Dans ce chapitre, Timothée est exhorté à bien se conduire vis-à-vis de ses frères et sœurs dans la foi. A cet égard, le Saint Esprit consacre une attention particulière à deux groupes de personnes : aux veuves, qui sont si facilement délaissées (versets 3-16), aux anciens, que leur service expose fortement à la critique (versets 17-21). Toutefois, des exhortations plus générales encadrent ces deux thèmes.
En tant qu’homme relativement jeune (comp. 4. 12), Timothée devait user d’une délicatesse particulière dans ses rapports avec les frères et sœurs âgés. Les paroles de l’A.T. conservent toute leur valeur : “Tu te lèveras devant les cheveux blancs, et tu honoreras la personne du vieillard, et tu craindras ton Dieu” Lévitique 19. 32. Il ne devait pas non plus exhorter les jeunes avec un esprit hautain, mais les considérer comme ses frères et sœurs ; pour ces dernières, l’exhortation devait être donnée “en toute pureté”.
Dans les versets 3 à 16, il est donc question des veuves. Elles ne bénéficiaient d’aucune garantie sociale dans ces temps reculés ; de nos jours encore, elles sont facilement négligées, mais de tout temps elles sont les objets de la sollicitude particulière de notre Dieu et PèreDeutéronome 14. 29 ; Psaume 146. 9 ; Actes 6. 1-6 ; Jacques 1. 27. Dans l’assemblée de Dieu, on doit également veiller à leurs besoins spirituels et matériels, et cela de manière réfléchie et ordonnée. Même si nos conditions sociales sont aujourd’hui très différentes, nous pouvons beaucoup apprendre de ce paragraphe.
Il semblerait que les veuves soient ici classées en trois groupes :
Tout d’abord, Timothée est exhorté à honorer celles qui sont vraiment veuves (versets 3, 5). Il se peut que toutes n’aient pas besoin d’une aide matérielle, cependant l’honneur leur était dû. L’attitude spirituelle de ces veuves, démunies de ressources terrestres ou d’aide humaine, mais qui espèrent en Dieu et persévèrent dans la prière, est particulièrement remarquée. De telles femmes méritent le soutien de l’assemblée.
Au verset 4 il est demandé aux enfants et aux descendants de restituer à leur mère ou grand-mère veuve, dans une affectueuse déférence, quelque chose des soins d’amour qu’ils ont eux-mêmes reçus dans leur jeunesse. Paul adresse au verset 8 de sévères paroles à celui qui négligerait ces soins dus aux membres de sa famille. Le créateur a placé l’affection naturelle dans le cœur de l’homme, et tout homme sensé est attentif aux relations entre parents et enfants. Si donc un chrétien, dans le cœur duquel est versé l’amour de DieuRomains 5. 5, ne prend pas soin des siens – ici, il s’agit bien sûr surtout des veuves – il a renié la foi et il est pire qu’un incrédule.
Au verset 6 nous avons une tout autre image. Les veuves dont il est question disposent manifestement de grands moyens, qu’elles mettent au service d’une vie commode et luxueuse. Celle qui vit d’après un tel principe est spirituellement morte, même si elle professe être chrétienne. Ainsi l’exhortation à être irrépréhensible (verset 7), acquiert une grande signification à la fois pour les veuves et pour ceux qui doivent les secourir.
Les versets 9 et 10 énoncent les critères des veuves dignes d’être secourues, donc de celles ne disposant d’aucun moyen financier ou n’ayant pas de proches parents. Elles devaient être “inscrites”, afin de percevoir une aide régulière. Elles devaient présenter huit caractères, pour avoir part aux honneurs mentionnés au verset 3.
Une veuve qui a ainsi manifesté son amour envers le Seigneur et les siens était digne du soutien de la part de l’assemblée dès qu’elle atteignait l’âge requis. D’après 1 Corinthiens 16. 1-3 et 2 Corinthiens 8 et 9 nous pouvons conclure que l’argent recueilli dans les assemblées le premier jour de la semaine peut être affecté à ce devoir de bienfaisance.
Dans les versets 11 à 15, l’apôtre s’adresse aux jeunes veuves qui n’ont pas besoin d’être soutenues par l’assemblée. N’ayant pas compris la manière d’agir du Seigneur envers elle, et l’ayant perdu de vue, elles ne cherchaient plus à le servir. En même temps, leur oisiveté les conduisait dans les demeures des croyants, où les conversations tournaient rapidement à des causeries inconvenantes. Aussi Paul dit-il ici que ces jeunes veuves doivent se marier – il n’est pas donné à beaucoup de personnes de rester seules. En cela il ne contredit pas ses paroles du verset 11, car chacun de ces passages n’envisage qu’une partie des femmes veuves, ce que souligne l’absence de l’article dans l’original grec.
Au verset 16 Paul rappelle encore une fois aux croyants ayant des veuves dans leur maison, de les secourir afin que l’assemblée n’en soit pas chargée et empêchée de venir en aide à celles qui sont vraiment veuves (comp. versets 4, 8). Aussi longtemps qu’une veuve a des descendants qui peuvent la soutenir, elle n’est pas “vraiment veuve” dans le sens défini dans notre passage : des veuves qui dépendent de l’assistance de l’assemblée. Combien facilement nous aussi nous avons tendance à rejeter notre responsabilité sur d’autres. Ainsi sommes-nous exhortés ici à nous acquitter de nos obligations au sein de nos familles à la gloire de Dieu.