L’arche est maintenant placée dans la tente que David avait tendue pour elle.
David, représentant l’ensemble de la congrégation, est vu comme responsable ou ordonnateur de la cérémonie (verset 2). Des holocaustes et des sacrifices de prospérité sont ainsi offerts par tous dans une communion remarquable.
Puis il bénit le peuple au nom de l’Éternel. Sa position rappelle celle de MelchisédecGenèse 14. 18-20, qui est un type de ChristHébreux 7. 21, comme “sacrificateur pour l’éternité”.
Son rôle de roi bienfaiteur (verset 3) Psaume 112. 9 ; 2 Corinthiens 9. 9 présente encore une autre face.
À tous ces titres concentrés en David – Lévite (15. 27), sacrificateur dans la lignée d’Aaron, sacrificateur pour l’éternité, roi – nous voyons en lui une préfiguration de Christ.
L’arche vient d’entrer dans son reposPsaume 132. 8. Elle est enfin arrivée au lieu choisi par l’Éternel2 Chroniques 6. 6. Le trône de Dieu est ainsi au milieu de son peuple. Jouissant de la grâce, le peuple peut alors célébrer l’Éternel en proclamant sa fidélité à ses promesses.
Ce cantique est différent de celui de 2 Samuel 22 (correspondant au Psaume 18) qui évoque le gouvernement de Dieu dans le cadre de la responsabilité de l’homme et se situe bien après le début de la royauté de David. Le cantique1 du chapitre 16, appelé ici “le premier, pour célébrer l’Éternel” (verset 7), est l’expression de la louange qui découle d’une compréhension de la grâce imméritée. Il est “le premier” parce que la louange change un peu de forme avec l’arrivée de l’arche dans le lieu choisi par l’ÉternelDeutéronome 12. 5, 11. Jusque-là, il est très peu fait mention de la louange ; le culte est silencieux et centré sur les holocaustes et les sacrifices de prospérité présentés dans le livre du Lévitique. L’introduction de David change les choses.
De même, aujourd’hui, après avoir accompli son sacrifice, Christ nous associe à sa louangeHébreux 2. 12. Celle-ci aura sa parfaite expression dans le ciel : ce sera le “cantique nouveau” Psaume 40. 4 ; Apocalypse 5. 9.
La partie du Psaume 105, citée ici (verset 8 à 22), est celle qui chante la grâce de Dieu en omettant tout ce qui touche à la responsabilité d’Israël et qui est développé dans la suite de ce psaume. David considère son Dieu, un Dieu qui aime et donne. Cela ne veut pas dire que son gouvernement ne s’est pas exercé envers son élu (chapitre 13). Mais David a appris, là aussi, à connaître le cœur de Dieu. Il s’exprime alors dans la libre jouissance de sa miséricorde et de sa grâce. La peur de la fin du chapitre 13 a fait place à la vraie crainte, celle de déplaire à Dieu, puis l’a amené à le louer. C’est le fruit de la grâce dans un cœur dont les pensées sont tournées vers Dieu. C’est pourquoi David pense, avant tout, à la gloire de l’Éternel et au bien de son peuple.
Les chrétiens, qui sont invités à contempler la gloire du Seigneur2 Corinthiens 3. 18 et à regarder à sa grâce2 Corinthiens 8. 9, peuvent prendre exemple et méditer ce qu’ils ont en Christ et à quoi cela doit les conduire.
Le cantique invite d’abord à célébrer l’Éternel, à faire appel à lui, à faire connaître ses actes (verset 8). Dieu est digne de louange comme Créateur et Sauveur. Il est celui qui écoute et délivre ceux qui cherchent en lui leur secours. Son œuvre, glorieuse et magnifique, est manifestée dans des actes puissants et justesPsaume 111. 3 qu’il est bon de proclamer pour le faire connaître. Aujourd’hui, d’une manière plus complète, Dieu se fait connaître comme CréateurRomains 1. 20, Sauveur1 Timothée 2. 4-6, PèreMatthieu 6. 32 ; Éphésiens 1. 2. Tous ceux qui le connaissent comme tel ont le devoir de parler de lui autour d’eux en saisissant l’occasion amenée par DieuColossiens 4. 5.
Puis le cantique invite au chant, expression de la joieJacques 5. 13 enrichie par la méditation des œuvres merveilleuses de Dieu (verset 9). Il souligne que la gloire est dans le nom de l’Éternel et la joie dans la recherche de ce qu’il fait (versets 12, 21, 22), de ce qu’il est (verset 14), de ce qu’il dit (versets 15-18). Ceux qui ont été touchés par sa grâce doivent en prendre conscience. Il est leur Dieu, celui qui domine et agit sur toute la terre, celui qui accomplit ses promesses et veille jalousement sur les siens. Il est digne de toute confiance.
Les versets 23 à 33 citent une partie du Psaume 962. C’est, déjà aux jours de David, un appel à toute la terre. Plus tard, le prophète Ésaïe lancera un autre appel solennelÉsaïe 34. 1. Chaque homme doit, aujourd’hui encore, y être très attentif. Les chrétiens doivent réaliser leur responsabilité d’être “la lettre de Christ”, “connue et lue de tous les hommes” 2 Corinthiens 3. 2, 3.
L’appel ne se réduit pas ici au fait de reconnaître l’existence de Dieu. Il s’agit :
Tout cela implique une recherche personnelle de Dieu qui s’acquiert par la lecture de la Bible.
Comme pour les versets repris du Psaume 105, ceux qui correspondent au Psaume 106 (verset 34 à 36) n’évoquent rien de ce qui touche à la responsabilité d’Israël. Cela correspond bien au message de Dieu délivré dans les livres des Chroniques.
Ici, la bonté permanente de Dieu est chantée. Il est le Dieu qui sauve, rassemble et délivre des ennemis, pour amener à célébrer son nom et à entrer dans la gloire de sa louange. Le chrétien trouve dans ce travail divin la réponse apaisante à ses besoins et désirs les plus profonds. Dieu est digne d’être béni à toujours (verset 36).
Les regards du fidèle sont dirigés, avec une acuité particulière, sur la puissance et la gloire du règne de Christ (versets 31-36). Ce ne sera pas : “et le peuple dit” (verset 36), mais : “et que tout le peuple dise”. Chacun doit s’incliner, cela s’impose devant l’autorité suprême du vrai roi selon le cœur de Dieu.
L’arche est maintenant à Sion, mais le tabernacle de l’Éternel et l’autel de l’holocauste sont à Gabaon. Deux réalités apparaissent : la vision du règne futur et le souvenir du désert. L’offrande des sacrifices a lieu à Gabaon ; la louange s’élève à Jérusalem, devant l’arche. Des deux côtés, le service est rempli “continuellement” (versets 37 et 40), mais c’est à Jérusalem qu’est proclamée la bonté de l’Éternel qui demeure à toujours (versets 7, 34, 37, 41).
Ces services n’altèrent pas la vie de famille. Ceux qui y participent accèdent à un degré de communion avec Dieu utile au bien spirituel et au bon état de leurs foyers. Chacun retourne ensuite en sa maison (verset 43) ; la joie de l’Éternel peut alors conduire à un partage dans les habitations. De son côté, David bénit sa maison.
Tel David en son temps, Christ bénit aujourd’hui sa maison. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’épreuves parmi les chrétiens, mais précisément que celles-ci sont envoyées pour conduire à des bénédictions plus riches.