Ce psaume fait un pas de plus dans la louange ; celle-ci devient universelle et s’élève à l’adresse du Dieu créateur de toutes choses. Dans cette louange, Israël, maintenant exalté, prend une place privilégiée près de celui qui est l’objet du cantique ; il peut ajouter la note personnelle du peuple que Dieu a sauvé et élevé.
Trois chœurs sont successivement invités à chanter :
Ce premier chœur associe aux anges les astres visibles et invisibles, les eaux qui forment les nuagesPsaume 104. 3, les cieux des cieux. Ensemble, ils louent le Dieu créateur, le conservateur de toutes choses par les lois qui régissent l’univers.
Au moment infiniment lointain de leur création, anges et étoiles avaient déjà célébré leur créateurNéhémie 9. 6 ; Job 38. 7 ; Psaume 103. 20, 21. À nouveau, quand l’artisan de cette création si belle s’était “anéanti… fait à la ressemblance des hommes” Philippiens 2. 7, le chœur des anges avait chanté un tout nouveau cantique que seuls, semble-t-il, d’humbles bergers avaient entenduLuc 2. 13 ; une étoile s’était déplacée dans la voûte céleste pour conduire les mages jusqu’à la demeure de l’enfant JésusMatthieu 2. 9. Les hommes de la terre n’avaient pas été prêts pour lever les yeux vers le ciel, leurs oreilles n’avaient pas entendu le chœur céleste. Mais, en ce prochain jour de gloire, la louange sera universelle.
Les créatures terrestres et toutes les œuvres de la création forment un second chœur, déjà par leur seule existence : “Il n’y a point de langage, il n’y a point de paroles ; toutefois leur voix est entendue” Psaume 19. 4.
Enfin se présente Israël dans son unité ; il est un peuple mis à part, celui dont la “corne” (sa majesté, sa puissancePsaume 75. 11 ; 132. 17) est exaltée au-dessus des peuples (ses ennemis de jadis). Il se tient près de l’Éternel dont il a la faveur. Tous ses hommes pieux (“les saints”) sont invités à participer au cantique universel. Ils y ajouteront une note de louange plus personnelle, car Dieu les a sauvés, bénis, et leur a confié la domination de la terre aux côtés du Messie glorieux.
Il y a bien longtemps, le vieillard Zacharie, dont l’œil prophétique restait bien ouvert, avait chanté un cantique d’espérance : “Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité et sauvé son peuple, et nous a suscité une corne de délivrance dans la maison de David…” Luc 1. 68, 69. Il avait été bien seul à entrevoir ce jour qu’il croyait très proche. Mais ce ne pouvait être qu’un cantique d’avenir. Sur la terre d’Israël purifiée, ce peuple se lève maintenant ; rassemblé autour de Christ, la vraie “corne de délivrance”, il chante la bonté du Dieu rédempteur. Le N.T. complète cette scène et lui donne sa pleine dimensionApocalypse 5. 11-14.
Faisant suite au chœur de tout Israël (148. 14), s’élèvera bientôt un cantique nouveau chanté par “la congrégation des saints”. Ceux qui sont le plus attachés à l’Éternel, les “saints”, les fils de Sion, les débonnaires, sont appelés à deux choses :
Le “cantique nouveau” est l’expression suprême de la louange pendant le règne de Christ sur la terre. Il est célébré par ceux qui ont une place d’intimité avec Christ, fils de David, roi en Sion. Ici le chœur se prépare pour le moment où “les saints se réjouiront de la gloire” de leur roi. Cet alléluia, montant de la terre, fera écho au “cantique nouveau” chanté dans le cielApocalypse 5. 9, 10.
Rien ne doit venir troubler l’ordre et la paix. C’est pourquoi ceux qui vont chanter “les louanges de Dieu” gardent l’épée à la main pour anéantir ceux des ennemis qui voudraient encore relever la tête pour empêcher le règne de Christ.
Merveilleux moment que celui où ciel et terre chanteront :
« Gloire à l’Agneau de Dieu ! Force, honneur et puissance
À l’homme de douleurs
Qui mourut sur la croix pour notre délivrance !
Nous t’adorons, Seigneur ! »