L’expression : “L’Éternel parla à Moïse”, est employée deux fois dans cette courte portion de l’Écriture (versets 14, 20). La première fois, elle introduit le cas des péchés par erreur commis contre Dieu (versets 14-19) ; ces fautes pouvaient être soit dans les choses saintes, soit en rapport avec la loi (les commandements de l’Éternel). La deuxième fois, il s’agit des fautes contre son prochain (versets 20-26).
Le sacrifice pour le délit (ou de réparation) se présente donc comme suit :
Le sacrifice pour le délit présente, dans l’ordre du Lévitique, le dernier aspect du sacrifice de Christ à la croix.
Le sacrifice pour le délit (ou de réparation) se distingue assez nettement du précédent (le sacrifice pour le péché) par ses conditions d’application.
D’abord, seuls un agneau ou un bélier pouvaient être offerts pour le sacrifice de réparation. (14. 12 ; 19. 21) Nombres 6. 12. La cérémonie à l’autel est décrite plus succinctement que celle du sacrifice pour le péché, comme si la valeur de l’animal comptait plus que la manière dont il était offert. Le coupable amenait son offrande à l’autel, où elle était tuée. Il n’est pas dit qu’il posait les mains sur la tête de la victime, mais il confessait le péché commisNombres 5. 7, ce qui laisse entendre qu’il faisait ce geste. Le sang était aspergé sur les côtés de l’autel, tandis que la graisse et les entrailles qui l’accompagnaient y étaient brûlées (7. 2-5). Par ailleurs, les sacrificateurs pouvaient se nourrir de la chair (7. 6).
Les péchés qui nécessitent ce sacrifice relèvent d’ “une infidélité à l’Éternel”, même quand ils sont commis contre le prochain (verset 21), car le péché est toujours contre Dieu premièrement. Celui qui vole son prochain par exemple, vole Dieu qui l’a créé.
La réparation comprenait trois parties :
Dans les péchés contre Dieu (versets 14-19), le sacrifice précédait la restitution en réparation. Dans les péchés contre son prochain, l’ordre était inverse : la restitution était suivie du sacrifice.
Ce sacrifice montre que le péché a un caractère moral et social. Il affecte à la fois notre relation “verticale” avec Dieu (côté présenté dans le sacrifice pour le péché), et notre relation “horizontale” avec notre prochain (côté développé dans le sacrifice pour le délit). Vouloir résoudre les graves problèmes de notre société ne peut aboutir sans prendre en compte leur origine (le péché), et leur remède (le sacrifice de Christ).
Le sacrifice pour le délit comporte un aspect du péché qu’on ne trouve pas dans les autres sacrifices : celui de la restitution.
Ainsi, cette suite de sacrifices montre en figure le changement complet intervenu dans notre relation avec Dieu.
Le sacrifice de Christ a pourvu à tout. En Ésaïe 53. 10, le serviteur souffrant “livre son âme en sacrifice pour le délit” (traduction littérale). Il porte la culpabilité du peuple d’Israël qui a violé la loi de l’Éternel. Il paye à sa place, selon ce que la loi demande, et restitue bien davantage. A la croix, notre Seigneur a rendu “ce qu’il n’avait pas ravi” Psaume 69. 5. On peut même dire, avec respect, que Dieu a obtenu une gloire supérieure à celle qu’il avait avant la chute de l’homme. Jésus, par son obéissance et sa mort, n’a pas seulement rendu ce que l’homme avait dérobé à Dieu, mais il a ajouté la gloire de la nouvelle création, une famille de fils faits à son image pour la gloire et le plaisir de DieuÉsaïe 53. 10b.