Le principe moral majeur évoqué par les divers sacrifices pour le péché est simple : le sang doit être mis partout où le péché a pénétré. L’Éternel a été offensé dans la sphère des différentes responsabilités mentionnées. De nos jours, l’absence de confession du péché est une source de grande faiblesse spirituelle chez le chrétien1 Corinthiens 11. 30.
Le rôle des sacrifices pour le péché en Israël présente simultanément des analogies et des différences avec la part actuelle du chrétien.
Si nous avions rencontré l’Israélite qui regagnait sa tente après avoir offert un sacrifice pour le péché, nous aurions pu nouer avec lui le dialogue suivant :
« Êtes-vous heureux ?
– Oui, car je sais que mon péché a été pardonné.
– Comment pouvez-vous l’affirmer ?
– J’ai fait ce que l’Éternel demandait, j’ai pris une chèvre sans défaut, je l’ai tuée, j’ai vu le sang versé au pied de l’autel, la graisse se consumer et j’ai entendu : il lui est pardonné. »
Il en est de même pour nous : le sang de Jésus Christ a été versé, la parole de Dieu en proclame l’infinie grandeurGalates 2. 20 ; 1 Pierre 2. 24. La paix du croyant repose sur la valeur du sang et sur le témoignage que Dieu en donne.
Mais l’analogie s’arrête là. Car si la question avait été posée à l’Israélite :
« N’avez-vous rien oublié ?
Avez-vous tout confessé ?
Combien de fois faut-il recommencer ? »
Alors il aurait avoué son impossibilité d’éprouver une paix réelle. Il aurait pu montrer les sacrificateurs qui s’affairaient sans repos, alors que notre grand souverain sacrificateur – Jésus Christ – s’est assis une fois pour toutes, après avoir offert son sangHébreux 10. 12.
L’auteur de l’épître aux Hébreux développe les contrastes entre le N.T. et l’A.T. Les sacrifices pour le péché ne pouvaient ôter la distance entre l’Israélite et l’Éternel. Au contraire, ils la maintenaient en rappelant qu’Israël était pécheur et que Dieu ne pouvait passer sur le péché. En réalité, ces offrandes ne pouvaient en elles-mêmes avoir un effet quelconque sur cette purification intérieure que pourtant elles symbolisaient.
Une autre différence apparaît : dans l’A.T., les objets du culte étaient aspergés de sang (l’autel, le voile, le propitiatoire, les vêtements des sacrificateurs, le livre de l’alliance), les personnes plus rarement (les sacrificateurs et le lépreux). Dans le N.T., les croyants sont placés sous l’aspersion du sang1 Pierre 1. 2 ; 1 Jean 1. 7 ; Apocalypse 7. 14. Le sang a été versé une fois à l’autel de la croix, mais seuls les croyants, qui en ont accepté la valeur, bénéficient de sa protection et de son efficacité. Le sang purifie la conscience, justifie le croyant devant DieuRomains 5. 9.
Dieu ne se contente pas d’amnistier le coupable, car dans ce cas la justice n’est pas satisfaite. Non, Dieu, pour ainsi dire, instruit le dossier du coupable, constate que le prix de la condamnation a été parfaitement payé à la croix de Golgotha ; alors, par un acte de justice, il déclare juste celui qui, par la foi, accepte la valeur de l’œuvre de Jésus Christ. Ainsi, la mort de Christ a accompli la purification des péchés que les sacrifices de l’A.T. ne pouvaient assurer. Devenus inutiles, ces sacrifices devaient disparaîtreHébreux 10. 14-18.
L’apôtre Paul présente dans l’épître aux Galates la mort de Christ comme sacrifice pour le péchéGalates 1. 4 ; 3. 13. Il a porté la malédiction divine qui pesait sur nous à cause de notre désobéissance. En Christ, Dieu nous offre maintenant la bénédiction. Quel choix faisons-nous ? Le “chemin” de la loi qui, dans la pensée de Dieu, devait mener l’homme à Christ, l’a en réalité conduit à la malédiction ; celui de la foi mène à la bénédictionGalates 3. 14, 24.
La graisse était offerte alors que le reste était brûlé hors du camp. Bien que le Seigneur ait dû souffrir “hors de la porte” Hébreux 13. 12, dans un lieu maudit, la graisse sur l’autel rappelait l’excellence intrinsèque de la personne qui était toujours agréable au Père, même dans les heures mystérieuses de souffrances et d’abandon du Calvaire.
Enfin, la possibilité d’apporter simplement quelques poignées de farine (5. 11) souligne combien le salut est facile à saisir. Un simple regard de foi vers Celui qui est élevé sur la croix suffit. Le brigand crucifié apporte symboliquement cette offrande de farine, quand il reconnaît l’excellence de celui qui est à ses côtés : “celui-ci n’a rien fait de mal” (version Segond) Luc 23. 41. Il ne comprenait, sans doute, pas davantage de l’œuvre de Christ à la croix, mais cela suffisait pour être pardonné.