Les dispositions décrites dans ces versets ne sont pas curatives mais rituelles. Le sacrificateur n’est pas un médecin qui soignerait le lépreux. Son rôle est tout autre : il s’occupe de l’état du lépreux, après sa guérison, pour le réintégrer dans la communauté. Lorsque le Seigneur était sur la terre, il guérissait le lépreux, selon son droit souverain et une preuve de sa divinité, puis il l’envoyait au sacrificateur à la fois comme témoignage de sa puissance sanctifiante et pour que la procédure nécessaire à la réintégration du malade dans la communauté soit suivieMatthieu 8. 2-4.
Aucun médicament n’était appliqué dans ces maladies, car l’Éternel avait promis de guérirExode 15. 26. Quel soulagement : aucune maladie n’était donc incurable ! Pas même celle qui paraissait la plus affreuse comme la lèpre.
Ces rites sont longs, car le retour de l’isolement est lent. Cette réadmission est matérialisée publiquement par quatre offrandes obligatoires : l’offrande pour le délit, l’offrande de purification pour le péché, l’holocauste, l’offrande pour le gâteau. Enfin, par ces rites compliqués de purification, que l’Éternel n’exigeait pas pour d’autres maladies, Dieu veut enseigner à son peuple l’illustration d’un principe : il peut tout guérir, mais il faut croire à la puissance de l’huile et du sang !
Quelqu’un parmi le peuple avait à cœur ce service de compassion envers le lépreux. Il pouvait s’agir d’un ou plusieurs fils ou filles en Israël. Sans craindre ni la contagion ni l’opprobre liés à cette démarche, cet anonyme rencontrait le lépreux hors du camp, examinait la maladie d’assez près pour voir l’évolution de la lésion et l’amenait au sacrificateur : “il sera amené au sacrificateur” (verset 2). Ce dernier seul pouvait constater si la maladie avait été guérie. Dans ce cas, il commandait d’apporter deux oiseaux (versets 3, 4) :
L’homme devait ensuite se raser et laver ses vêtements. Il était assez pur pour rentrer dans le camp, mais pas encore pour vivre sous sa tente (verset 8).
Que peut-on apprendre de cette scène ? Le premier oiseau égorgé symbolise la mort ; le second, la vie en résurrection obtenue par la mort d’un autre. Le sang n’est pas seulement versé, il est aussi appliqué personnellement au lépreux ; son pouvoir purificateur prépare l’accès au camp et restaure la relation avec l’Éternel. Le lépreux est spectateur et bénéficiaire de ce rituel. L’Écriture ne s’arrête pas ici sur les sentiments du lépreux, car le Lévitique est un code de lois ; mais quel regard cet homme purifié devait-il porter sur l’oiseau qui s’élevait dans le ciel !
Aux yeux de l’Éternel, le lépreux, qui méritait la mort, mourait avec le premier oiseau et ressuscitait avec l’oiseau vivant.
Alors déclaré pur (verset 7), le lépreux peut faire disparaître toute trace de souillure extérieure. Pour cela il y a un prix à payer : se raser (verset 8), ce qui en Israël était une honte (19. 27 ; 21. 5). Une nouvelle fois, au septième jour, le lépreux devait se raser et se laver (verset 9). Ceci souligne la vigilance avec laquelle il devait veiller personnellement à se purifier et à abandonner tout ce qui fait la gloire de l’homme.
Déjà il pouvait louer l’Éternel qui l’avait guéri et dire : “Bienheureux celui que tu fais approcher” Psaume 65. 5.
Pour le chrétien, cette scène prend une dimension tout autre. Elle est l’image saisissante de l’œuvre de Christ. Venu dans un “vase de terre” (verset 5), mis à mort, son sang est répandu. L’eau vive associée au sang complète le parallèleJean 19. 34. N’est-ce pas là le témoignage que Dieu nous a donné ? La vie éternelle nous est offerte et cette vie est dans son Fils1 Jean 5. 8-12. Le sang et l’eau évoquent ce que tout croyant reçoit par la croix de Jésus Christ : la justification et la sanctification.
Dans l’oiseau vivant qui s’élève avec des traces de sang, symbole de la mort, nous pensons encore à Christ qui, après avoir été “livré pour nos fautes”, est “ressuscité pour notre justification” Romains 4. 25. L’évangile – la bonne nouvelle que Dieu adresse à l’homme – contient donc à la fois la mort et la résurrection de Jésus. L’homme pécheur, à l’image du lépreux (versets 1-6), n’a rien d’autre à faire qu’à accepter ce qui a été fait pour lui. L’évangile n’est pas une invitation à faire, mais la déclaration de ce que Dieu a fait en Christ. L’évangile n’est pas une demande, mais une offre reçue par la foi.
Le bois de cèdre est utilisé à l’extérieur du sanctuaire pour son pouvoir purificateur, et son parfum (verset 50 ; Nombres 19. 6 ; Osée 14. 7).
L’écarlate est une teinture obtenue à partir des œufs d’une cochenille qui vit sur des feuilles de chêne, elle symboliserait le péché (Ésaïe 1. 18).
L’hysope est une petite plante (1 Rois 5. 13) qu’on utilise en bouquet pour asperger lors des rites de purification (Exode 12. 22 ; Psaume 51. 9).