Le “grand jour des propitiations” (ou expiations), appelé aujourd’hui Yom Kippur (le Grand Pardon), parle d’une manière majestueuse des caractères de réconciliation, de propitiation et de substitution de l’œuvre de Christ à la croix. Il est comme le sommet moral du livre du Lévitique.
Juste après la mort de Nadab et d’Abihu, l’Éternel donne à Moïse les instructions relatives à cette grande fête (23. 26-37), qui devait avoir lieu le dixième jour du septième mois (c’est-à-dire en général au mois d’octobre). En effet, historiquement et surtout moralement, ce chapitre fait suite à la scène de Lévitique 10.
Les chapitres 11 à 22 expliquent la différence entre ce qui est pur et ce qui est impur dans la vie quotidienne de l’Israélite. Au cœur de ce développement, Lévitique 16 montre :
Cette question trouvait une réponse provisoire une fois par an, mais la nécessité de répéter ce rituel d’année en année montre que ce cérémonial terrestre avait des limites. L’épître aux Hébreux (en particulier le chapitre 9) nous permet d’en faire une lecture intelligente et de comprendre que tout ce rituel est aujourd’hui périmé. Il prend fin en Christ : sa venue, son œuvre expiatoire, sa résurrection triomphante, son élévation glorieuse ont mis un terme définitif à ce qui était adapté à un peuple terrestre, mais qui ne peut l’être à un peuple célesteHébreux 9. 23.
Néanmoins, cette fête garde, aujourd’hui encore pour le peuple d’Israël, un caractère prophétique. Une partie du peuple juif connaîtra un réveil moral (individuel et national), symbolisé par la fête des trompettes (premier jour du septième mois) (23. 34-43) Psaume 81. 4, 5 ; Ésaïe 27. 12, 13. Puis, ce
La structure du chapitre distingue quatre points importants :
Les devoirs du peuple sont donnés ensuite, avec la conclusion : versets 29-34.
Introduction : versets 1, 2
Moïse apparaît là, une fois encore, comme médiateur entre l’Éternel et Aaron (verset 1). Malgré le triste épisode de Nadab et d’Abihu, l’Éternel veut continuer à demeurer au milieu de son peuple. Mais comment maintenir cette bénédiction en présence du péché qui souille le sanctuaire même ? D’un côté, Dieu fait miséricorde en accordant la propitiation par le sang porté à l’intérieur du sanctuaire ; de l’autre côté, l’homme accepte, par la repentance, la grâce qui lui assure le pardon et la réconciliation.
Même Aaron (qui aurait pu être considéré comme l’homme le plus saint en Israël) ne pouvait entrer en tout temps dans le lieu très saint sans connaître la mort (versets 2, 13). Désormais, l’Éternel révèle sa présence là où se trouvent l’arche et le propitiatoire, symboles de la personne et de l’œuvre de Christ. Les deux expressions : “Qu’il n’entre pas en tout temps” et “afin qu’il ne meure pas” montrent que la séparation d’avec Dieu est la première conséquence du péché. Sa sainte présence n’est pas accessible à tout mortel. Mais, même s’il le tient dehors, Dieu laisse entrevoir à l’homme une possibilité de rapprochement.
Aaron devait porter ce jour-là des vêtements particuliers (verset 4). Faits de lin et non de laine qui par transpiration révèle la présence de l’hommeÉzéchiel 44. 18, ces habits tout simples contrastaient avec les vêtements glorieux du grand sacrificateurExode 28. 4. Cette tenue était plus ordinaire même que celle portée habituellement par les sacrificateursExode 39. 27-29. Comment expliquer cette singularité ? Entrant dans la présence même de Dieu, dépouillé de tout honneur, Aaron se tenait là comme un simple serviteur dans la présence du Roi des rois. A l’inverse, quand Aaron paraissait devant le peuple, ses vêtements “pour gloire et pour ornement” attiraient l’attention de tous sur la gloire de son service.
Il fallait préparer pour cette cérémonie deux catégories de sacrifices : des sacrifices pour le péché et des holocaustes. Les premiers répondent aux besoins de l’homme, les seconds satisfont les droits de Dieu et assurent la réconciliation. Ces sacrifices étaient offerts soit pour Aaron et sa maison (figure de Christ et l’Église), soit pour le peuple d’Israël, vu comme le camp de Dieu sur la terre. En définitive, les cinq sacrifices étaient (versets 1-5) :
D’autres sacrifices, non mentionnés ici, étaient aussi offerts ce jour-làNombres 29. 7-11. Quelle activité ! Mais aussi quels flots de sang !
Le voile, qui séparait matériellement le lieu saint du lieu très saint empêchait une entrée prolongée dans le lieu très saint. Sa présence était rendue nécessaire par l’état de l’homme pécheur et parce que les sacrifices offerts n’ôtaient pas définitivement le péché. Une fois la mort expiatoire de Christ accomplie, et son sang répandu porté dans le sanctuaire céleste, le voile n’avait plus de raison d’être. Tout le système lévitique a pris fin. Ce tabernacle terrestre n’était qu’une copie du tabernacle céleste. Alors qu’avant, l’accès au lieu saint était temporaire et limité à Aaron (qui représentait le peuple), maintenant, la présence de Dieu est accessible à tout croyant en permanenceHébreux 10. 19. L’adoration fondée sur un rituel terrestre est remplacée par une adoration en “esprit et en vérité”.
Aaron est dans ce chapitre une figure de Christ grand souverain sacrificateur, mais il demeurait un homme pécheur ; aussi, selon ce que nous révèle l’épître aux Hébreux, les contrastes entre Christ et Aaron sont plus nombreux que les analogies. Aaron devait se laver et offrir un sacrifice pour le péché pour lui-même et pour sa maison, avant d’offrir le sacrifice pour le péché en faveur du peuple. Christ, sans péché, n’a pas à se purifier, et ne doit rien offrir pour lui-mêmeHébreux 7. 26, 27 : le contraste est total entre Aaron qui devait faire et Christ qui est saint en lui-même.