En avançant dans la vie, nous pourrions être tentés de perdre tout espoir. Le péché a tout marqué de sa terrible griffe… La misère de l’homme abonde, les méchants réussissent, les justes meurent misérablement, et sont oubliés. Mais le Prédicateur n’en reste pas là. Il nous conduit dans un autre chemin fait d’humilité et de soumission, un chemin où la joie abonde parce que l’on vit dans la crainte de Dieu, reconnaissants envers lui.
Le sage ne se perd pas en raisonnements stériles, il arrive à des conclusions fermes, il “sait l’explication des choses”. Cette connaissance lui vient de Dieu. En particulier, il sait qu’il est pécheur, cela le rend humble et compatissant. Son visage est changé par la sagesse et reflète la paix de son âme.
Dieu a institué l’autorité pour réfréner le mal. Aussi le Prédicateur nous engage-t-il à la soumission (verset 3) Romains 13. 1 ; 1 Pierre 2. 13, plus efficace pour faire changer les situations que la révolte. Car le pouvoir est toujours absolu, malgré les apparences (verset 4). De plus, la soumission à l’autorité est le signe de notre soumission à Dieu, et de notre confiance que tout est dans sa main. Car en dernier recours, Dieu seul a le pouvoir sur l’esprit et sur la mort (verset 8).
Hélas, les hommes ont bien souvent détourné cette autorité de son but. Ils s’en servent pour le mal (verset 9). Que faire devant une telle scène ? Obéir à Dieu. L’obéissance produit une vie harmonieuse. Au lieu de nous user en récriminations amères, nous pouvons goûter une vie reconstituée, non pas émiettée, mais épanouie et sereine.
Alors nous comprenons que les situations sur la terre ne sont pas immuables. Elles ont toutes “un temps”, une période de développement et de stabilité. Puis vient leur jugement, le moment où elles sont sanctionnées et périclitent, laissant à chacun – et à Dieu surtout – le soin de les apprécier à leur juste valeur.
Le Prédicateur va plus avant dans son analyse. Il nous montre où est la source du mal, non pas dans la société, mais dans le cœur, dans l’être intérieur. Ce cœur fait un raisonnement incrédule. Pour pouvoir pratiquer le mal, il prend prétexte que Dieu, dans sa volonté de pardon et de progrès, diffère le moment du jugement. Il en vient à nier la justice et l’amour de Dieu.
Le Prédicateur lui répond dans un élan de foi : “Je sais cependant”. Plus les ténèbres s’épaississent, plus brille la foi ! Elle perce les apparences de ce qui se passe sous le soleil pour atteindre la “face de Dieu” (verset 12). Le contact avec Dieu est acquis, la relation établie, empreinte de révérence et de certitude. L’homme de foi craint Dieu et proclame sa justice et sa bonté suprêmes. Il voit ainsi la réalité dernière pour le méchant : il ne prolongera pas ses jours. Même si en apparence, c’est souvent le contraire, car la vie ici-bas reste empreinte de mystère et de vanité (versets 12-14).
Nous ne pouvons donc être heureux qu’en étant humbles, en acceptant nos limites. La joie, reçue comme une réponse et un don de Dieu, nous encourage dans notre vie quotidienne et donne de la valeur à notre travail. De plus, comme chrétiens, nous connaissons une joie nouvelle, complète, que rien ni personne ne peut nous enlever. C’est la joie du Seigneur Jésus, la joie de sa communionJean 15. 11 ; 16. 22.