Ces deux chapitres sont la conclusion de la troisième subdivision du livre d’Ésaïe. Ils forment un ensemble vivement contrasté, car le premier expose le châtiment de toutes les nations, moralement représentées par Édom, et le second décrit les bénédictions et la joie de la Canaan future, c’est-à-dire le pays d’Israël.
Cette partie de la parole de Dieu développe ce qui est écrit dans le livre du prophète Malachie : “J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü” Malachie 1. 3. Toute l’histoire de ces deux hommes et de leur descendance, montre que si Jacob a été souvent infidèle, il était pourtant attaché à Dieu, estimait hautement ses promesses et désirait sa bénédiction. Dans sa vie marquée par l’exercice de la
Ésaü vendit son droit d’aînesse : il le méprisaGenèse 25. 29-34. Son nouveau nom, Édom, reste attaché à lui, rappelant son mépris des richesses de la bonté de DieuRomains 2. 4.
La colère de l’Éternel tombe ici sur toutes les nationsRomains 1. 18-23 ; il les a vouées à la destruction, livrées au carnage. Son épée descendra sur Édom, le chef de file et le plus acharné des ennemis d’Israël. Au Psaume 93. 7-8, ces nations sont énumérées et si, comme nous l’avons vu dans les pages précédentes, un résidu doit être laissé à certaines d’entre elles, Édom sera entièrement détruit, à cause de la violence faite à JacobAbdias 10, 14, 18. Même le territoire d’Édom sera définitivement dévasté, de sorte que seules les bêtes impures pourront y habiter et y prospérer. Le verset 12 nous fait comprendre l’étendue de la destruction d’Édom. “Ses nobles pour proclamer le royaume” … commence le prophète ; mais il doit s’interrompre : nul ne se présente à son appel, car… “il n’y en a pas” !
Le territoire dévasté d’Édom, où croîtront les fruits d’un sol maudit, les épines, les orties et les roncesGenèse 3. 17, 18, demeurera de génération en génération comme un lieu d’horreur.
Le jugement d’Édom est aussi un avertissement pour tout homme. Ésaü, en méprisant son droit d’aînesse, avait méprisé Dieu qui le lui avait donné. Nous savons aujourd’hui que “Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique” Jean 3. 16. Mépriser ce don inexprimable, c’est aller au-devant d’un jugement dont celui d’Édom n’est qu’une figure. Mais, “le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur” Romains 6. 23.
C’est avec reconnaissance envers Dieu, que nous lisons le chapitre qui clôt la troisième division de ce livre, car nous y trouvons des scènes de joie, de délivrance et de paix, rendues plus heureuses encore pour nos cœurs, par le contraste qu’elles présentent avec les scènes précédentes. Voici l’accomplissement des promesses de Dieu à son peuple. Nous avons ici plus que le pays ruisselant de lait et de miel que l’Éternel donna à Israël : nous pouvons dire que c’est une terre rachetée qui est devant nous, car, est-il écrit, “le désert et la terre aride se réjouiront ; le lieu stérile sera dans l’allégresse et fleurira comme la rose” (verset 1). Dieu ici se glorifie dans la beauté nouvelle de la terre d’Israël, dans une création affranchie de la servitude de la corruption, pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de DieuRomains 8. 21.
Mais Dieu ne se manifeste pas seulement par ces bénédictions matérielles. Les versets 3 à 7 nous montrent comment il agit dans le cœur d’Israël racheté. Il peut l’encourager à fortifier les mains lassées et à affermir les genoux qui chancellent, car chacun dans le pays a éprouvé pour lui-même les consolations divines et peut en faire part à son prochain2 Corinthiens 1. 3, 4. Nul, désormais, ne manquera de la grâce de DieuHébreux 12. 15. Le salut final du peuple est annoncé au verset 4 ; il a lieu par la venue de Christ en jugement, en ce qui concerne Israël ; pour les chrétiens, par sa venue en grâce. Les versets 5 à 7 nous montrent, sans doute en figure, la guérison, le rétablissement moral du peuple et l’abondance du rafraîchissement spirituel dont il jouira.
La fin du chapitre montre “le chemin de la sainteté”, vers Sion, où ceux que l’Éternel a délivrés chanteront des chants de triomphe ; “une joie éternelle sera sur leurs têtes…” C’est pour Israël la fin de son long voyage. Comme Jacob autrefois, ils ont erré au loin ; comme lui, ils pourront estimer que les jours des années de leur vie auront été “courts et mauvais” Genèse 47. 9. Mais nous les voyons arrivés enfin à Béthel, la maison de Dieu, où leur habitation sera pour de longs joursPsaume 23. 6.
Leur part pourtant n’est pas aussi bénie que la nôtre, car elle est sur la terre, et la nôtre est au cielÉphésiens 1. 3. En Christ nous avons trouvé le chemin, la vérité et la vieJean 14. 6 ; par lui nous nous rendons vers la maison de son Père où nos places sont prêtes, afin que là où est Jésus, nous soyons toujours avec luiJean 17. 24.