Les chapitres 1 à 3 nous ont appris deux points importants. Dans ce monde tout est éphémère, marqué par la vanité. Mais nous pouvons goûter ce que Dieu nous donne, et vivre dans la crainte de son nom. A partir du chapitre 4, le Prédicateur va nous donner des conseils pratiques.
Il avait conclu au chapitre 3 que finalement, le mieux était de nous réjouir dans nos travaux. Mais il ne peut en rester là. Il est comme obligé de regarder ce qui se passe autour de lui.
Et qu’a-t-il vu ? L’oppression. Sa situation sociale privilégiée ne l’a pas empêché d’être sensible à la misère d’autrui. Combien de personnes souffrent dans des prisons, dans des camps, et parfois même dans leurs familles ! Comment empêcher cette oppression puisque là même où l’on devrait la dénoncer, règne la méchanceté (3. 16) ? Celle-ci corrompt tout parce qu’elle vient du profond de nos cœurs, (la partie cachée de notre être) qui est à la source de nos choix et de nos actesGenèse 6. 5 ; Marc 7. 21.
Le Prédicateur n’accepte pas cet optimisme naïf, qui prend ses désirs pour des réalités et se renferme sur sa propre tranquillité. Il nous oblige à regarder le monde et sa poignante réalité. Serions-nous alors tentés de sombrer dans un pessimisme amer, de nous écrier : “J’estime heureux les morts et plus heureux encore celui qui n’a pas encore été” (versets 2, 3) ? Non, car l’espoir nous vient d’ailleurs que de cette terre… il nous vient de Dieu lui-même, qui se révèle comme le Dieu d’amour qui ôte le péché et donne la grâce et la gloire.
Nous avons maintenant un consolateur, le Seigneur Jésus. Bientôt, il établira son règne de justice et de paix. Mais déjà aujourd’hui il se tient près de celui qui souffre, et l’encourageÉsaïe 63. 9. Beaucoup de croyants, prisonniers pour leur foi, ont pu l’expérimenter.
Si le pouvoir conduit vite à l’oppression, le travail, lui, paraît être sans danger. N’est-il pas un bon moyen d’unir les hommes ? Dans le travail, l’homme montre son énergie, son intelligence. Mais tout cela conduit à la jalousie… Jalousie dans les salaires, jalousie dans les promotions. Nous le constatons chaque jour. A l’inverse la paresse est une forme de suicide. La sagesse, là encore, consiste à être conscient de ses limites, à vivre dans la modération et le contentement1 Timothée 6. 6. Nous pouvons acquérir beaucoup par le travail, mais il vaut mieux se satisfaire de moins, et avoir du repos utile pour jouir de ce que Dieu nous donne.
Un autre sujet de souffrance est la solitude. Solitude de celui qui travaille péniblement, accumule des biens sans même se demander pourquoi. Il est pris dans un engrenage. Plus il travaille, plus il est seul. Et plus il est seul, plus il travaille.
“Deux valent mieux qu’un”. Ce verset peut être lu comme une allusion au mariage. “Il n’est pas bon que l’homme soit seul” Genèse 2. 18. Mais il a un sens plus large. A plusieurs, nous pouvons nous entraider, nous secourir, nous réconforter dans la détresse, nous corriger aussi. Nous trouvons non seulement la sécurité, mais encore la chaleur, la douceur, les joies de la communion. En contraste, “celui qui se tient à l’écart recherche ce qui lui plaît ; il conteste contre toute sagesse” Proverbes 18. 1.
“La corde triple ne se rompt pas vite” (verset 12). Ce proverbe évoque probablement l’action de Dieu, comme souvent le chiffre trois dans le symbolisme de la Bible. Il a été appliqué avec à-propos au couple chrétien, où les deux réalisent qu’ils sont ensemble liés au Seigneur.
Ces versets semblent évoquer un souvenir historique : Un roi âgé ne sait plus prendre garde aux avertissements. Le peuple lui préfère un jeune homme pauvre et sage. D’une humble origine, ce jeune homme est subitement placé sous les feux de la popularité. Mais tout tombera un jour dans l’oubli et la vanité.
Ces exemples nous invitent à nous remettre en cause, à écouter. A tout âge et partout, soyons ouverts aux remarques de ceux qui nous entourent, surtout si nous détenons de l’autorité. Par-dessus tout, recevons les avertissements du Seigneur par sa Parole.