Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le livre des Juges
Sondez les Écritures - 2e année

Juges 5. 1-13

Le deuxième réveil. Débora et Barak

2. Le cantique de Débora (1)

Dieu venait d’opérer une grande délivrance par le moyen de deux femmes fidèles, Débora et Jaël, et d’un juge, Barak, malgré sa foi bien hésitante. Alors s’élève un cantique d’actions de grâces, chanté par Débora, en présence de Barak.

La pensée dominante de ce chant de louange est le réveil spirituel du peuple d’Israël tout entier. L’appel : “Réveille-toi” y est répété quatre fois (verset 12).

Le thème du cantique : versets 1-5

Le cantique de Débora rappelle celui de Moïse et des fils d’Israël après la délivrance d’ÉgypteExode 15. 1-21. L’harmonie d’une foule de plus de deux millions de personnes est maintenant remplacée par la voix de deux fidèles seulement. Mais la louange s’élève au même Dieu, qui habite au milieu de son peuple, selon la prophétie de Balaam : “L’Éternel, son Dieu, est avec lui, et un chant de triomphe royal est au milieu de lui” Nombres 23. 21.

  • verset 2 : Au milieu de la faiblesse, l’œuvre du Saint Esprit a été de manifester la bonne volonté du peuple et l’énergie morale de ses chefs. C’est pour nous un motif de reconnaissance envers Dieu, de constater le travail de sa grâce pour produire encore aujourd’hui tant de dévouement parmi les chrétiens.
  • verset 3 : La louange est rendue par les fidèles seulement (“Moi, moi, je chanterai à l’Éternel”), mais en présence des rois et des princes (de ce monde). Aujourd’hui encore, le service de l’adoration est confié à ceux qui sont sanctifiés, l’assemblée, en témoignage devant le monde.
  • versets 4, 5 : Les allusions à Séhir (la demeure d’Édom) et à Sinaï (la montagne de la loi) rappellent à la fois le cantique de Moïse à la fin du désertDeutéronome 33. 2, et un cantique de DavidPsaume 68. 8, 9. Un principe moral important apparaît ici pour nous. Dans les temps de faiblesse (comme ceux que nous connaissons), la sauvegarde des croyants est de revenir toujours aux vérités du début. “Ce qui était dès le commencement” demeure la ressource des fidèles de “la dernière heure” 1 Jean 1. 1 ; 2. 18.

Les jours de Shamgar : versets 6-8

Le bas état d’Israël aux jours de Shamgar explique l’intervention de Dieu par ce juge pour délivrer son peuple. Cette parenthèse de l’histoire d’Israël a déjà été méditée (3. 31).

Mais, placée dans le contexte du cantique, la révélation par Débora de la ruine d’Israël en ces jours-là nous rappelle que nous n’avons pas à excuser ou ignorer nos misères. Les reconnaître devant Dieu, et nous séparer du mal, est pour nous le chemin d’un vrai réveil qui nous conduira à retrouver la place d’adorateurs.

Un peuple de bonne volonté : versets 9-11

Si importante que soit la séparation, elle ne porte pas en elle-même le principe de l’unité des rachetés et ne nourrit pas leur cœur. C’est vers Christ que nous sommes invités à sortirHébreux 13. 13, pour retrouver, autour de lui, ceux qui invoquent son nom d’un cœur pur2 Timothée 2. 22. Débora était de cœur avec ceux qui avaient été portés de bonne volonté parmi le peuple. Comme elle, bénissons donc Dieu pour le bien qu’il a produit.

La prophétesse se tourne alors vers ceux qui goûtent les bénédictions retrouvées, pour les engager à méditer :

  • Monter sur des ânesses blanches est un signe de prospérité et de noblesse, dont ont joui les enfants de Jaïr et d’Abdon (10. 4 ; 12. 14). Le Messie est entré à Jérusalem sur un ânon, le petit d’une ânesseZacharie 9. 9 ; Matthieu 21. 1-5.
  • Être assis sur des tapis, et aller par les chemins, c’est goûter le repos et la sécurité.
  • Les chemins oubliés (verset 6) sont retrouvés (verset 10) ; les villes ouvertes, autrefois délaissées (verset 7), sont maintenant habitées (verset 11). Les rachetés y goûtent l’eau rafraîchissante et célèbrent l’Éternel.
  • Alors, le peuple descend aux portes pour faire face à l’ennemi.

On trouve ainsi tous les traits moraux d’un vrai réveil produit par la grâce de Dieu.

Réveille-toi, Débora ! et lève-toi Barak ! : versets 12, 13

Alors le cantique s’élève plus haut encore pour nous parler de la gloire de Christ. Barak, si faible témoin pendant les combats, devient maintenant, au temps de la victoire, un beau type de notre Seigneur.

Auparavant, l’Esprit de Dieu nous invite à nous réveiller. Ce touchant appel : “Réveille-toi, réveille-toi” que la prophétesse adresse à son propre cœur sera repris plus tard trois fois par le prophète ÉsaïeÉsaïe 51. 9-11 ; 51. 17-23 ; 52. 1-10. Il doit être entendu par toutes les générations, auxquelles la Parole dit encore : “Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi” Ésaïe 60. 1 ; Éphésiens 5. 14.

Débora se tourne alors vers le juge : “Lève-toi, Barak, et emmène captifs tes captifs, fils d’Abinoam”. L’Esprit de Dieu place ici sur les lèvres de la prophétesse la déclaration même de David, le doux psalmiste d’Israël, qui annonce prophétiquement les gloires de Christ ressuscité, et les bénédictions millénaires de son peuple terrestre : “Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité ; tu as reçu des dons dans l’homme… afin que Jah, Dieu, ait une demeure” Psaume 68. 19.

On sait que cette prophétie est appliquée par l’apôtre Paul à l’ÉgliseÉphésiens 4. 8, qui reçoit maintenant sur la terre les dons spirituels de la part de la tête du corps, Christ dans la gloire.

A la mer Rouge (figure de la mort de Christ), tout Israël avait célébré la délivrance à travers la mort. Et maintenant, une femme seule entonne, dans un temps de ruine, l’hymne de la délivrance au-delà de la résurrection. Nous pouvons aussi conclure avec Débora : “Bénissez l’Éternel” (verset 9).

Alors, le peuple de Dieu est invité à descendre (verset 13), pour combattre sur le lieu même de son témoignage. Et l’Éternel est au milieu de lui. Le faible nombre de l’armée du réveil (dix mille hommes seulement : 4. 6, 10) contraste avec les quarante milliers d’Israël sans armes (verset 8) ; mais la présence de Dieu assure la victoire à tous les combattants de bonne volonté.

Juges 5

1Et Debora chanta, en ce jour-là, avec Barak, fils d’Abinoam, en disant :

2Parce que des chefs se sont mis en avant en Israël, parce que le peuple a été porté de bonne volonté, bénissez l’Éternel !

3Rois, écoutez ! princes, prêtez l’oreille ! Moi, moi, je chanterai à l’Éternel ; je chanterai un hymne à l’Éternel, le Dieu d’Israël.

4Éternel ! quand tu sortis de Séhir, quand tu t’avanças des champs d’Édom, la terre trembla, et les cieux distillèrent, et les nuées distillèrent des eaux.

5Les montagnes se fondirent devant l’Éternel, ce Sinaï, devant l’Éternel, le Dieu d’Israël.

6Aux jours de Shamgar, fils d’Anath, aux jours de Jaël, les chemins étaient délaissésa, et ceux qui allaient par les grands chemins allaient par des sentiers détournés ;

7Les villes ouvertesb étaient délaisséesa en Israël, elles étaient délaissées, – jusqu’à ce que je me suis levée, moi Debora, jusqu’à ce que je me suis levée, une mère en Israël.

8On choisissait de nouveaux dieux, alors la guerre était aux portes ! On ne voyait ni bouclier ni pique chez quarante milliers en Israël.

9Mon cœur est aux gouverneurs d’Israël qui ont été portés de bonne volonté parmi le peuple. Bénissez l’Éternel !

10Vous qui montez sur des ânesses blanches, vous qui êtes assis sur des tapis, et vous qui allez par les chemins, méditezc !

11À cause de la voix de ceux qui partagent [le butin], au milieu des lieux où l’on puise l’eau : là, ils racontent les justes actes de l’Éternel, ses justes actes envers ses villes ouvertes en Israël. Alors le peuple de l’Éternel est descendu aux portes.

12Réveille-toi, réveille-toi, Debora ! Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique ! Lève-toi, Barak, et emmène captifs tes captifsd, fils d’Abinoam !

13Alors descends, toi, le résidu des nobles, [comme son] peuple ; Éternel ! descends avec moi au milieu dese hommes forts.

Notes

aou : cessaient [d’être] .
bou : Les chefs, ici et v. 11.
cou : chantez.
dlitt. : emmène captive ta captivité.
eou : contre les.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)