Les expériences des deux psaumes précédents ont enseigné au psalmiste à s’attendre à Dieu, car le salut est en lui.
Les pères lui ont raconté l’histoire de la fidélité de Dieu envers son peuple. Par ses œuvres et sa protection, par sa puissance et dans sa faveur, il avait donné à Israël le pays promis et chassé ses ennemis.
Tel est le Dieu en qui le fidèle a trouvé son secours.
Le psalmiste, maintenant, reconnaît en Dieu son roi, qui a autorité sur toutes choses. Certain de l’intérêt du roi pour son peuple et assuré de sa puissance, il lui demande de commander le salut pour Jacob.
Cette demande est, remarquons-le, empreinte d’humilité, car le peuple prend ici le nom de “Jacob”, celui que le patriarche a porté dans son exil et dans sa servitude, jusqu’à ce qu’il voie Dieu face à face, à PénielGenèse 32. 28-31, et trouve en lui “l’Ange qui l’a délivré de tout mal” Genèse 48. 15, 16.
Le résidu dispersé met ainsi sa confiance dans le Dieu qui a délivré Jacob. Mais le nom de Jacob désigne aussi le peuple de l’Éternel, le lot de son héritageDeutéronome 32. 9. Là, en vérité, sont l’assurance du salut et la certitude que le jour vient, où les fidèles délivrés célébreront le nom de Dieu à toujours (comp. 42. 6-12 ; 43. 5). Et telle sera la part glorieuse d’Israël pendant le règne de Christ, lorsqu’il sera enfin “un royaume de sacrificateurs et une nation sainte” Exode 19. 6.
Les souffrances du résidu, ici, n’ont plus pour cause quelque faute commise. L’ennemi le persécute, comme autrefois Saül poursuivait David. Sans doute faut-il que le résidu apprenne, par l’épreuve ce que signifie la sentence de “Lo Ammi” (pas mon peuple), prononcée sur le peuple désobéissantOsée 1. 9. “Tu nous as rejetés… tu nous as livrés comme des brebis de tuerie” … disent les fidèles, pendant la grande tribulation. Mais ce peuple n’a-t-il pas rejeté son Messie ? Le serviteur de l’Éternel n’a-t-il pas été conduit comme un agneau à la boucherie ? Ésaïe 53. 7
Les souffrances du résidu sont grandes. Combien plus l’ont été celles de Christ ; non seulement pour son peuple terrestre, mais aussi pour son assembléeÉphésiens 5. 25.
Dieu connaît la voie que suivent les fidèles. Il les affine par l’épreuve afin qu’ils sortent comme de l’orJob 23. 10, 11. Comme Job autrefois, ils disent : “Mon pied s’attache à tes pas, j’ai gardé ta voie”. Le psalmiste aussi reçoit de la main de Dieu ses épreuves, et s’adresse à lui seul (nous trouvons à six reprises le pronom : tu).
C’est pourquoi il n’est pas désespéré. “Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ?” Lamentations de Jérémie 3. 37, 38
Dans ce passage, les expériences de Jérémie rappellent celles du psalmiste : son espérance est en DieuLamentations de Jérémie 3. 22-24.
Notons que l’apôtre Paul applique les circonstances particulières du résidu juif à tous les saints, en citant le verset 23 de ce psaume dans son épître aux RomainsRomains 8. 36.
Mais la pensée du psalmiste est accompagnée de la crainte due à la conscience que Dieu sonde le cœur (verset 22) ; tandis que la pensée de l’apôtre est associée à la conscience de l’amour immuable de Dieu.
Devant l’intensité de l’épreuve, il semble au fidèle que le Seigneur dort. L’a-t-il oublié ?
Comme au psaume 42, il pose la question “pourquoi ?” (versets 24, 25). Mais si le Seigneur “afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés” Lamentations de Jérémie 3. 32.
Le psaume suivant répond à la supplication du résidu, qui est ici dans la plus profonde détresse.