Paul s’adresse à nouveau directement à Timothée. Les paroles d’introduction “mais toi” fortement accentuées, que l’on retrouve à trois reprises dans la seconde épître2 Timothée 3. 10, soulignent le contraste avec ce qui a été dit précédemment. Timothée est appelé “homme de Dieu”. Cette expression pour désigner un serviteur de Dieu apparaît déjà dans l’A.T. (par ex. pour Moïse en Deutéronome 33. 1). Un homme de Dieu est un homme que Dieu a appelé et à qui il a confié une mission. Ce serviteur reste à sa disposition en toute circonstance, prêt à défendre les droits de Dieu, même dans des temps difficiles. Timothée réunissait ces caractères.
L’exhortation “Fuis ces choses” s’adresse directement à lui. Lorsque le diable, sous 1’aspect du serpent, se sert de nos faiblesses pour tenter de nous séduire, nous avons à prendre la fuite. “Fuyez la fornication” 1 Corinthiens 6. 18, “Fuyez l’idolâtrie” 1 Corinthiens 10. 14, “Fuis les convoitises de la jeunesse” 2 Timothée 2. 22 ! Mais quand Satan se manifeste comme un lion rugissant et comme un adversaire de la foi, alors nous avons à lui résisterJacques 4. 7 ; 1 Pierre 5. 9. Malheureusement nous pensons parfois avoir la force de résister alors que nous devrions fuir, et nous fuyons quand il faudrait résister. Le résultat est, dans tous les cas, une défaite pour nous et un déshonneur pour le Seigneur.
Timothée ne devait cependant pas seulement fuir devant les dangers du monde et de la chair, mais chercher à réaliser les caractères de la nouvelle vie, combattre le bon combat et saisir la vie éternelle. Ces trois exhortations concernent, conformément à l’esprit général de cette épître, le côté pratique de notre vie de foi.
Sont ensuite présentées les six qualités que Timothée était invité à s’approprier :
Le Seigneur Jésus lui-même, modèle parfait, a réuni toutes ces qualités dans sa personneMatthieu 11. 20.
Timothée est ensuite exhorté à combattre le bon combat (verset 12). Il est fait allusion au combat dans l’arène ou à des épreuves sur le champ de course. Dans plusieurs passages de ses épîtres, Paul se sert d’images empruntées au sport, si présent dans la civilisation grecque. Souvenons-nous des Jeux olympiques !
Un sportif doit accepter beaucoup de sacrifices pour se préparer dans les meilleures conditions possibles ; pendant la compétition, il doit observer les règles du jeu et fixer constamment les yeux sur le but à atteindre, afin de remporter la victoire tant souhaitée1 Corinthiens 9. 25 ; Philippiens 3. 14 ; 2 Timothée 2. 5 ; Hébreux 12. 1, 2. Cette image s’applique au combat spirituel de la foi, appelé ici “le bon combat”. Tout chrétien est appelé à y participer. Paul lui-même pouvait dire à la fin de sa vie qu’il avait achevé la course ; la couronne de justice lui était déjà réservée2 Timothée 4. 7, 8.
Timothée est ensuite exhorté à saisir la vie éternelle. Faut-il en déduire que ce fidèle croyant ne la possédait pas ? L’enseignement de l’apôtre Jean répond à cet aspect de la vérité. Il nous précise que Dieu a donné la vie éternelle à tous ceux qui croient en son Fils1 Jean 5. 11-13. Nous l’avons obtenue par la nouvelle naissance, par laquelle nous sommes devenus enfants de DieuJean 1. 12, 13 ; 3. 3, 5, 16. Toute personne ayant cette vie éternelle, connaît Jésus Christ comme rédempteur et le seul vrai Dieu comme son Père ; tout croyant peut dès maintenant, comme enfant, jouir de la communion avec le Père et le Fils, et par là goûter une joie accomplieJean 17. 3 ; 1 Jean 1. 3.
Paul, en revanche, considère les croyants dans leur position en Christ, une position qui découle de leur foi dans l’œuvre accomplie. Il est vrai que Christ vit déjà en eux, mais cette vie est encore cachée en DieuColossiens 3. 3, 4. Lorsque nous serons unis avec le Seigneur dans sa gloire, nous goûterons la parfaite joie de la vie éternelle qui est toujours devant nous : “et pour fin la vie éternelle” Romains 6. 22. Par la foi, nous pouvons déjà saisir ce parfait dépôt et par anticipation nous réjouir de cette espéranceTite 1. 2.
Jean considère donc la vie éternelle comme une possession actuelle des croyants, alors que Paul n’envisage l’accomplissement de cette vie que dans le futur.
Paul rappelle à Timothée qu’il est – comme tout croyant – appelé à la vie éternelle. L’appel de Dieu met en évidence sa souveraineté et sa grâce envers des êtres perdus, qu’il a élus dès avant la fondation du monde.
Paul évoque ensuite la belle confession que Timothée avait faite devant beaucoup de témoins. En ceci il avait répondu au principe scripturaire : “Du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut” Romains 10. 10. Il n’ est pas précisé dans quelles circonstances cette scène s’était produite, mais le passage parallèle d’Actes 16 verset 2 laisse supposer que les nombreux témoins présents (verset 12) étaient des chrétiens.