Ce psaume est un cantique de Sion, “la ville du grand Roi”. Nous y trouvons l’aboutissement du chemin présenté à la foi du résidu, depuis le psaume 44 : ce que les fidèles avaient alors “entendu de leurs oreilles” (44. 2). La délivrance demandée à Dieu reçoit maintenant sa réponse : “Comme nous avons entendu, ainsi nous l’avons vu” (verset 9).
Les psalmistes commencent par célébrer la grandeur de l’Éternel. Ils lui rendent la louange dans sa ville et dans sa montagne sainte, car là est désormais “le saint lieu des demeures du Très-haut” (56. 4).
La ville du grand Roi reflète sa gloire ; son élévation n’est donc pas seulement matérielle, mais aussi et surtout spirituelle, car cette cité est identifiée à la montagne de Sion, le lieu que Dieu a choisi pour son habitation. Là, Christ règne selon qu’il est écrit : “Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté” Psaume 2. 6.
Là est posée “la maîtresse pierre de coin, élue, précieuse”, qui est le Christ, le seul fondement que la grâce de Dieu offre à quiconque croit, car “celui qui croit en elle ne sera point confus” 1 Pierre 2. 6.
Car le danger demeure du côté du nord, où l’orgueilleux adversaire de Christ et de son peuple se propose de s’asseoirÉsaïe 14. 13. Mais, tandis que le résidu saura qu’en Dieu est sa sûre et haute retraite, le croyant aujourd’hui répète avec l’apôtre Paul : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31
“Car voici, les rois se sont assemblés” une fois encore, unis dans leur hostilité contre l’Éternel et contre son ointPsaume 2. 1-3, et aussi contre son peuple.
Il s’agit ici sans doute de la défaite finale des ennemis d’Israël : ils penseront monter dans un pays de villes ouvertes, dont les habitants sont tranquillesÉzéchiel 38. 10-13. Mais ils trouveront en face d’eux, non la force des hommes, mais la puissance de Dieu lui-même. “Dans sa fureur, il les épouvantera”. Le psaume décrit alors le désarroi, la frayeur et la défaite des rois ennemis.
Le fidèle voit maintenant de ses yeux une délivrance plus grande encore que celle dont il avait entendu parler par ses pères (44. 2-4). Il reçoit aussi la réponse à son vœu, tandis qu’il se souvenait de son Dieu dans les tribulations de l’exil (42. 7-9) ; car dans la ville de l’Éternel, le résidu contemple l’accomplissement définitif des desseins de Dieu.
Les fidèles paraissent alors en sa présence, dans son temple, où désormais, sans crainte, ils pensent à la bonté et à l’amour de Dieu. C’est le sujet de la louange d’Israël délivré, car il a la connaissance de l’Éternel qui remplit toute la terreÉsaïe 11. 9 sur laquelle il domine en justice.
Ainsi, la part des fidèles sur la terre sera très heureuse, mais celle de l’Église et des saints célestes le sera plus encore, car autour de Christ sur son trône, ils chanteront le cantique nouveau à la gloire de l’Agneau qui a été immoléApocalypse 5. 8-10.
Le psaume s’achève par une invitation à se réjouir adressée à Jérusalem et aux villes de Juda (appelées ses filles), à cause de la perfection de ce que Dieu a fait.
Là encore la joie des fidèles et leurs bénédictions sont terrestres, tandis que le chrétien est appelé à se réjouir “dans le Seigneur” et cela alors même qu’il est encore sur la terre.
Pour Israël donc, la beauté de Sion, joie de toute la terre, est l’objet de son attention. Sion est digne d’être connue dans sa force (les tours), sa stabilité (son rempart), sa puissance et sa gloire (ses palais). Ainsi pourra-t-on raconter aux générations à venir l’histoire des délivrances données par celui qui est, à toujours, le Dieu et le guide d’Israël.
Nous pouvons bien dire, en lisant ce psaume : “Des choses glorieuses sont dites de toi, cité de Dieu” Psaume 87. 3.
Mais par la foi, nous voyons déjà la sainte cité, nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. La gloire de Dieu l’illumine et l’Agneau est sa lampeApocalypse 21. 9-27. C’est là qu’est l’avenir éternel de l’Église.