Après avoir prononcé le mot “joie”, le Prédicateur revient aux vanités et aux souffrances. Il nous force à descendre en nous-mêmes et à nous poser les questions essentielles.
Souvent l’homme n’arrive pas à apprécier réellement ce que Dieu lui accorde. Tel riche a tout à portée de sa main mais un autre en profite. Cela est “une vanité et un mal douloureux”. Être riche, vivre longtemps, avoir beaucoup d’enfants ne sont pas une garantie de bonheur et de rassasiement. Cela devient même une cause de douleur, si Dieu n’y est pas rencontré (versets 2, 6). La bonté de Dieu s’étend en miséricorde sur chacunMatthieu 5. 45. Savons-nous la discerner ? Sommes-nous reconnaissants ?
Pour l’homme sans relation avec Dieu, la vie a un goût amer d’inachevé. La mort survient, brutale, et met fin à tous les espoirs. Alors autant que la vie soit la plus courte possible (verset 6 ; 4. 3) ! Comparer cependant le verset 4 du chapitre 9 où le Prédicateur affirme que la vie vaut mieux que la mort.
“Mieux vaut la vue des yeux que le mouvement du désir” (verset 9). Les yeux font partie des sens physiques qui permettent à l’homme de jouir de la vieProverbes 15. 30 et d’éprouver du contentement (1. 8 ; 11. 9). Il vaut mieux apprécier ce que l’on a, plutôt que de suivre le mouvement du désir, qui oriente sans cesse vers l’inaccessible, source de frustrations constantes.
L’homme ne peut pas changer non plus les situations. Il a bien conscience de sa faiblesse mais a souvent affaire avec plus fort que lui, sans possibilité de réel dialogue (verset 10). Ses tentatives pour percer, par lui-même, le mystère du monde sont vouées à l’échec (verset 11).
Nous pouvons aussi comprendre que “celui qui est plus fort que lui”, c’est Dieu. Nos circonstances nous font sentir notre condition de créature mortelle. Nous pouvons alors prendre notre place devant Dieu sans lui demander des comptes de ce qu’il trouve bon de faireJob 33. 13. Dans sa souveraineté, Dieu domine les hommes, qu’ils le réalisent ou non. Nous ne comprenons pas toujours ses pensées tellement différentes des nôtresÉsaïe 55. 9 mais notre foi va au-delà du domaine visible. Elle reçoit la parole de Dieu.
Finalement, l’homme se retrouve devant deux portes fermées. D’abord : “Qui sait ce qui est bon pour l’homme ?” De nos jours, chacun définit ce qui est bon pour lui ; c’était déjà la tentation du jardin d’Éden : “Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal” Genèse 3. 5. Ensuite, deuxième porte fermée : “Qui déclarera à l’homme ce qui sera après lui ?” (verset 12). Beaucoup aussi vont consulter des voyants et des astrologues pour connaître l’avenir. En vain ! L’avenir est dans la main de Dieu. C’est son secret. Loin de Dieu, nous pouvons nous abîmer en réflexions, et multiplier la vanité, nous ne pourrons ouvrir ces portes. Dieu seul peut le faire : il déclare à l’homme ce qui est bon et lui annonce l’avenirMichée 6. 8 ; Genèse 41. 25 ; Daniel 2. 28 ; Apocalypse 1. 20.
Dans la Bible, la sagesse, comme la loi et la prophétie, est un don de Dieu. Mais tandis que ces dernières découlent directement de la parole de Dieu, la sagesse est plutôt liée à l’expérience de celui qui a vécu avec Dieu et a gardé ses commandements. Comme un diamant, la sagesse présente plusieurs facettes : la discipline, le discernement, le bon sens et la connaissance. Son but est avant tout de nous aider à honorer Dieu dans notre vie.
L’expression : “mieux vaut” 2 souligne les choix de la sagesse. Au nombre de sept, ils forment un tout équilibré. En contraste direct avec nos goûts naturels, ils sont difficiles à comprendre. Et à vivre ! C’est pourquoi le sage est souvent seul, incompris.
Le Prédicateur n’exalte pas la douleur mais il préfère le chagrin au rire3 railleur. Dieu agit par la tristesse qui met un frein à l’orgueil. Si on l’écoute, Dieu opère “une repentance dont on n’a pas de regret” 2 Corinthiens 7. 10. Dans les moments douloureux, nous sommes plus sensibles à l’amour de ceux qui nous entourent, plus compatissants aussi. Car nous goûtons la consolation de Dieu2 Thessaloniciens 2. 16.