ses frères, Juda prend le bon parti de s’attacher à David et de l’accompagner du Jourdain à Jérusalem (symboliquement de la mort à la gloire). Quant à Israël, il répond à l’appel de la trompette de Shéba et abandonne David. Après avoir proclamé avoir dix parts en lui (19. 44), il déclare maintenant n’en avoir plus aucune (20. 1). Avaient-ils été vraiment attachés à la personne du roi ? Mais quelle inconstance dans la nature humaine !

David retrouve alors sa maison à Jérusalem (20. 3). Il sait qu’il est l’objet d’une grâce surabondante, car le péché de l’homme repentant avait été effacé. Mais le souvenir de sa faute le maintient dans l’humilité. Il purifie sa maison de l’impureté dont il avait été responsable à l’origine. C’était à lui d’opérer personnellement et publiquement cette purification. Il est contraint de se séparer de toutes ces femmes qui n’auraient jamais dû pénétrer dans sa maison.

Cette question personnelle étant réglée, David se retrouve en face de la sédition de Shéba (20. 4-7) ; mais il ne semble pas rechercher la pensée de l’Éternel. Il avait déjà établi son neveu Amasa chef de l’armée, à la place de Joab (19. 14) ; il le charge maintenant de mobiliser les hommes de Juda. Voulait-il mettre à l’épreuve son dévouement ou ses capacités ?

Devant la lenteur d’Amasa et l’urgence d’écraser la rébellion, David est contraint de se remettre entre les mains des fils de Tséruïa. Il confie le commandement à Abishaï plutôt qu’à l’arrogant Joab. Mais pratiquement ce dernier prend quand même la direction de l’armée, et ce sont ses propres hommes qui entrent en campagne, avec les Kéréthiens, les Péléthiens et tous les hommes forts. C’était toute l’élite de l’armée1 Rois 1. 8 ; 1 Chroniques 11. 11.

Le troisième meurtre de Joab : 20. 8-13

La nomination d’Amasa à la tête de l’armée avait été pour Joab une intolérable insulte. Il avait suivi David en exil, alors qu’Amasa était resté à Jérusalem avec Absalom. Rusé, intrigant et ambitieux, il venait de prendre la tête de l’armée en dépit des nominations d’Amasa puis d’Abishaï. Il lui restait encore à exercer sa vengeance impitoyable envers Amasa, pour reconquérir officiellement tout son pouvoir. Usant d’un stratagème hypocrite et indigne d’un soldat, il assassine Amasa.

En agissant ainsi, Joab mesurait toute la faiblesse du roi. Comment David pourrait-il sanctionner un meurtre commis par Joab, alors qu’il était lui-même un meurtrier avec la complicité de celui-ci ?

La sagesse d’une femme : 20. 14-22

Shéba se réfugie dans la ville d’Abel, réputée pour sa science et son autorité morale. Il était de coutume de la consulter pour mettre un terme à toute discussion (verset 18).

Interpellé par une femme sage et sincère de la ville, Joab déclare clairement que le conflit était entre Shéba et David (versets 20, 21). La femme, dont le nom n’est pas donné, comprend que seul le coupable, Shéba, devait être jugé, pour que la paix soit rétablie. Elle persuade tout le peuple de la ville de retrancher celui qui avait levé sa main contre le roi, et la paix en Israël est enfin rétablie. Mais combien le royaume de David ressortait affaibli de tous ces conflits !

Pour que la paix règne entre les frères, rappelons que nous devons nous séparer de tous ceux qui propagent des doctrines perverses, et qui s’attaquent à la personne de Christ.

L’organisation intérieure du royaume : 20. 23-26

Cette période de la vie de David se termine par une liste de certains dignitaires. Cet état de l’organisation du royaume ne fait pas double emploi avec le précédent (8. 15) 2.

La première liste des dignitaires correspondait à la première et glorieuse partie du règne de David. La deuxième liste porte davantage le reflet de la faiblesse du roi et de son royaume à la fin.

Notes

1Dans une situation comparable, Gédéon avait su calmer autrefois la contestation des hommes d’Éphraïm (Juges 1. 8-13).
2

Tous les deux mentionnent sept fonctions, mais les différences dans l’ordre de leur énumération sont significatives :

  • La première fonction revenait de droit à David lui-même dans la première liste. Il disparaît dans la deuxième, et Joab est en tête. Il garde malheureusement sa position de chef de l’armée, acquise et confirmée par ses trois meurtres.
  • Josaphat, le rédacteur des chroniques, qui remet en mémoire, est déplacé de la troisième à la quatrième place.
  • Les sacrificateurs, médiateurs et intercesseurs, passent de la quatrième à la sixième place. Leur fonction ne paraît pas prédominante dans cette fin de règne.

Enfin, deux nouveaux noms et fonctions sont mentionnés : Adoram qui a connu une fin tragique (1 Rois 12. 18). Sa fonction de lever les impôts n’apparaissait pas dans la première liste. Ira enfin (à la septième place) était officier, c’est-à-dire conseiller de David en remplacement des fils du roi, déchus ou disparus.

2 Samuel 19

42Et voici, tous les hommes d’Israël vinrent vers le roi, et dirent au roi : Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t’ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, et à sa maison, et à tous les hommes de David avec lui ? 43Et tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d’Israël : Parce que le roi m’est proche ; et pourquoi y a-t-il chez toi cette colère à cause de cela ? Avons-nous mangé quelque chose qui vienne du roi, ou nous a-t-il fait des présents ? 44Et les hommes d’Israël répondirent aux hommes de Juda, et dirent : J’ai dix parts au roi, et aussi en David j’ai plus que toi ; et pourquoi m’as-tu méprisé ? Et ma parole n’a-t-elle pas été la première pour ramener mon roi ? Et la parole des hommes de Juda fut plus dure que la parole des hommes d’Israël.

2 Samuel 20

1Et il se rencontra là un homme de Bélial, son nom était Shéba, fils de Bicri, Benjaminite ; et il sonna de la trompette, et dit : Nous n’avons point de part en David, ni d’héritage dans le fils d’Isaï. Chacun à sa tente, Israël ! 2Et tous les hommes d’Israël, se séparant de David, suivirent Shéba, fils de Bicri ; mais les hommes de Juda s’attachèrent à leur roi, depuis le Jourdain jusqu’à Jérusalem.

3Et David vint dans sa maison à Jérusalem. Et le roi prit les dix femmes concubines qu’il avait laissées pour garder la maison, et les mit dans une maison où elles étaient gardées, et les entretint ; mais il n’entra pas vers elles ; et elles furent enfermées jusqu’au jour de leur mort, vivant dans le veuvage.

4Et le roi dit à Amasa : Rassemble-moi en trois jours les hommes de Juda ; et toi, sois présent ici. 5Et Amasa s’en alla pour rassembler Juda ; mais il tarda au-delà du terme qui lui était assigné. 6Et David dit à Abishaï : Maintenant Shéba, fils de Bicri, nous fera plus de mal qu’Absalom. Toi, prends les serviteurs de ton seigneur, et poursuis-le, de peur qu’il ne trouve des villes fortes, et qu’il ne se dérobe à nos yeux. 7Et les hommes de Joab sortirent après lui, et les Keréthiens, et les Peléthiens, et tous les hommes forts ; et ils sortirent de Jérusalem pour poursuivre Shéba, fils de Bicri.

8Ils étaient près de la grande pierre qui est à Gabaon, qu’Amasa arriva devant eux. Et Joab était ceint de la casaque dont il était vêtu, et, par-dessus, il avait le ceinturon de l’épée attachée sur ses reins dans son fourreau ; et comme il s’avançait, elle tomba. 9Et Joab dit à Amasa : Te portes-tu bien, mon frère ? Et Joab de sa main droite saisit la barbe d’Amasa, pour l’embrasser. 10Et Amasa ne prenait pas garde à l’épée qui était dans la main de Joab ; et [Joab] l’en frappa dans le ventre, et répandit ses entrailles à terre, sans le [frapper] une seconde fois ; et il mourut. Et Joab, et Abishaï, son frère, poursuivirent Shéba, fils de Bicri. 11Et l’un des jeunes hommes de Joab se tint près d’Amasaa, et dit : Quiconque prend plaisir en Joab et quiconque est pour David, qu’il suive Joab ! 12Et Amasa se roulait dans son sang, au milieu de la route ; et quand cet homme vit que tout le peuple s’arrêtait, il tira Amasa hors de la route dans un champ, et jeta un vêtement sur lui, quand il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui s’arrêtaient. 13Quand il fut ôté de la route, tous les hommes passèrent outre après Joab, afin de poursuivre Shéba, fils de Bicri.

14Et [celui-ci] passa par toutes les tribus d’Israël, jusqu’à Abel et Beth-Maaca, et tout Bérim ; et ils se rassemblèrentb, et le suivirent aussi. 15Et ils vinrent et assiégèrent [Shéba] dans Abel-Beth-Maaca, et ils élevèrent contre la ville une terrasse, et elle se dressait contre l’avant-mur ; et tout le peuple qui était avec Joab sapait pour faire tomber la muraille.

16Et une femme sage cria de la ville : Écoutez, écoutez ! Dites, je vous prie, à Joab : Approche jusqu’ici, et je te parlerai. Et il s’approcha d’elle. 17Et la femme dit : Es-tu Joab ? Et il dit : C’est moi. Et elle lui dit : Écoute les paroles de ta servante. Et il dit : J’écoute. 18Et elle parla et dit : On avait coutume autrefois de parler, disant : Demandez seulement à Abel, et ainsi on en finissait. 19Moi, je suis paisible [et] fidèle en Israël ; toi, tu cherches à faire périr une ville et une mère en Israël ; pourquoi veux-tu engloutir l’héritage de l’Éternel ? 20Et Joab répondit et dit : Loin de moi, loin de moi, de vouloir engloutir et détruire ! 21La chose n’est pas ainsi, mais un homme de la montagne d’Éphraïm, qui a nom Shéba, fils de Bicri, a levé sa main contre le roi, contre David ; livrez-le, lui seul, et je m’en irai de devant la ville. Et la femme dit à Joab : Voici, sa tête te sera jetée par la muraille. 22Et la femme vint vers tout le peuple, avec sa sagesse ; et ils coupèrent la tête de Shéba, fils de Bicri, et la jetèrent à Joab. Et il sonna de la trompette, et on se dispersa de devant la ville, chacun à sa tente ; et Joab retourna à Jérusalem vers le roi.

23Et Joab était [préposé] sur toute l’armée d’Israël ; et Benaïa, fils de Jehoïada, sur les Keréthiens et sur les Peléthiens ; 24et Adoram, sur les levéesc ; et Josaphat, fils d’Akhilud, était rédacteur des chroniques ; 25et Shevad était scribee, et Tsadok et Abiathar, sacrificateurs ; 26et Ira aussi, le Jaïrite, était principal officier de David.

Notes

alitt. : près de lui.
bqqs. lisent : tous les jeunes hommes se rassemblèrent.
cailleurs : corvée, tribut.
dou : Sheïa.
eou : secrétaire.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)