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Le Prédicateur connu sous le nom de L'Ecclésiaste
Sondez les Écritures - 3e année

Ecclésiaste 6. 1 - 7. 12

La lumière de la sagesse

5. Limites de l’homme : 6. 1-12

Après avoir prononcé le mot “joie”, le Prédicateur revient aux vanités et aux souffrances. Il nous force à descendre en nous-mêmes et à nous poser les questions essentielles.

Insatisfaction : 6. 1-6

Souvent l’homme n’arrive pas à apprécier réellement ce que Dieu lui accorde. Tel riche a tout à portée de sa main mais un autre en profite. Cela est “une vanité et un mal douloureux”. Être riche, vivre longtemps, avoir beaucoup d’enfants ne sont pas une garantie de bonheur et de rassasiement. Cela devient même une cause de douleur, si Dieu n’y est pas rencontré (versets 2, 6). La bonté de Dieu s’étend en miséricorde sur chacunMatthieu 5. 45. Savons-nous la discerner ? Sommes-nous reconnaissants ?

Pour l’homme sans relation avec Dieu, la vie a un goût amer d’inachevé. La mort survient, brutale, et met fin à tous les espoirs. Alors autant que la vie soit la plus courte possible (verset 6 ; 4. 3) ! Comparer cependant le verset 4 du chapitre 9 où le Prédicateur affirme que la vie vaut mieux que la mort.

Deux portes fermées : 6. 7-12

“Mieux vaut la vue des yeux que le mouvement du désir” (verset 9). Les yeux font partie des sens physiques qui permettent à l’homme de jouir de la vieProverbes 15. 30 et d’éprouver du contentement (1. 8 ; 11. 9). Il vaut mieux apprécier ce que l’on a, plutôt que de suivre le mouvement du désir, qui oriente sans cesse vers l’inaccessible, source de frustrations constantes.

L’homme ne peut pas changer non plus les situations. Il a bien conscience de sa faiblesse mais a souvent affaire avec plus fort que lui, sans possibilité de réel dialogue (verset 10). Ses tentatives pour percer, par lui-même, le mystère du monde sont vouées à l’échec (verset 11).

Nous pouvons aussi comprendre que “celui qui est plus fort que lui”, c’est Dieu. Nos circonstances nous font sentir notre condition de créature mortelle. Nous pouvons alors prendre notre place devant Dieu sans lui demander des comptes de ce qu’il trouve bon de faireJob 33. 13. Dans sa souveraineté, Dieu domine les hommes, qu’ils le réalisent ou non. Nous ne comprenons pas toujours ses pensées tellement différentes des nôtresÉsaïe 55. 9 mais notre foi va au-delà du domaine visible. Elle reçoit la parole de Dieu.

Finalement, l’homme se retrouve devant deux portes fermées. D’abord : “Qui sait ce qui est bon pour l’homme ?” De nos jours, chacun définit ce qui est bon pour lui ; c’était déjà la tentation du jardin d’Éden : “Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal” Genèse 3. 5. Ensuite, deuxième porte fermée : “Qui déclarera à l’homme ce qui sera après lui ?” (verset 12). Beaucoup aussi vont consulter des voyants et des astrologues pour connaître l’avenir. En vain ! L’avenir est dans la main de Dieu. C’est son secret. Loin de Dieu, nous pouvons nous abîmer en réflexions, et multiplier la vanité, nous ne pourrons ouvrir ces portes. Dieu seul peut le faire : il déclare à l’homme ce qui est bon et lui annonce l’avenirMichée 6. 8 ; Genèse 41. 25 ; Daniel 2. 28 ; Apocalypse 1. 20.

6. Les choix de la sagesse1 : 7. 1-12

Dans la Bible, la sagesse, comme la loi et la prophétie, est un don de Dieu. Mais tandis que ces dernières découlent directement de la parole de Dieu, la sagesse est plutôt liée à l’expérience de celui qui a vécu avec Dieu et a gardé ses commandements. Comme un diamant, la sagesse présente plusieurs facettes : la discipline, le discernement, le bon sens et la connaissance. Son but est avant tout de nous aider à honorer Dieu dans notre vie.

L’expression : “mieux vaut” 2 souligne les choix de la sagesse. Au nombre de sept, ils forment un tout équilibré. En contraste direct avec nos goûts naturels, ils sont difficiles à comprendre. Et à vivre ! C’est pourquoi le sage est souvent seul, incompris.

  • verset 1 : La renommée d’une personne est plus importante que son apparence. La bonne renommée est plus qu’une simple étiquette, elle traduit ce que nous sommes réellement. Dans la Bible, le nom (la renommée) est souvent identifié à la personne. Aussi, heureux sommes-nous si notre renommée est bonne. Cela vaut mieux que l’apport d’un bon parfum. Celui-ci ne résiste pas au temps, il se volatilise.
  • versets 2-4 : Le jour de la mort (non la mort), comme la maison de deuil, nous amène à réfléchir. En particulier, nous prenons conscience de l’échéance inévitable de la mort. Au lieu d’être étourdis dans la maison du festin, nous pouvons dégager l’essentiel pour notre vie. Finalement, la pensée de la mort n’est plus un obstacle à la connaissance et au bonheur. Elle en est au contraire le vrai secret car elle met tout dans son véritable cadre.

Le Prédicateur n’exalte pas la douleur mais il préfère le chagrin au rire3 railleur. Dieu agit par la tristesse qui met un frein à l’orgueil. Si on l’écoute, Dieu opère “une repentance dont on n’a pas de regret” 2 Corinthiens 7. 10. Dans les moments douloureux, nous sommes plus sensibles à l’amour de ceux qui nous entourent, plus compatissants aussi. Car nous goûtons la consolation de Dieu2 Thessaloniciens 2. 16.

  • versets 5, 6 : La répréhension des sages est moins agréable – mais combien plus profitable – que la chanson et le rire des sotsProverbes 15. 31, 32. Ceux-ci sont comme les épines sous la marmite : une flambée qui ne dure pas et n’apporte pas de chaleur.
  • verset 7 : Les deux principaux pièges de la vie sociale sont l’oppression qui nous pousse à la révolte et, plus dangereuse encore, la corruption qui détruit nos repères moraux. Nous ne savons plus distinguer ce qui est bien de ce qui est mal. Comment triompher de ces pièges ? Par la patience humble et paisible, liée à l’espérance en Dieu.
  • versets 8-10 : “Mieux vaut la fin d’une chose…” Nous ne pouvons résoudre les difficultés présentes en regrettant l’ancien temps. A la suite de Jésus, le sage peut avancer, ne regardant pas au passé (versets 8, 10) mais dans l’espérance des choses promisesHébreux 6. 15. Il est tourné vers le but, la fin du SeigneurJacques 5. 11. Aussi est-il patient, il ne s’irrite pas. L’irritation est souvent liée à la présomption.
  • versets 11, 12 : La sagesse et la richesse donnent toutes les deux une certaine protection. Mais contrairement à l’argent, la sagesse conduit à une vie équilibrée et fertile sous le soleil. Elle est une fontaine de vieProverbes 13. 14.

Notes

1Pour plus de détails sur le sens du mot “sagesse”, se reporter au commentaire sur le livre des Proverbes, dans la même collection (volume 5).
27. 1 a, 1 b, 2, 3, 5, 8a, 8b. Le “mieux vaut” du verset 9 du chapitre 6 peut aussi être inclus dans la liste.
3Le mot du verset 3 traduit le mot hébreu “meschehaq” (raillerie) et non “isaac” (le rire de la reconnaissance ou de l’étonnement et parfois, du doute)

Ecclésiaste 6

1Il y a un mal que j’ai vu sous le soleil, et qui est fréquenta parmi les hommes : 2il y a tel homme à qui Dieu donne de la richesse, et des biens, et de l’honneur, et il ne manque rien à son âme de tout ce qu’il désire ; et Dieu ne lui a pas donné le pouvoir d’en manger, car un étranger s’en repaît. Cela est une vanité et un mal douloureux. 3Si un homme engendre 100 [fils], et qu’il vive beaucoup d’années, et que les jours de ses années soient en grand nombre, et que son âme ne soit pas rassasiée de bien, et aussi qu’il n’ait pas de sépulture, je dis que mieux vaut un avorton que lui ; 4car celui-ci vient dans la vanité, et il s’en va dans les ténèbres, et son nom est couvert de ténèbres ; 5et aussi il n’a pas vu et n’a pas connu le soleil : celui-ci a plus de repos que celui-là. 6Et s’il vivait deux fois 1 000 ans, il n’aura pas vu le bonheur : tousb ne vont-ils pas en un même lieu ?

7Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, et cependant son désir n’est pas satisfaitc. 8Car quel avantage le sage a-t-il sur le sot ? Quel [avantage] a l’affligé qui sait marcher devant les vivants ? 9Mieux vaut la vue des yeux que le mouvement du désir. Cela aussi est vanité et poursuite du vent. 10Ce qui existe a déjà été appelé de son nom ; et on sait ce qu’est l’homme, et qu’il ne peut contester avec celui qui est plus fort que lui. 11Car il y a beaucoup de choses qui multiplient la vanité : quel avantage en a l’homme ? 12Car qui sait ce qui est bon pour l’homme dans la vie, tous les jours de la vie de sa vanité, qu’il passe comme une ombre ? Et qui déclarera à l’homme ce qui sera après lui sous le soleil ?

Ecclésiaste 7

1Mieux vaut une bonne renommée que le bon parfumd, et le jour de la mort que le jour de la naissance. 2Mieux vaut aller dans la maison de deuil, que d’aller dans la maison de festin, en ce que là est la fin de tout homme ; et le vivant prend cela à cœur. 3Mieux vaut le chagrin que le rire, car le cœur est rendu meilleur par la tristesse du visage. 4Le cœur des sages est dans la maison de deuil, mais le cœur des sots, dans la maison de joie. 5Mieux vaut écouter la répréhension du sage, que d’écouter la chanson des sots. 6Car comme le bruit des épines sous la marmite, ainsi est le rire du sot. Cela aussi est vanité.

7Certainement, l’oppression rend insensé le sage, et le don ruine le cœur. 8Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit hautain. 9Ne te hâte pas en ton esprit pour t’irriter, car l’irritatione repose dans le sein des sots.

10Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci ? car ce n’est pas par sagesse que tu t’enquiers de cela. 11La sagesse est aussi bonne qu’unf héritage, et profitable pour ceux qui voient le soleil ; 12car on est à l’ombre de la sagesse [comme] à l’ombre de l’argent ; mais l’avantage de la connaissance, [c’est que] la sagesse fait vivre celui qui la possède.

Notes

aou : grand.
bou : et qu’il n’ait pas vu le bonheur, – tous… ?
clitt. : son âme n’est pas remplie.
dou : bonne huile parfumée.
eailleurs : chagrin.
fou : est bonne avec un.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)