La guérison d’Ézéchias est un double type : celui de la résurrection de Christ d’entre les morts, d’abord ; de la résurrection nationale du peuple d’Israël, ensuite.
Les croyants d’aujourd’hui peuvent mesurer, en lisant ce récit, combien grande est la paix que leur donne la foi dans le Seigneur Jésus et dans son œuvre accomplie. Pour eux, plus d’incertitude quant à ce qui suit la mort du corps : ce n’est pas le “shéol” qui est devant eux, c’est une chose bien meilleure, être avec Christ, en attendant la glorieuse résurrection. Avant la croix, même pour un croyant, la mort était redoutable : aussi le message d’Ésaïe affecte-t-il profondément Ézéchias. L’exaucement de sa prière lui est confirmé par un signe : le recul miraculeux de l’ombre sur le cadran d’Achaz, où il peut lire la preuve que Dieu peut renverser l’ordre et les lois de la nature pour accomplir le salut des siens. “Car toutes choses sont possibles pour Dieu” Marc 10. 27.
Le Saint Esprit dicte alors à Ézéchias les paroles par lesquelles il exprime premièrement sa douleur et son angoisse. Quand la mort était devant lui, nous entendons ce qu’il disait (verset 10). Mais après sa prière : “Seigneur… garantis-moi”, il peut dire : “Il m’a parlé et lui l’a fait”, réalisant ainsi cette expérience si douce pour la foi que ce n’est pas ce que nous disons à Dieu qui importe surtout, mais ce que lui nous dit et ce qu’il fait pour nous. Le roi guéri peut ainsi exprimer, par l’Esprit prophétique, quelque chose des grands cris et des larmes du vrai fils de DavidHébreux 5. 7, 8. Dans un autre passage de la parole de Dieu, l’Esprit prophétique encore nous dit l’affliction du Seigneur placé devant la mort à la moitié de ses joursPsaume 102. 25. Telle était l’expérience d’Ézéchias envisageant la mort alors qu’il était au méridien de ses jours. Mais, si dans le psaume que nous venons de citer, Christ est appelé “le Même”, Ézéchias peut entrevoir, dans sa guérison, le salut de l’Éternel.
Enfin, l’écrit d’Ézéchias trouve son application prophétique dans la description des épreuves, des souffrances et de la délivrance du résidu. Ce passage nous fait saisir aussi quelque chose de ce qui est appelé la détresse de JacobJérémie 30. 7. La mort toute proche, l’angoisse, la force de l’ennemi, caractérisent ce jour ainsi que l’impuissance des fidèles devant ces épreuves. Mais ce ne sera pas en vain qu’ils auront consumé leurs yeux en regardant en haut (verset 14) et auront demandé la protection du Seigneur. Ils entendront sa voix et reconnaîtront que toutes ces souffrances étaient, en réalité, l’exercice de la juste discipline de l’Éternel envers les siens. Le résidu sera alors conduit doucement, dans la jouissance de la délivrance, jusqu’à la joie et à la louange du peuple ressuscité. On ne peut douter que l’application d’une masse de figues sur l’ulcère du roi ait un sens symbolique, car l’Éternel aurait pu guérir par sa seule puissance le corps d’Ézéchias rongé par le mal.
La figue est une image de ce qui nourrit le fidèle ; le Seigneur Jésus souhaita en manger alors qu’il avait faimMarc 11. 12. Ces figues broyées soulageaient, restauraient le corps épuisé du roi, comme les sympathies de Christ, tenté en toutes choses comme nous, à part le péché, consolent nos cœurs. N’avons-nous pas là une figure de celui dont les meurtrissures nous ont guéris (53. 5) Matthieu 8. 17 ; 1 Pierre 2. 24, 25 ?
Devant l’attaque assyrienne Ézéchias s’appuya sur l’Éternel et fut délivré. Malade, il avait pleuré, avait prié l’Éternel et avait été guéri. Mais il “ne rendit pas en raison du bienfait qu’il avait reçu” 2 Chroniques 32. 25. Il ne jugea pas nécessaire de déployer devant l’Éternel la lettre du roi de Babylone, mais il accepta son présent et se réjouit de la visite de ses envoyés. Son cœur s’éleva2 Chroniques 32. 25, et il leur montra tout ce qu’il y avait dans sa maison. Ézéchias oublia que tous ces biens précieux lui avaient été confiés par l’Éternel. Il en était l’administrateur pour la gloire de Dieu et non le propriétaire pour sa propre vanité. C’est pourquoi il doit apprendre que tout ce dont il s’était glorifié, allait être un jour porté à Babylone.
Ce récit n’illustre-t-il pas l’exhortation à “tenir ferme” que nous trouvons dans le N.T. ? L’armure complète de Dieu nous est indispensable afin que, au mauvais jour, nous puissions résister. Mais il faut encore, “après avoir tout surmonté, tenir ferme” Éphésiens 6. 13, et pour cela, se confier en Dieu et non en nos propres penséesProverbes 3. 5, de peur de rencontrer Aï après JérichoJosué 7.
L’élévation de Babylone qui n’était alors qu’une puissance secondaire est ainsi prédite. C’est une révélation très importante, car elle annonce l’abaissement de Jérusalem, l’avènement du premier empire gentil, le temps des nations et la captivité de Juda.
Remarquons, pour conclure, que le jugement annoncé n’est pas la rétribution de la faute du seul Ézéchias, car, dans ce cas, lui seul aurait été frappé. La sentence divine s’applique au peuple que représente son roi. Ézéchias reçoit avec soumission le message d’Ésaïe, comme étant “la parole de l’Éternel”, expression de sa volonté qu’il trouve “bonne” Romains 12. 2. Sensible certainement au jugement à venir, il reconnaît pourtant la miséricorde qui l’épargnera durant ses jours et la fidélité du Dieu qui avait voulu le sauver (38. 20).