Si l’apôtre a donné en exemple l’obéissance de Christ, son humilité et son dévouement jusqu’à la mort, lui-même est animé de la même pensée. Il est prisonnier à Rome, en instance de condamnation. Il n’en est pas anxieux, mais joyeux, car la joie accompagne toujours le dévouement pour Christ. Il a devant lui non le jour de sa mort, mais “le jour de Christ”, le jour où le Seigneur dira : “Bien, bon et fidèle esclave, entre dans la joie de ton maître” Matthieu 25. 21.
Il a couru, il a travaillé… La vie chrétienne est une course1 Corinthiens 9. 24 ; 2 Timothée 4. 7 ; c’est aussi une vie d’efforts, de fatigue, où s’usent les forces2 Corinthiens 11. 27. Mais est-ce en vain ? Combien de serviteurs de Dieu, même prophétiquement le serviteur parfait, se sont posé la questionÉsaïe 49. 4 ; Galates 4. 11 ? Mais l’apôtre y a répondu avec confiance : “votre travail n’est pas vain dans le Seigneur” 1 Corinthiens 15. 58.
Il présente le sacrifice de sa vie comme une libation2 Timothée 4. 6, comme celle, prévue dans la loi de Moïse, qui accompagnait l’holocauste du matin et du soir. Avec l’agneau du sacrifice, on offrait une poignée de fleur de farine pétrie à l’huile, puis environ un litre et demi de vin en libationExode 29. 38-42. Paul compare le dévouement des Philippiens à l’holocauste et le don de sa vie à une libation, prenant ainsi la dernière place, puisque de toute évidence la libation est secondaire par rapport à l’holocauste. Ils avaient présenté leurs corps en sacrifice vivantRomains 12. 1 et l’apôtre s’associait à eux “tous” dans la même offrande et la même joie. Ainsi sommes-nous liés les uns aux autres par l’offrande de Jésus Christ et nous réjouissons-nous tous ensemble en lui.
Paul est un exemple vivant de ce qu’il vient d’enseigner : il estime ses frères supérieurs à lui-même et se réjouit de ce que Christ a produit en eux.
Peut-être que l’exemple de Paul, comme celui du Seigneur, reste assez inaccessible et quelqu’un pourrait dire : je suis trop jeune pour marcher sur de telles traces. L’exemple de Timothée est une réponse à cette objection.
Originaire de Lystre, fils d’une mère juive et d’un père grec, Timothée jouissait d’un bon témoignage des frères de Lystre et d’IconiumActes 16. 1-3. Choisi pour accompagner Paul dans son deuxième voyage, il avait connu les débuts de l’église de Philippes et partageait l’intérêt de Paul pour les croyants de cette ville (verset 20). L’apôtre désire l’envoyer vers eux dès que sa situation personnelle sera claire, pour donner de ses nouvelles et recevoir des leurs. La jeunesse de Timothée ne l’empêchait pas de manifester les caractères d’un vrai serviteur de Dieu :
Quel contraste avec les croyants de Rome dont l’intérêt personnel passait avant celui de Jésus Christ ! Souvenons-nous de l’homme, invité à suivre Jésus, qui lui a répondu : “Permets-moi de prendre premièrement congé de ceux de ma maison” Luc 9. 61. Ce n’est pas un péché de dire au revoir à sa famille, pourtant cet homme se trompait de priorité ! Les chrétiens de Rome étaient certainement nombreux, mais aucun n’était disponible pour se rendre à Philippes.
Comme son fils spirituel1 Corinthiens 4. 17 ; 2 Timothée 1. 2, le jeune Timothée a suivi, servi le vieil apôtre, jusqu’en prison pendant environ seize ans. Il fut un de ses plus fidèles compagnons. Ensemble esclaves de Jésus Christ (1. 1), ensemble serviteurs de l’évangile (verset 22), ils avaient “un même sentiment” pour l’Assemblée de Dieu. Ils ont aussi souffert ensemble. Paul lui a souvent confié diverses missions, comme celle-ci auprès des Philippiens. Les serviteurs éloignés sont toujours rafraîchis, encouragés par l’intérêt affectueux qu’on leur porte, intérêt manifesté par la correspondance ou tout autre moyen que le Seigneur inspireProverbes 25. 25. Dieu a honoré la fidélité de Timothée qui a été un exemple à des générations de chrétiens.
Quel est le sens de notre vie : Philippiens 1. 21 ou 2. 21 ?