Le livre du Prédicateur était lu, paraît-il, pendant la fête des tabernacles (ou des cabanes) qui se célébrait à la saison des récoltes. Elle attestait la fidélité et la générosité de Dieu. Le peuple pouvait ainsi se rappeler qu’il avait été étranger et nomade. Il pouvait laisser son confort, ses biens, et réfléchir sur la précarité de la vie. Il était ainsi libre de trouver son refuge et sa joie en Dieu seul. Quel livre, mieux que celui du Prédicateur, décrit la fragilité de la vie, encourage à nous remettre en question et balaie tous les appuis humains, tellement illusoires ?
Son enseignement se groupe autour de trois pôles : la vanité, la sagesse et l’action de Dieu.
Le Prédicateur nous a montré ce qu’est le monde sans relation avec Dieu. Un monde sans repère pour l’homme, sans réponse au besoin profond de bonheur inscrit en lui. L’homme ne peut trouver en lui-même les ressources pour être heureux car il ne peut pas s’améliorer. Surtout, il ne peut pas triompher de la mort. Alors tout ce qu’il recherche n’est que trompe-l’œil, marqué par la vanité, une poursuite vide et sans espoir.
Le message du Prédicateur, clairvoyant et réaliste, enlève les illusions. Il perce l’apparence des choses pour nous montrer la réalité. Son actualité est brûlante. En effet, aujourd’hui plus que jamais, les hommes vivent pour l’apparence, pris sans réfléchir dans le tourbillon des informations, de la technique et des plaisirs. Une société qui refuse Dieu, ne peut qu’aboutir à la perte de sens, à l’ennui, au dégoût… et à la destruction.
Dans notre monde en crise, la sagesse apporte ce recul nécessaire et nous donne une certaine compréhension de la vie. Elle éclaire le quotidien parce qu’elle nous montre où aboutissent nos choix. Surtout, elle nous fait prendre conscience de nos limites. Alors la vie redevient possible en goûtant simplement et humblement ce que Dieu nous dispense.
Mais la sagesse est fragile, bien souvent impuissante face au péché, sans garantie contre le malheur. Elle ne peut donc être notre référence ultime.
La note finale de ce livre n’est pas la vanité ni même la sagesse, mais la crainte de Dieu. Tout au long, le Prédicateur proclame que Dieu est souverain, généreux, sage. De plus, il amènera tout en jugement. Son œuvre est parfaite. Nous ne pouvons la comprendre complètement, ce qui nous conduit à le craindre et à garder ses commandements. Cette attitude nous ouvre alors la porte sur toute la révélation biblique.
Le N.T. nous fait ressentir le contraste entre notre part comme chrétiens et celle que décrit le Prédicateur. Le Seigneur Jésus veut transformer nos vies, les sortir de la vanité, nous donner une joie permanente et complèteJean 4. 13, 14. Le travail n’est plus frustrant lorsque nous le faisons “de cœur pour le Seigneur” Colossiens 3. 23. Au lieu de profiter égoïstement de nos biens, nous pouvons en faire partHébreux 13. 16 et refléter quelque chose de la générosité de notre Dieu. Notre joie trouve sa source en Dieu qui nous révèle ses pensées et nous apporte la paix. La sagesse d’en haut, au lieu d’accroître notre douleur, nous remplit d’adoration en dirigeant nos cœurs vers Christ. Même la mort a perdu son effet terrifiant. L’avenir n’est plus l’inconnu, mais l’espérance “d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup meilleur” Philippiens 2. 23. Nous avons été délivrés de la vanitéRomains 8. 19-21. Puissions-nous contempler les conseils du Dieu qui seul est sageRomains 16. 27 et “connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance” Éphésiens 3. 19.