Attribué aux fils de Coré, ce cantique d’instruction est un “cantique du bien-aimé”. Bien-aimé de Jérusalem et d’Israël représentés par la reine, son épouse terrestre, il est, bien plus que Salomon (nommé aussi Jédidia), le bien-aimé de l’Éternel2 Samuel 12. 25. Le roi est Christ, le Fils bien-aimé de DieuMatthieu 3. 17 ; 2 Pierre 1. 17 ; Jérémie 12. 7.
Dans ce psaume d’instruction, le psalmiste parle au résidu, de son roi, “l’homme vaillant” qui va le délivrer pour toujours, car son royaume ne passera pasDaniel 7. 13, 14, 27.
Les psaumes précédents montraient la détresse d’Israël ; celui-ci, sans transition, exprime la louange qui suivra sa soudaine délivrance. “Car, comme l’éclair sort de l’orient… ainsi sera la venue du fils de l’homme” Matthieu 24. 27.
C’est par la foi que le résidu voit le Roi dans sa beauté. Mais, dès lors, les souffrances du temps présent font place, dans son cœur, à l’anticipation des bénédictions du règne.
“Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous”, disaient les deux disciples qui venaient d’entendre le témoignage des Écritures au sujet du SeigneurLuc 24. 32.
Ces deux disciples nous montrent ce qu’est un cœur qui bouillonne. Ils ont l’ardent désir de raconter à leurs compagnons ce que le Seigneur leur a dit, et comment il s’est fait connaître à eux. Le psalmiste, ici, nous parle de cette même incomparable Personne.
Sa gloire est comme d’un fils unique, de la part du PèreJean 1. 14 ; ses paroles de grâce étonnent ceux qui les entendentLuc 4. 22.
La langue et le cœur du psalmiste n’ont d’autre occupation que la louange du Roi et l’admiration de sa gloire morale. « La grâce répandue sur ses lèvres caractérise, a-t-on dit, la personne et le service de Christ pendant les jours de sa chair1, tandis que l’expression “c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours” évoque sa gloire actuelle de sacrificateur dans le ciel ».
Il s’agit du règne millénial de Christ sur la terre, que les Juifs fidèles attendent. Le monde habité sera alors assujetti au MessieHébreux 2. 8, 9 après les jugements qui atteindront les hommes incrédules et la fausse église, Babylone, ainsi que les Juifs apostats et tous les ennemis de Christ et de son peuple.
L’espérance du chrétien est tout autre, car il n’est pas du monde, comme Jésus n’est pas du mondeJean 17. 14. Dès maintenant, par la foi, il voit Jésus dans le ciel, “couronné de gloire et d’honneur” après ses souffrances et sa mort, et il attend son retour en servant “le Dieu vivant et vrai” 1 Thessaloniciens 1. 9.
Avant que le résidu fidèle ne traverse la grande tribulation, l’Église aura été enlevée par le Seigneur, gardée “de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière” Apocalypse 3. 10.
L’Esprit Saint, en nous montrant Christ sur le trône de DavidÉsaïe 9. 7 ; Luc 1. 32, l’appelle Dieu. Dans sa gloire, comme dans son abaissement, Christ est “sur toutes choses Dieu béni éternellement” Romains 9. 5. D’éternité en éternité, il est DieuPsaume 90. 2. Sa domination parmi les hommes est juste, dans la crainte de Dieu.
Quel contraste avec la manière dont l’homme a exercé l’autorité dont Dieu l’avait investi pour rendre la justice. Car il a fait usage de cette autorité pour condamner le Saint et le Juste à mourir sur la croix. Alors le jugement a été repoussé en arrière, et la justice s’est tenue loin, “car la vérité a trébuché sur la place publique, et la droiture ne peut entrer” Ésaïe 59. 14.
Dieu a donc donné le sceptre à Christ, parce qu’il a aimé la justice et haï la méchanceté. Il est oint2 au-dessus de ses compagnons, mais, dans sa grâce, il se plaît à les associer à sa gloire, tels les apôtres qui s’assiéront sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël. Et nous avons la promesse que “si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui” 2 Timothée 2. 12, mais il garde toujours la place de prééminence que Dieu lui a donnée et que les siens aiment à lui reconnaître.
Ses vêtements, d’ailleurs, le distinguent aussi : ils portent les caractères dans lesquels il a glorifié Dieu ici-bas ; et ils rappellent qu’après ses souffrances (la myrrhe) et sa mort (l’aloès), il est entré dans sa gloire (la casse). C’est ainsi qu’il sort de sa demeure, vers les siens.
Les filles de rois représentent les nations qui viendront rendre hommage au “bienheureux et seul Souverain, le roi de ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent” 1 Timothée 6. 15.
Israël restauré occupe, sous la figure de la reine, une place privilégiée à la droite du roi, parée de la gloire qu’il lui a donnée3. Rappelons que l’Église n’est jamais le sujet de la prophétie, bien que certaines figures de l’A.T. nous la fassent entrevoir.
Maintenant, Dieu s’adresse à elle, en l’appelant : ma “fille” ; il l’invite à écouter les paroles de grâce du bien-aimé et à voir sa beauté. N’est-ce pas ainsi que l’épouse pourra oublier ses origines dans l’ancienne alliance, pour être entièrement à son bien-aimé ? C’est alors que le Seigneur trouvera ses délices en Israël qui, réalisant l’amour de son Seigneur, l’adorera en vérité.
La fille de Tyr représente les nations qui reconnaissent la suprématie de la Sion du Saint d’IsraëlÉsaïe 60. 11-14 en lui apportant leurs richesses.
Mais maintenant, la reine apparaît sous le caractère de “la fille du roi”. Elle est de sa parentéGenèse 24. 4-7 et nous pouvons ajouter que, selon la grâce, le roi lui est proche parentRuth 2. 20. Son vêtement princier la distingue de ses compagnes, les nations converties, lorsqu’elles sont conduites dans la présence du roi et entrent avec joie et allégresse dans son palais.
Qu’en est-il maintenant des pères, de ce qui était autrefois la gloire d’Israël ? Romains 9. 4 Une gloire nouvelle la remplace : elle a des fils. La nouvelle alliance sera écrite dans leurs cœursJérémie 31. 31-33 ; ils seront ainsi à la têteDeutéronome 28. 1, 13, princes sur tout le pays.
Seul, désormais, le nom de Christ sera le sujet de la louange de tous les peuples, à la gloire de Dieu le Père.