Psaume 150

5. Louange finale dans le saint lieu

Les chants de la louange millénaire retentissent tout au cours de ce dernier psaume. Pour bien des fidèles, la joie qui succède à de terribles épreuves leur fait réaliser ce beau verset : “Le soir, les pleurs viennent loger avec nous, et le matin il y a un chant de joie” Psaume 30. 6. Le sanctuaire terrestre est à nouveau ouvert et le chœur s’y est rassemblé pour louer Dieu. Tous les instruments de musique du temple sont là pour accompagner les cantiques.

Mais la louange s’élève aussi vers Dieu dans “le firmament de sa force”, l’étendue des cieux. À leur tour, toutes les créatures formées par Dieu (“tout ce qui respire”, verset 6) sont invitées à se joindre à l’alléluia universel.

Les lieux de louange : versets 1, 6

• Le temple à Jérusalem, sanctuaire de Dieu, est redevenu le centre de la louange. Sur cette colline de la ville royale, le peuple avait autrefois vécu de grands moments de réjouissance : sous le roi David, l’arrivée de l’arche, avant la construction du temple1 Chroniques 15-16 ; puis la dédicace du temple par Salomon1 Rois 8 ; enfin plusieurs fêtes solennelles, dont une célébrée par un petit résidu revenu de BabyloneEsdras 6. 19. Mais l’allégresse de ces grands événements de l’histoire d’Israël s’efface maintenant devant la joie sans mélange qui remplit tous les cœurs dans le règne de Christ.
• Au-dessus de la terre d’Israël, dans “le firmament de sa force” ¹, tous les astres des cieux remplissent l’univers des louanges de Dieu et racontent sa gloirePsaume 19. 2-7 ; Job 38. 7, 31, 33. Mais Dieu possède aussi une sphère céleste de son royaume (“tes sanctuaires”) Psaume 68. 36, où les voix d’un chœur céleste s’associent à la louange d’Israël. Bien sûr, l’A.T. ne peut évoquer que la famille des anges (148. 1, 2), car le mystère d’une famille d’hommes rachetés, élevés au ciel à la venue de Christ, reste encore caché1 Thessaloniciens 4. 16, 17.
• Enfin, dans l’ensemble de l’univers, “tout ce qui respire” (donc toutes les créatures qui ont reçu de Dieu une âme vivante) Genèse 1. 30 apporte une note personnelle à l’alléluia.

Deux thèmes de louange : verset 2

Les thèmes de la louange universelle restent ceux qui ont déjà rempli plusieurs des psaumes précédents. L’accent est mis ici sur deux de ces thèmes :

• 1. Les “actes puissants” de Dieu (El, le Dieu fort, verset 1). Cela recouvre toutes ses voies envers son peuple Israël, depuis son origine en Jacob jusqu’à l’établissement du royaume.
• 2. “L’étendue de sa grandeur”, car tous ses conseils se réalisent selon son bon plaisir. Certains de ceux-ci sont encore inconnus dans les psaumes, mais, au moment où la louange éclatera dans le royaume terrestre – encore futur – des voies nouvelles de la grâce de Dieu seront révélées :
• La valeur de l’œuvre de la croix découverte par le résidu repentantZacharie 12. 10 ; 13. 6.
• Une famille céleste d’adorateurs, rachetés par le sang de Christ, pendant le temps du rejet d’Israël.

Les instruments de louange : versets 3-5

David avait, en son temps, préparé avec un grand soin :

• 1. les cantiques inspirés qui seraient chantés devant l’Éternel ;
• 2. les chœurs de louange, sous la direction d’hommes pieux, tels Asaph, Héman, Jeduthun1 Chroniques 25. 1-8 ;
• 3. les instruments de musique qui accompagneraient le chant1 Chroniques 15. 16-24.

Si ce psaume reste très sobre sur les deux premiers sujets, il se plaît à souligner la place réservée aux instruments de musique dans la louange du règne millénaire. Ils n’ont pas changé depuis le temps où David avait “en sa propre génération, servi au conseil de Dieu” Actes 13. 36, plus par sa vie spirituelle que par ses actes de guerre. Sous le règne du Messie, ils sont à nouveau préparés pour apporter au concert universel leurs notes particulières, les unes harmonieuses, d’autres joyeuses ou encore éclatantes. Ce sont :

• versets 3, 4 : Des instruments à vent, la trompette et le chalumeau.

Nous ne sommes pas étonnés que “le son retentissant de la trompette” soit nommé le premier, car c’est lui qui donnait, de tout temps, le signal du rassemblement : il avait autrefois rythmé la marche d’Israël au désertNombres 10. 1-10, avait inauguré, par la fête des trompettes, le cycle des trois dernières fêtes solennelles de l’annéeLévitique 23. 23-25 ; Nombres 29. 1 ; Psaume 81. 3, avait participé à l’éclat des cérémonies religieuses2 Chroniques 15. 14².

Le chalumeau, petite flûte au son très doux, fait contraste avec le son retentissant de la trompette. Le son mélodieux de ce petit instrument, agréable à l’oreille, continuera à accompagner, comme autrefois, le chant choral1 Rois 1. 40. Le Seigneur, soulignant ce qu’aurait dû être l’accueil fait à son ministère, choisit cette allégorie d’enfants qui disent : “Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé” Luc 7. 32 ; sa venue aurait dû être un temps d’allégresse pour la terre d’Israël, mais son peuple n’était pas encore prêt à le recevoir. La joie remplit maintenant tous les cœurs.

• verset 3 b, 4b : Des instruments à cordes, le luth et la harpe, que l’on fait vibrer en les pinçant. Ils avaient de tout temps accompagné les voix humaines dans la louange adressée à Dieu1 Chroniques 15. 16, 21, 28 ; 25. 1, 6. Comme les circonstances ont changé depuis le temps où les harpes avaient été suspendues aux saules des rivières de Babylone (137. 2) … et l’on avait pleuré !
• versets 4, 5 : Des instruments à percussion, le tambourin et les cymbales pour rythmer le chant. Le tambourin est frappé de la mainExode 15. 20 (en général, par des femmes) ; les cymbales retentissantes au double son (l’un clair, l’autre plus sourd) s’entendent au loin1 Chroniques 13. 8 ; 2 Chroniques 5. 12.

Aucun instrument ne manque pour que la louange et la joie de cœurs affranchis de tous fardeaux et de toutes peines puissent s’exprimer, pendant toute la durée du règne, dans leur diversité, leur solennité et leur plénitude.

Application actuelle

Après la lecture de cette série de psaumes de louanges, nous posons la question : comment convient-il aujourd’hui d’exprimer à Dieu notre reconnaissance, notre joie, notre adoration ? Dans le chant, toute la personne humaine s’exprime : esprit, âme et corps. Le N.T. précise : “Je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence”, et encore : “chantant de vos cœurs à Dieu” 1 Corinthiens 14. 15 ; Éphésiens 5. 19 ; Colossiens 3. 16.

Ainsi :

• Le texte d’un cantique s’adresse à l’esprit et à l’intelligence. Cherchons donc à entrer dans le sens des paroles, à en apprécier la valeur pour les exprimer avec clarté et bien en traduire la portée.
• La mélodie et l’harmonie du chant sont une expression de l’âme, des sentiments. C’est un cœur qui vibre (comme la harpe ou le luth) ; il exprime ses émotions avec le respect qui s’impose lorsqu’on s’adresse à Dieu.
• Le rythme est une expression du corps. Il a son importance, mais doit être maîtrisé (comme doivent l’être le tambourin et les cymbales). S’il devenait l’essentiel, la louange perdrait toute sa spiritualité.

Nous chantons aussi des cantiques en famille ou en groupe, avec accompagnement musical : veillons à ce que les instruments ne viennent pas dominer le chant et rompre l’équilibre. Ainsi, la louange glorifiera Dieu et élèvera l’âme vers lui.

Notes