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Le livre du prophète Ésaïe
Sondez les Écritures - 1re année

Ésaïe 38, 39

Parenthèse historique

5. Maladie et guérison d’Ézéchias : 38

La guérison d’Ézéchias est un double type : celui de la résurrection de Christ d’entre les morts, d’abord ; de la résurrection nationale du peuple d’Israël, ensuite.

Les croyants d’aujourd’hui peuvent mesurer, en lisant ce récit, combien grande est la paix que leur donne la foi dans le Seigneur Jésus et dans son œuvre accomplie. Pour eux, plus d’incertitude quant à ce qui suit la mort du corps : ce n’est pas le “shéol” qui est devant eux, c’est une chose bien meilleure, être avec Christ, en attendant la glorieuse résurrection. Avant la croix, même pour un croyant, la mort était redoutable : aussi le message d’Ésaïe affecte-t-il profondément Ézéchias. L’exaucement de sa prière lui est confirmé par un signe : le recul miraculeux de l’ombre sur le cadran d’Achaz, où il peut lire la preuve que Dieu peut renverser l’ordre et les lois de la nature pour accomplir le salut des siens. “Car toutes choses sont possibles pour Dieu” Marc 10. 27.

Le Saint Esprit dicte alors à Ézéchias les paroles par lesquelles il exprime premièrement sa douleur et son angoisse. Quand la mort était devant lui, nous entendons ce qu’il disait (verset 10). Mais après sa prière : “Seigneur… garantis-moi”, il peut dire : “Il m’a parlé et lui l’a fait”, réalisant ainsi cette expérience si douce pour la foi que ce n’est pas ce que nous disons à Dieu qui importe surtout, mais ce que lui nous dit et ce qu’il fait pour nous. Le roi guéri peut ainsi exprimer, par l’Esprit prophétique, quelque chose des grands cris et des larmes du vrai fils de DavidHébreux 5. 7, 8. Dans un autre passage de la parole de Dieu, l’Esprit prophétique encore nous dit l’affliction du Seigneur placé devant la mort à la moitié de ses joursPsaume 102. 25. Telle était l’expérience d’Ézéchias envisageant la mort alors qu’il était au méridien de ses jours. Mais, si dans le psaume que nous venons de citer, Christ est appelé “le Même”, Ézéchias peut entrevoir, dans sa guérison, le salut de l’Éternel.

Enfin, l’écrit d’Ézéchias trouve son application prophétique dans la description des épreuves, des souffrances et de la délivrance du résidu. Ce passage nous fait saisir aussi quelque chose de ce qui est appelé la détresse de JacobJérémie 30. 7. La mort toute proche, l’angoisse, la force de l’ennemi, caractérisent ce jour ainsi que l’impuissance des fidèles devant ces épreuves. Mais ce ne sera pas en vain qu’ils auront consumé leurs yeux en regardant en haut (verset 14) et auront demandé la protection du Seigneur. Ils entendront sa voix et reconnaîtront que toutes ces souffrances étaient, en réalité, l’exercice de la juste discipline de l’Éternel envers les siens. Le résidu sera alors conduit doucement, dans la jouissance de la délivrance, jusqu’à la joie et à la louange du peuple ressuscité. On ne peut douter que l’application d’une masse de figues sur l’ulcère du roi ait un sens symbolique, car l’Éternel aurait pu guérir par sa seule puissance le corps d’Ézéchias rongé par le mal.

La figue est une image de ce qui nourrit le fidèle ; le Seigneur Jésus souhaita en manger alors qu’il avait faimMarc 11. 12. Ces figues broyées soulageaient, restauraient le corps épuisé du roi, comme les sympathies de Christ, tenté en toutes choses comme nous, à part le péché, consolent nos cœurs. N’avons-nous pas là une figure de celui dont les meurtrissures nous ont guéris (53. 5) Matthieu 8. 17 ; 1 Pierre 2. 24, 25 ?

6. L’ambassade de Babylone : 39

Devant l’attaque assyrienne Ézéchias s’appuya sur l’Éternel et fut délivré. Malade, il avait pleuré, avait prié l’Éternel et avait été guéri. Mais il “ne rendit pas en raison du bienfait qu’il avait reçu” 2 Chroniques 32. 25. Il ne jugea pas nécessaire de déployer devant l’Éternel la lettre du roi de Babylone, mais il accepta son présent et se réjouit de la visite de ses envoyés. Son cœur s’éleva2 Chroniques 32. 25, et il leur montra tout ce qu’il y avait dans sa maison. Ézéchias oublia que tous ces biens précieux lui avaient été confiés par l’Éternel. Il en était l’administrateur pour la gloire de Dieu et non le propriétaire pour sa propre vanité. C’est pourquoi il doit apprendre que tout ce dont il s’était glorifié, allait être un jour porté à Babylone.

Ce récit n’illustre-t-il pas l’exhortation à “tenir ferme” que nous trouvons dans le N.T. ? L’armure complète de Dieu nous est indispensable afin que, au mauvais jour, nous puissions résister. Mais il faut encore, “après avoir tout surmonté, tenir ferme” Éphésiens 6. 13, et pour cela, se confier en Dieu et non en nos propres penséesProverbes 3. 5, de peur de rencontrer Aï après JérichoJosué 7.

L’élévation de Babylone qui n’était alors qu’une puissance secondaire est ainsi prédite. C’est une révélation très importante, car elle annonce l’abaissement de Jérusalem, l’avènement du premier empire gentil, le temps des nations et la captivité de Juda.

Remarquons, pour conclure, que le jugement annoncé n’est pas la rétribution de la faute du seul Ézéchias, car, dans ce cas, lui seul aurait été frappé. La sentence divine s’applique au peuple que représente son roi. Ézéchias reçoit avec soumission le message d’Ésaïe, comme étant “la parole de l’Éternel”, expression de sa volonté qu’il trouve “bonne” Romains 12. 2. Sensible certainement au jugement à venir, il reconnaît pourtant la miséricorde qui l’épargnera durant ses jours et la fidélité du Dieu qui avait voulu le sauver (38. 20).

Ésaïe 38

1En ces jours-là, Ézéchias fut malade à la mort ; et Ésaïe le prophète, fils d’Amots, vint vers lui, et lui dit : Ainsi dit l’Éternel : Donne des ordres pour ta maison, car tu vas mourir et tu ne vivras pas.

2Et Ézéchias tourna sa face contre la muraille, et pria l’Éternel. 3Et il dit : Hélas, Éternel ! souviens-toi, je te prie, que j’ai marché devant toi en vérité et avec un cœur parfait, et que j’ai fait ce qui est bon à tes yeux. Et Ézéchias versa beaucoup de larmes.

4Et la parole de l’Éternel vint à Ésaïe, disant : 5Va, et dis à Ézéchias : Ainsi dit l’Éternel, Dieu de David, ton père : J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes ; voici, j’ajouterai 15 années à tes jours, 6et je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assyrie, et je protégerai cette ville. 7Et ceci en sera le signe pour toi, de par l’Éternel, car l’Éternel accomplira cette parole qu’il a prononcée : 8Voici, je ferai retourner en arrière, de dix degrés, l’ombre des degrés qui est descendue sur le cadran d’Achaz, par le soleil.

Et le soleil retourna sur le cadran de dix degrés, dont il était descendu.

9Écrit d’Ézéchias, roi de Juda, quand, ayant été malade, il fut rétabli de sa maladie.

10Moi, je disais : Au méridiena de mes jours j’irai dans les portes du shéol ; je suis privéb du reste de mes années. 11Je disais : Je ne verrai pas Jahc, Jah dans la terre des vivants ! Avec les habitants du lieu où tout a cessé, je ne contemplerai plus l’homme. 12Ma durée s’en est allée, et elle est transportée loin de moi comme une tente de berger. J’ai, comme le tisserand, coupéd ma vie ; … il me séparera de la penne ; du jour à la nuit, tu en auras fini avec moi. 13J’ai possédé mon âme jusqu’au matin ; … comme un lion, ainsi il me brisait tous les os. Du jour à la nuit, tu en auras fini avec moi ! … 14Comme une hirondelle, comme une grue, ainsi je grommelais, je gémissais comme une colombe ; mes yeux se sont consumés [en regardant] en haut. Seigneure, je suis opprimé ; garantis-moi. 15Que dirai-je ? Il m’a parlé, et lui l’a fait. J’irai doucement, toutes mes années, dansf l’amertume de mon âme. 16Seigneur, par ces choses on vit, et en toutes cesg choses est la vie de mon esprit. Et tu m’as rendu la santé, et tu m’as fait vivre. 17Voici, au lieu de la paix j’avais amertume sur amertume ; mais toi, tu as aimé mon âme, [la retirant] de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. 18Car ce n’est pas le shéol qui te louera, [ni] la mort qui te célébrera ; ceux qui descendent dans la fosse ne s’attendent plus à ta vérité. 19Le vivant, le vivant est celui qui te louera, comme moi aujourd’hui ; le père fera connaître aux fils ta vérité. 20L’Éternel a voulu me sauver ! Et nous jouerons de mes instruments à cordes tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel.

21Et Ésaïe avait dit : Qu’on prenne une masse de figues, et qu’on la mette comme emplâtre sur l’ulcère ; et il se rétablirah. 22Et Ézéchias avait dit : Quel est le signe que je monterai à la maison de l’Éternel ?

Ésaïe 39

1En ce temps-là, Merodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ézéchias ; or il avait appris qu’il avait été malade, et qu’il était rétabli. 2Et Ézéchias se réjouit [de leur venue], et leur montra la maison [où étaient renfermés] ses objets précieux, l’argent et l’or, et les aromates et l’huile fine, et tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors ; il n’y eut rien qu’Ézéchias ne leur montrât dans sa maison et dans tous ses domaines.

3Et Ésaïe le prophète vint vers le roi Ézéchias, et lui dit : Qu’ont dit ces hommes, et d’où sont-ils venus vers toi ? Et Ézéchias dit : Ils sont venus vers moi d’un pays éloigné, de Babylone. 4Et [Ésaïe] dit : Qu’ont-ils vu dans ta maison ? Et Ézéchias dit : Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison ; il n’y a rien dans mes trésors que je ne leur aie montré. 5Et Ésaïe dit à Ézéchias : Écoute la parole de l’Éternel des armées : 6Voici, des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour, sera porté à Babylone ; il n’en restera rien, dit l’Éternel. 7Et on prendra de tes fils, qui sortiront de toi, que tu auras engendrés, et ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone. 8Et Ézéchias dit à Ésaïe : La parole de l’Éternel, que tu as prononcée, est bonne. Puis il dit : Car il y aura paix et stabilitéi pendant mes jours.

Notes

alitt. : repos ; d’autres : Dans le retranchement.
blitt. : visité, c.-à-d. puni par la privation.
cvoir les notes à Exode 15. 2 ; Psaume 68. 5.
dou : enroulé.
eqqs. : Éternel.
fou : à cause de.
gou : de toute manière en ces.
hou : afin qu’il se rétablisse.
iou : vérité.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)