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Épître aux Colossiens
Sondez les Écritures - 3e année

Colossiens 1. 21-23

La prière de Paul et les gloires de Christ

4. La réconciliation des croyants et l’évangile

La réconciliation des croyants

L’œuvre de Christ à la croix a donc opéré une seconde réconciliation, celle de créatures humaines, mais non celles d’êtres célestes ou infernaux. C’est la réconciliation des croyants, qui ôte leur inimitié contre Dieu, leur accorde le pardon de leurs péchés et les purifie de toute leur souillure, pour les introduire dans la nouvelle création.

Auparavant, nous étions, comme les croyants à Colosses, étrangers et ennemis. Souillés et coupables, nous avions toutefois un entendement1, la faculté morale qui distingue l’homme de la bête et qui nous aurait permis d’être en relation avec Dieu. Mais le péché nous avait éloigné de Dieu (étrangers), nous opposait à lui (ennemis) ; toutes nos capacités naturelles étaient au service du mal pour produire des œuvres mauvaises. Triste tableau des ténèbres morales d’où Dieu nous a tirés !

Mais maintenant, nous sommes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils incarné (verset 22) Romains 5. 10. Désormais, Dieu nous confie le service de la réconciliation, le thème et la bénédiction les plus élevés de l’Évangile2 Corinthiens 5. 18, 19.

  • L’analogie avec le grand jour des expiationsLévitique 16. 15, 16, 33. Plusieurs vérités essentielles de la foi chrétienne viennent d’être présentées : la propitiation, l’expiation (et la substitution), les deux réconciliations (des choses et des croyants). Toutes fondées sur l’œuvre de Christ, ces vérités étaient déjà annoncées par les ordonnances lévitiques, particulièrement celles du grand jour des expiations. Cinq sacrifices étaient offerts à cette occasion : trois sacrifices pour le péché (un jeune taureau et deux boucs) et deux holocaustes (les deux béliers). Le sang du taureau et du premier bouc (choisi par le sort pour l’Éternel) était porté dans le sanctuaire. Placé sur le propitiatoire de l’arche, le sang parle de la propitiation (la paix faite par le sang de la croix). Mais le tabernacle et les ustensiles étaient aussi aspergés du sang des sacrifices : c’est le symbole de la réconciliation de toutes choses. Enfin, le second bouc (choisi par le sort pour azazel2) est l’image de Christ, comme la sainte victime de substitution, opérant par son œuvre la réconciliation des croyants.
  • Saints et irréprochables et irrépréhensibles devant Christ. Alors que les effets de la réconciliation de la création sont encore futurs, ceux de la réconciliation des croyants sont notre part actuelle. Toutefois, ses résultats ne seront vus que dans la gloire future.

Selon les desseins éternels de Dieu, nous sommes déjà en Christ “saints et irréprochables devant lui en amour” Éphésiens 1. 4. Mais ici l’apôtre présente le but final que Dieu s’est proposé pour nous, qui est de nous placer devant lui dans sa propre gloire, revêtus des caractères et des perfections de Christ : 1. saints (purs et sans tache) ; 2. irréprochables (ou sans reproche) ; 3. irrépréhensibles, qui ne méritent plus les répréhensions de la discipline.

Ce qui est dit de chaque croyant sera vrai aussi de l’assemblée dans la gloireÉphésiens 5. 27 ; Jude 24.

  • Les conditions pratiques : fondés et fermes dans la foi. Notre position en Christ, selon les desseins de Dieu, n’est subordonnée à aucune condition. Mais l’expression “si du moins” introduite ici (verset 23) rappelle aux Colossiens qu’ils étaient en danger de se laisser détourner de l’espérance de l’évangile qui leur avait été annoncé.

Les “si” soulignent donc notre responsabilité comme chrétiens sur la terre, afin que notre conduite soit en accord avec les pensées de Dieu à notre égardPhilippiens 2. 15. Pour cela, nous sommes gardés par la puissance de Dieu par la foi1 Pierre 1. 5 ; maintenus dans la dépendance de Dieu, nous avons pleine confiance en sa fidélité pour le faire. Nous devons d’abord être fondés dans la foi, comme un arbre dont les racines profondes s’étendent vers le courantJérémie 17. 8 ou comme une maison bâtie sur le rocMatthieu 7. 24, 25. Mais il faut aussi tenir ferme, pour ne pas se laisser emporter par toutes les doctrines perverses qui circulent dans le monde, aujourd’hui plus que jamais. La conscience de notre union avec Christ et de la valeur de son œuvre est essentielle dans notre vie pratique.

L’évangile, le premier ministère (ou service) de Paul

A la seule mention de l’évangile prêché aux Colossiens, les pensées de l’apôtre s’élargissent aux dimensions de la sphère où s’exerce la puissance de Christ : “toute la création qui est sous le ciel”, c’est-à-dire le monde entier (versets 6, 23).

Au moment où Paul écrivait, l’évangile, annoncé premièrement à JérusalemLuc 24. 47, avait déjà franchi les étroites limites de la terre d’Israël. : L’Asie mineure, le monde grec (Corinthe et Thessalonique), puis le monde latin (Rome) étaient déjà sous le son de cette bonne nouvelle, annoncée à toutes les nations. Toute barrière entre Juifs et nations était à jamais abolie dans le christianisme.

Paul avait reçu directement de Christ le service d’annoncer l’évangile à Israël comme aux nationsActes 9. 15, 16 ; et, par la grâce de Dieu, il s’en était acquitté fidèlementActes 26. 20, au prix de grandes souffrances, et même de sa liberté. Il était maintenant prisonnier du Christ Jésus pour les croyants d’entre les nationsÉphésiens 3. 1.

De la part de Christ, son Maître, l’apôtre était ainsi devenu le serviteur de l’évangile prêché dans la première création. Il s’était identifié à son œuvre dans une mesure telle qu’il peut parler en toute humilité de “mon évangile” 2 Timothée 2. 8. Cette œuvre s’est accompagnée pour Paul de beaucoup de persécutions de la part des Juifs, comme des nations1 Thessaloniciens 2. 15, 16 ; 2 Timothée 3. 11. A la fin de sa vie, il engage alors son enfant Timothée à poursuivre le travail d’évangéliste, et à accepter à son tour de prendre part aux souffrances qui s’y rattachent2 Timothée 1. 8 ; 2. 3 ; 4. 5.

Notes

1

L’entendement exprime, pour l’homme, la faculté de penser, grâce à l’intelligence de son esprit. L’entendement des incrédules est corrompu (1 Timothée 6. 3 ; 2 Timothée 3. 3) et obscurci (Éphésiens 4. 3), alors que celui des croyants est renouvelé (Éphésiens 4. 3).

L’entendement signifie aussi simplement les pensées de l’homme (2 Corinthiens 3. 3) ou la source profonde de celles-ci (Romains 12. 3).

2Le bouc “azazel” signifie littéralement le “bouc qui s’en va”, c’est-à-dire en langage plus habituel, le “bouc émissaire”. Le sacrificateur avait posé ses mains sur la tête du bouc, le chargeant ainsi des péchés du peuple Alors, le bouc allait seul dans le désert, voué à une mort certaine. Quelle solennelle et merveilleuse image de Christ, dans son sacrifice de substitution !

Colossiens 1

21Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres, 22il vous a toutefois maintenant réconciliés dansa le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui, 23si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes, et ne vous laissant pas détourner de l’espérance de l’évangile que vous avez entendu, lequel a été prêché dans toute la création qui est sous le ciel, [et] duquel moi, Paul, je suis devenu serviteur.

Notes

aou : par.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)