Le mal n’échappe pas à la souveraineté de Dieu. Il en décide les conséquences pour servir ses desseins. Ainsi le peuple d’Israël avait abandonné l’Éternel mais c’est Dieu qui a décidé la division du royaume1 Rois 12. 24. Le verset 13 ne laisse pas entendre que Dieu est l’auteur du mal, ce qui serait un blasphème. Toute l’Écriture exalte la parfaite bonté de DieuDeutéronome 32. 4 ; Habakuk 1. 12 ; Jacques 1. 13 ; 1 Jean 1. 5 ; Apocalypse 15. 3.
Personne ne peut éradiquer le mal et ses conséquences (1. 15). Personne, sauf Dieu. Il a donné à l’homme une vie difficile à cause du péché. Mais, par le don de son Fils, il veut nous accorder des bénédictions supérieures à celles que nous avons perdues. Il est souverain dans son amour. Aussi devons-nous à la fois jouir de ce qu’il nous accorde et prendre garde à ne pas nous endurcir dans les difficultés. Dieu place côte à côte les bons et les mauvais jours pour nous discipliner en apprenant à dépendre de lui.
Le verset 15 souligne une réalité bien douloureuse sur laquelle ont buté beaucoup de croyants de l’A.T. : Job, Asaph, Habakuk. Pour nous, chrétiens, il évoque ce que rencontra Jésus lui-même, mis à mort pour son amour. C’est “le scandale de la croix” Galates 5. 11. Quand Christ a été crucifié, toute la sagesse du monde a été réduite à néant, mais toute la puissance de Dieu et sa sagesse ont été pleinement manifestées1 Corinthiens 1. 23, 24. Aussi, en regardant à la victoire du Seigneur Jésus sur la croix, nos esprits retrouvent l’espérance et ne sont pas submergés par la souffrance.
Sur la terre la rétribution n’est pas complète. Le Prédicateur le comprendra plus tard (8. 11-14).
“Ne sois pas juste à l’excès”. Le danger existe de vouloir être juste jusqu’au bout et contre tous, juste au point d’en être dur et implacable, et ainsi se détruire soi-même. La justice sans grâce n’est pas la vraie justice, elle s’oppose à la vie. A l’inverse, “ne sois pas pécheur à l’excès”. Le risque est de capituler devant le péché et de ne plus réfréner le mal qui est en nous. Seule la crainte de Dieu peut nous préserver de ces deux écueils. Elle nous permet de vivre une existence équilibrée dans un monde rempli de pièges. Elle nous donne une sagesse plus forte que la puissance de l’homme.
Le mal est partout dans ce monde ; tout homme est pécheur. Aussi avons-nous besoin d’être humbles et prudents. Ne soyons pas naïfs en acceptant des éloges trop forts pas plus que des critiques trop sévères. Nous laisser influencer à l’excès par ce qui se raconte, nous rendrait injustes envers ceux qui dépendent de nous et les irriterait. Au contraire, il nous faut avoir de la patience pour ne pas les pousser à pécher. La colère et les injures montent en effet facilement en ceux qui ont le sentiment d’avoir été traités injustement.
Ces réflexions amènent le Prédicateur à désirer la sagesse mais il se trouve sans force pour l’obtenir : “Ce qui a été est loin et très profond, qui le trouvera ?” Cela rappelle le cri de celui qui est dominé par la chair : “Qui me délivrera ?” Romains 7. 24 Non, l’homme ne peut se sauver lui-même. Comme le Prédicateur, le chrétien trouvera le repos dans la crainte de Dieu. De plus, il connaît la grâce de Dieu qui l’a intimement associé à Christ, l’homme parfait et glorifié.
Le Prédicateur se met, “lui et son cœur”, à chercher plus intensément ; il comprend la profondeur du mal. Nous avons parfois de la peine à admettre l’entière malignité du mal, la puissance de méchanceté du péché. Il corrompt même ce qu’il y a de plus beau et qui devient alors le pire.
Ainsi la relation entre un homme et son épouse, qui s’épanouit dans la durée et le renouveau de l’amour conjugal, trouve sa contrefaçon dans les liaisons coupables, hélas tellement banalisées par le monde actuel. Cependant, ces liaisons n’apportent pas la libération recherchée, mais une dépendance malsaine, un esclavage – “le cœur est comme des filets et les mains sont des chaînes” – avec toutes ses conséquences néfastes. Plus amère que la mortProverbes 6. 24 ; 7. 23 !
En revanche, en se servant de sa propre expérience, le Prédicateur doit reconnaître qu’il n’a pas trouvé une femme entre toutes. L’auteur de la fin du livre des Proverbes, peut-être le roi Lemuel, enseigné par sa mère, s’écrie : “Une femme vertueuse ! Qui la trouvera ?” Il laisse entendre qu’elle peut être rencontrée, cette femme qui craint l’Éternel, celle qui “les surpasse toutes !” Proverbes 31. 10, 29 parce qu’elle “vient de l’Éternel” Proverbes 19. 14.