Christ est le Dieu créateur et possède toute autorité sur toute la première création. Mais il est aussi devenu homme, pour accomplir le grand mystère de la piété. Il est mort, il a été ressuscité : Homme glorieux, il a vaincu la mort, il est ressuscité pour devenir le commencement, le fondement d’une autre création. Il possède aussi la primauté dans cette sphère nouvelle, comme dans la première.
Quatre choses glorieuses sont dites de lui :
Tous ceux qui ont en Christ la rédemption et la rémission de leurs péchés (verset 14) forment ensemble le corps de Christ, l’assemblée.
Parmi les images employées dans le N.T. pour représenter collectivement les croyants sur la terre ou dans le ciel1, l’apôtre choisit ici le symbole du corps pour souligner le lien indissoluble qui unit Christ à tous ses rachetés.
Glorifié au ciel, il est le Chef, la Tête de ce corps spirituel qui vit sur la terre. Il possède toute autorité sur son corps et sur chacun de ses membres ; mais il est aussi la source de la vie du corps et lui dispense sa nourriture spirituelle.
Comme Dieu créateur, Christ est le premier-né, le commencement de la première création (verset 15). Comme homme et Rédempteur, il est maintenant présenté comme le premier-né, le commencement de la nouvelle création, la création de DieuApocalypse 3. 14.
Par une seule parole, la puissance divine du Fils de Dieu avait fait sortir du néant des êtres célestes et terrestres pour les faire habiter les cieux et la terre de la première création. Dans la nouvelle création, Christ a fait sortir ses rachetés du domaine de la mort (morale), pour les introduire dans le lieu de la vie. Mais il fallait pour cela que Jésus, comme homme, traverse la mortHébreux 2. 9, 14.
Christ est le premier homme qui soit sorti de la mort pour ne plus jamais la connaître. Il devient le chef d’une nouvelle race d’hommes rachetés, qui appartiennent désormais à un nouveau domaine moral, la nouvelle création2 Corinthiens 5. 17. “Premier-né des morts” Apocalypse 1. 5, il est aussi appelé le “Premier-né entre plusieurs frères” Romains 8. 29. En lui conférant cette primauté, Dieu veut lui donner la première place en toutes choses.
Il est “les prémices, Christ” 1 Corinthiens 15. 23.
Après la Pâque (figure de la mort de Christ), Israël célébrait la fête des prémices et de la gerbe tournoyée, le lendemain du sabbatLévitique 23. 11, symbole de la résurrection de Christ, au premier jour de la semaine. Il est le premier au milieu de ceux qui sont associés à sa résurrection. Cette compagnie de rachetés est pour Dieu comme “une sorte de prémices de ses créatures” Jacques 1. 18.
Cette gloire de l’Homme Christ Jésus englobe toutes les autres ; elle forme la base de l’œuvre de la rédemption, mais elle en introduit aussi les résultats.
En Christ, homme sur la terre, a été déployé en plénitude (rien ne manque et rien ne peut être ajouté) absolument tout ce qu’est :
De Christ seul, il peut être dit : “Dieu était en Christ” 2 Corinthiens 5. 19. En lui seul, s’est réalisée sa propre déclaration : “Dieu ne donne pas l’Esprit par mesure” Jean 3. 34.
Mais cette plénitude demeure aussi en lui pour l’éternité, au ciel comme sur la terre (2. 9). Cette vérité sera reprise plus loin par l’apôtre pour introduire les enseignements pratiques donnés aux chrétiens sur la terre.
Comme plénitude de la déité sur la terre, Christ a opéré, par sa mort, l’œuvre de la réconciliation, c’est-à-dire le rétablissement de relations avec Dieu, qui avaient été interrompues par le péché. Ainsi, la croix de Christ est le moyen divin de la réconciliationRomains 5. 10 ; 2 Corinthiens 5. 18 ; elle s’accomplit à l’égard des choses (verset 20) et à l’égard des personnes, les croyants (verset 21). La première est encore à venir, tandis que la seconde est déjà pour le présent.
L’entrée du péché dans les lieux célestes (par la révolte de Satan contre Dieu) et sur la terre (par la désobéissance d’Adam) a terni la gloire de Dieu dans la création (la première). Pour Dieu, désormais, même “les cieux ne sont pas purs à ses yeux” Job 15. 15. Les lieux célestes devaient donc être purifiés par un meilleur sacrifice que les sacrifices lévitiquesHébreux 9. 23. Mais la terre aussi a été souillée par le péché de l’homme (elle n’en est pas coupable) : épines et ronces, bêtes mauvaises et maladies sont le témoin permanent de cet asservissement de toute la création à la servitude du péchéRomains 8. 20-22. La dégradation de la nature par l’homme lui-même confirme cette servitude. La délivrance de ce triste état ne pouvait être opérée que par l’œuvre de Christ. Cette réconciliation est faite, mais ses effets réels sont encore à venir.
Les lieux célestes seront débarrassés de la présence du mal lorsque Satan et les anges déchus en seront chassés à l’issue d’un terrible combatApocalypse 12. 8. Désormais, ils n’en auront plus jamais l’accès. Mais la terre sera aussi délivrée du joug du péché pendant le règne millénaire de Christ, alors que Satan sera lié dans l’abîme. A la fin du temps, Christ remettra entre les mains de son Père une création en ordre, avant qu’elle ne soit remplacée par de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Toutes ces bénédictions sont selon le bon plaisir de la déité qui habite en Christ ; elles sont rendues possibles par sa mort.
La réconciliation de la création avec Dieu inclut donc les choses qui sont sur la terre et celles qui sont dans les cieux. Il n’est pas question ici de ce qui est “au-dessous de la terre” Apocalypse 5. 13. Le monde des perdus n’est pas réconcilié ; mais les êtres infernaux, éternellement perdus et éloignés de Dieu, jugés sans espoir de réconciliation, devront se prosterner devant le nom de Jésus,.
“Ayant fait la paix par le sang de sa croix” (verset 20). Dans une proposition incidente de toute importance, l’apôtre introduit le sujet de la propitiation, et sa base, l’effusion du sang de Christ à la croix. C’est le fondement des deux réconciliations, celle des choses créées et celle des croyants.
La paix est faite et Dieu est rendu favorable à l’homme. Sa justice est “envers tous” (offerte à tous les hommes), mais seulement “sur tous ceux qui croient” Romains 3. 22, ceux qui saisissent la grâce de Dieu par le moyen de la foi.
La propitiation est donc l’œuvre qui a été faite entre Christ et Dieu et selon laquelle Dieu peut recevoir en justice tout homme qui vient à lui. L’expiation (ou substitution) est, au contraire, l’œuvre accomplie entre Christ et les croyants. Soigneusement distinguées par l’Écriture, la propitiation et la substitution présentent toutefois deux aspects complémentaires d’une même offrande, celle de Christ à la croix.
Pour nous qui croyons, Christ est notre paix et, par lui, nous avons la paix avec DieuÉphésiens 2. 14 ; Romains 5. 1.
Ces différentes images sont :
(1) L’assemblée de Dieu ; la maison de Dieu sur la terre ; un temple saint (Matthieu 16. 18 ; Éphésiens 2. 21, 22). Christ est Chef sur cette maison (Hébreux 3. 6).
(2) Le corps de Christ. Christ est Chef et Tête de son corps (Éphésiens 1. 23 ; 1 Corinthiens 12. 12, 27).
(3) L’épouse de Christ, la femme de l’Agneau. Christ est l’époux (Éphésiens 5. 25, 29 ; Apocalypse 19. 7-9).
(4) Le troupeau du Seigneur. Christ est le Berger, le souverain Pasteur (Actes 20. 28 ; 1 Pierre 5. 1-4).
(5) La nouvelle Jérusalem, la sainte cité. Christ est sa lampe et sa gloire (Hébreux 12. 22 ; Apocalypse 21. 2, 10).
(6) Une compagnie de sanctifiés, unis à Celui qui les sanctifie (Hébreux 2. 11).
(7) La famille céleste du Père, formée par tous les enfants de Dieu (Jean 1. 12).