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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 13. 1-6

Le dernier message de Paul aux Corinthiens

2. Un avertissement

La patience a son terme : versets 1, 2

Comme rappelé plus haut, l’apôtre avait fait un premier séjour de dix-huit mois à Corinthe. L’évangile avait pu être librement annoncé. “Parle, ne te tais point”, lui avait dit le SeigneurActes 18. 9.

Au contraire, la deuxième fois, il fut retenu par le Saint Esprit. Ce ne fut donc qu’en pensée et par cette deuxième épître qu’il a été auprès d’eux : “Comme si j’étais présent une deuxième fois” (verset 2).

Cette troisième fois, maintenant, aura le caractère d’une solennelle mise au point. Rien ne sera laissé dans l’ombre. Le ton est péremptoire. Paul ne cache pas ses intentions ; il commencera par observer, scruter, en s’informant avec soin. Ensuite, il appréciera et jugera leur état. Enfin, en dernier ressort, si cela s’avère nécessaire, il fera une chose qu’il a différée jusqu’alors : il usera de son autorité apostolique, sans faiblesse. Tout cela était très sérieux, il n’y avait aucun chantage.

L’apôtre Paul, grâce au don de discernement d’esprit1 Corinthiens 12. 10, aurait pu se dispenser d’établir les faits par deux ou trois témoins. Mais cela était conforme à la pensée divine de l’A.T. Deutéronome 19. 15 et du N.T. Matthieu 18. 16 ; Jean 8. 17 ; 1 Timothée 5. 19, et de plus il était bon que la justice soit rendue pour que personne ne puisse contester, ou croire que cette justice reposait sur les médisances et les insinuations (12. 20).

Paul agira comme il l’aurait fait s’il était venu d’emblée à la suite du témoignage de “ceux qui sont de chez Chloé” 1 Corinthiens 1. 11 ; au lieu de venir, il leur avait écrit la première épître. Puis, plutôt que de leur rendre visite après la venue de Tite, il avait préféré leur écrire la deuxième épître, afin de les épargner (1. 23).

Maintenant il n’y aurait pas de troisième épître. Il viendrait en personne et n’épargnerait pas les coupables, sans préciser toutefois de quelle manière. Ayant été si abondamment instruits par ces deux épîtres, ils seraient d’autant plus responsables.

Dans la première épître, il les avait engagés à agir eux-mêmes pour redresser ce qui était tordu, et se purifier. Dans la seconde, il développait le ministère de l’Esprit, la grâce, la liberté, la puissance de l’évangile dans le monde. Ensuite, il avait présenté les exhortations d’ordre moral puis celle de la solidarité matérielle. Il leur a montré ensuite où est la source de la puissance nécessaire (et suffisante) pour traverser et surmonter toutes les épreuves. Cette démonstration s’appuyait sur sa propre expérience.

Ce n’est qu’en dernier ressort qu’il en vient aux menaces (versets 2, 10). Le désir de l’apôtre était de construire. La seule destruction utile était celle des forteresses (10. 4).

Un doute choquant : verset 3

Les Corinthiens, ou du moins certains d’entre eux, en étaient encore à chercher des preuves que Paul parlait au nom de Christ. Son autorité n’aurait donc pas été suffisamment confirmée par les signes, prodiges et miracles ? (12. 12). Ils risquaient bien d’apprendre à leurs dépens que cette autorité était bien réelle. Que ce mépris persistant pour l’apôtre est choquant ! Mépriser l’apôtre, c’était mépriser le Seigneur.

De tout temps, l’autorité établie par Dieu a été contestée. C’est la répétition du “Quoi, Dieu a dit ?” de SatanGenèse 3. 1. Souvenons-nous de l’histoire de Coré et de la réponse de MoïseNombres 16. 1-11, 28-30. Qu’en fut-il du Seigneur ici-bas ? “Si tu es Fils de Dieu”, lui dit SatanLuc 4. 3. Plus tard on lui demandera un signeMatthieu 12. 38 ou un miracleJean 6. 30. Enfin, les principaux sacrificateurs le mettront au défi de descendre de la croix afin de croire en luiMarc 15. 32.

Les époques se succèdent, mais le cœur de l’homme est toujours le même.

L’exemple parfait : verset 4

Au milieu d’une parenthèse (versets 3, 4) qui se rapporte au caractère du ministère de Paul, apparaît la troisième allusion directe à la personne du Seigneur dans l’épître.

La première (5. 21) évoque la victime sainte expiatoire, offerte par Dieu lui-même.

La deuxième (8. 9) rappelle la vie d’abaissement volontaire et de pauvreté de Celui qui, pourtant, est l’héritier de toutes choses.

La troisième, enfin (verset 4), parle du Ressuscité dans la puissance d’une vie impérissable. La résurrection du Seigneur est selon l’opération de l’excellente grandeur de la puissance de DieuÉphésiens 1. 19, 20.

Le premier passage met en avant la justice implacable de Dieu ; le deuxième magnifie sa grâce, et le troisième dévoile sa puissance. Ensemble, ces deux derniers passages nous donnent l’exemple parfait. Le Seigneur est le précurseur que l’on doit suivre. L’esclave n’est pas plus grand que son Maître. Si Paul est faible, c’est en Christ. Vivant dans sa communion, il imitait l’Agneau divin. Si le Seigneur a été méprisé, il en sera de même pour les siens. On vous persécutera, on vous tuera, avait-il annoncéJean 15. 20 ; 16. 2. Mais la douceur de l’amour de Dieu en Lui laissait intacte toute sa puissance. Il en sera de même pour Paul, pour les Corinthiens et pour tous les croyants. Le témoin est identifié à son Maître. Le premier ressuscité vit par la puissance de Dieu, de même ceux qui sont vivifiés ensemble avec lui. Seule une vie de résurrection par la puissance de Dieu est à sa gloire ; elle se manifeste dans les croyants conscients de leur faiblesse.

Les Corinthiens, sceau de son apostolat : versets 5, 6

Une dernière fois, l’apôtre est obligé de défendre son ministère en face des doutes exprimés sur son authenticité. Les Corinthiens n’étaient-ils pas eux-mêmes le sceau de son apostolat1 Corinthiens 9. 2 et sa lettre de recommandation (3. 2) ? Non seulement ils avaient reçu l’évangile, mais ils étaient rassemblés en un seul corps. Son message avait été accepté. Si donc on recevait le message, ne reconnaîtrait-on pas le messager ? Dieu utilise de faibles serviteurs, certes, mais jamais de faux témoins.

Ce n’était pas l’apôtre qui devait être l’objet de leur examen, mais bien eux-mêmes. L’expression : “examinez-vous vous-mêmes” comporte une certaine emphase. Ils ressemblaient à un fondeur qui se trompait de métal. C’était eux-mêmes et non Paul qu’il fallait mettre dans le creuset. Étaient-ils un métal affiné, purifié ou non ? C’est en eux-mêmes qu’ils trouveraient la réponse à leurs doutes sur l’authenticité du ministère de l’apôtre. Quant à lui, il savait bien que les Corinthiens avaient la vie et constituaient un vrai témoignage de Dieu.

L’apôtre les invite ensuite à s’éprouver pour évaluer leur état spirituel : “éprouvez-vous vous-mêmes”. Ils devaient se juger, le cas échéant, afin que la communion ne soit pas interrompue1 Corinthiens 11. 31. Sans y passer un temps excessif, nous devons tous avoir cet exercice de conscience : s’examiner, s’éprouver, se juger. C’est la condition pour que notre communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ne soit pas une illusion mais une heureuse réalité.

Malgré tout, l’apôtre a des raisons de penser que les Corinthiens, au fond, savent qu’il est approuvé du Seigneur. Cette deuxième épître ne ferait que les conforter dans cette conviction. Nous avons des indices favorables. En effet, lorsque Paul sera à Corinthe, il sera reçu comme apôtre chez GaïusRomains 16. 23. De là, il écrira l’épître aux Romains. Il leur transmettra les salutations de son hôte chez qui se réunit toute l’assemblée. Il parlera aussi, librement, du geste de solidarité de toute l’AchaïeRomains 15. 26.

2 Corinthiens 13

1C’est ici la troisième fois que je viens à vous : par la bouche de deux ou de trois témoins toute affairea sera établie. 2J’ai déjà dit, et je dis à l’avance, comme si j’étais présent pour la seconde fois, et maintenant étant absent, à ceux qui ont péché auparavant et à tous les autres, que si je viens encore une fois, je n’épargnerai pas. 3Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi (lequel n’est pas faible envers vous, mais puissant au milieu de vous ; 4car même s’il a été crucifié en infirmité, néanmoins il vit par la puissance de Dieu ; car aussi nous, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, par la puissance de Dieu envers vous), 5examinez-vous vous-mêmes, [et voyez] si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas à l’égard de vous-mêmes que Jésus Christ est en vous ? à moins que vous ne soyez des réprouvés ; 6mais j’espère que vous connaîtrez que nous, nous ne sommes pas des réprouvés.

Notes

aou : parole.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)