Nous venons de voir l’exposé prophétique des voies de Dieu envers Israël. Le psalmiste semble considérer les psaumes précédents comme une parabole, dont il tire maintenant l’application morale : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humblesJacques 4. 6 ; les hommes droits dominent à la fin.
Tous les hommes, quelle que soit leur condition, sont invités à écouter les paroles de sagesse du psalmiste, car elles sont l’expression de la méditation de son cœur.
Dieu se révèle au cœur du croyant, “celui qui est sage de cœur reçoit les commandements, mais celui qui est insensé de lèvres tombe” Proverbes 10. 8. La méditation du psalmiste est pleine d’intelligence, car il a compris la pensée du SeigneurÉphésiens 5. 17. Attentif à la voix de Dieu, il se propose d’exposer son énigme, relative à la vanité du monde qui passe avec sa convoitise, et le jugement final de Dieu.
La harpe, instrument symbolique de la louangeApocalypse 5. 8, accompagne les propos du psalmiste dont le cœur discerne la grandeur du “Dieu qui seul est sage… auquel soit la gloire éternellement” Romains 16. 27.
Nous n’avons pas, dans ce psaume, l’assurance de la foi et de l’espérance chrétienne : le croyant traverse ce monde comme un étranger en route vers le ciel, où son Sauveur lui a préparé une place auprès de luiJean 14. 1-3. Dans la mesure où il réalise son espérance par la foi, son cœur n’est pas troublé.
Le psalmiste décrit ce qui se rapporte à la vie des hommes sur la terre, jusqu’à la mort que connaîtront également riches et pauvres, sages et insensés. Toutes les différences disparaissent alors, car même le riche ne peut racheter personne de la mort.
Le prix à payer est tel que, seul, Dieu peut racheter une âme de la mort éternelle. Puisqu’il en est ainsi, le sage n’a pas lieu de craindre, au mauvais jour, quand la méchanceté de ses ennemis le poursuit : ils peuvent être riches, s’efforcer d’établir leurs familles et la mémoire de leurs noms ; tous ces honneurs passent ; celui qui les a obtenus ne dure pas ; il est, devant la mort, un misérable semblable aux bêtes qui périssent.
Ainsi s’achève la seconde partie de ce psaume. Cette réflexion sera reprise, avec un détail supplémentaire, pour constituer la conclusion du psaume.
Si élevée que soit la position d’un homme dans ce monde, son honneur n’est que de courte durée. Mais cela n’empêche pas ceux qui le suivent de marcher dans les mêmes voies.
Dieu, pourtant, dit aux hommes : “Écoutez-moi attentivement… inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra” Ésaïe 55. 2, 3.
Quel contraste avec les vaines ressources que l’homme pense trouver dans des richesses éphémères qui ne peuvent faire acquérir les biens réelsProverbes 8. 12, 20, 21.
Le psalmiste nous montre ces misérables, après leur mort : ils gisent dans le shéol comme des brebis serrées les unes contre les autres dans leur sommeil. Ils n’auront pas part au “matin”, quand Dieu récompensera les hommes droits.
Cela est réservé aux “sages” qui ont écouté Dieu et se sont confiés en lui : il rachètera leur âme de la mort et les prendra par la résurrection. Remarquons que l’expression “il me prendra” correspond à ce qui est dit d’Énoch qui ne fut plus, “car Dieu le prit” Genèse 5. 24.
Dieu a la puissance d’introduire les siens dans sa présence, soit par la résurrection, soit en les faisant passer de la terre au ciel en les changeant1 Corinthiens 15. 51-521. Il faut préciser que le psalmiste envisage ces choses selon la vision que les croyants en avaient avant la venue de Christ sur la terre et l’accomplissement de l’œuvre de la croix.
Le N.T. nous révèle que ceux qui ont cru au Seigneur Jésus meurent “en lui”, et que leurs esprits sont dans le repos au ciel, auprès de luiLuc 23. 42, 43. Ils y attendent la résurrection glorieuse de leurs corps, qui précédera immédiatement l’enlèvement des croyants vivants, au moment de la venue du Seigneur1 Thessaloniciens 4. 13-18.
Pourtant, le fidèle peut voir un homme s’enrichir et sa maison prospérer. Mais cela ne dure que pour le temps de sa vie. Ne crains pas, dit alors le sage, “le monde s’en va, et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement” 1 Jean 2. 17.
“Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille gâtent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel” Matthieu 6. 19, 20, conseille le Seigneur Jésus.
D’ailleurs, à sa mort, l’homme doit abandonner tous ses biens. “Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter” 1 Timothée 6. 7.
Admirés, enviés, loués pendant leur vie, les grands de ce monde et leur gloire sont bien vite oubliés. « Tout ce qui, dans ce monde, fait agir les hommes, sera pesé par la mort », a-t-on écrit.
La conclusion du psaume est semblable à celle de la seconde partie, avons-nous remarqué. Toutefois, l’accent est mis ici sur l’importance de l’intelligence, qui consiste à craindre Dieu et à se retirer du malJob 28. 28.
L’intelligence s’acquiert en recevant par la foi Christ, qui “nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, afin que… celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur” 1 Corinthiens 1. 30, 31.
En contraste avec tous ses motifs et prétentions, l’homme sans intelligence est “comme les bêtes qui périssent” ; seulement il a davantage de soucis pendant sa vie sur la terre.