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Première épître aux Thessaloniciens
Sondez les Écritures - 4e année

1 Thessaloniciens 2. 1, 2

Paul et son service

Le premier chapitre de l’épître montre quels ont été les résultats du travail de Paul à Thessalonique ; le second décrit le caractère et le service de l’apôtre.

Paul doit se défendre, moins pour se disculper d’accusations sans fondement que pour justifier son propre service et le ministère chrétien en général. Il évoque différentes accusations que les Juifs de Thessalonique ont dû porter contre lui après son départ et que Timothée lui a sans doute rapportées.

De quoi Paul était-il accusé ? Ses mobiles n’étaient pas purs, insinuait-on, il était rusé, il séduisait par la flatterie et la cupidité l’animait (verset 3).

L’apôtre saisit cette occasion pour exhorter et enseigner les Thessaloniciens au sujet du service chrétien. Lui-même avait réalisé dans sa propre vie ce qui caractérisait les Thessaloniciens qui l’avaient imité :

  • l’œuvre de foi, car il regardait uniquement à Dieu, non pas aux hommes (verset 3) ;
  • le travail d’amour, en s’occupant nuit et jour avec une tendre affection de ses frères (verset 9) ;
  • la patience d’espérance, car il attendait la venue du Seigneur où tout sera mis en lumière (verset 19).

Paul donne la preuve qu’il est animé des mêmes dispositions d’esprit que les Thessaloniciens et il s’en réjouit. La foi saisit Jésus par la parole de Dieu, l’amour nous attache à lui, et l’espérance nous fait désirer sa venue. L’amour est le plus grand de ces dons, car, étant la nature même de Dieu, “il ne périt jamais” 1 Corinthiens 13. 8.

Paul en appelle aux frères de l’assemblée de Thessalonique pour témoigner que sa visite avait porté des fruits. Tout en restant humble, Paul avait un sens aigu de ses responsabilités et une très grande conscience de la dignité de son apostolat, bien qu’il se sentait indigne d’un tel service. Il en parle dans plusieurs épîtres1.

1. Accueil de Paul à Thessalonique : v. 1, 2

La visite de Paul et de ses compagnons à Thessalonique avaient produit des résultats si extraordinaires que tous en parlaient partout (1. 9, 10). Mais savaient-ils au prix de quelles souffrances ces fruits avaient été obtenus ? Même les croyants oublient trop souvent les souffrances, nécessairement associées à la prédication de l’évangile, pour n’en retenir que les manifestations spectaculaires.

Paul rappelle comment il était arrivé chez les Thessaloniciens. Sorti de prison à Philippes, l’apôtre n’était pas venu pour se réfugier dans leur ville, mais pour la gagner à l’évangile. Les croyants le savaient2 bien (verset 1). Dieu avait ouvert lui-même la porte, car l’apôtre n’avait aucune lettre de créance à présenter aux autorités de la ville, après avoir été outragé à Philippes. Son entrée n’avait pas été vaine (litt. vide, sans fruit3). En effet, il n’était pas arrivé les mains vides pour mendier une aide quelconque, mais pour donner. L’expression utilisée laisse aussi entendre que Paul n’apportait pas un message vide de sens. Sa prédication reposait sur de solides fondements.

Le ministère chrétien est avant tout la manifestation du caractère chrétien. Notre attitude a plus d’impact que nos actes et nos paroles. Le comportement du serviteur de Dieu détermine la qualité de son travail. Malgré une vie dissolue, un grand artiste peut produire un chef-d’œuvre. Il n’en va pas ainsi du chrétien. S’il perd son vrai caractère, il perd toute influence.

Les Thessaloniciens avaient pu observer Paul attentivement. Ils connaissaient les fruits de son service (verset 1) et ils savaient comment Paul les avaient exhortés (verset 11). Ils avaient pu ainsi constater par eux-mêmes que l’apôtre vivait véritablement ce qu’il enseignait. Malgré les outrages endurés à Philippes et dont ils portaient sans doute encore les traces, Paul et Silvain avaient annoncé l’évangile aux Thessaloniciens. Ils l’avaient fait courageusement et sans délai, en dépit des nouvelles persécutions qui pouvaient en résulter, car l’adversaire ne reste jamais éloigné, ni inactif1 Corinthiens 16. 9 ; 1 Pierre 5. 8.

Ils avaient prêché l’évangile avec “hardiesse en Dieu”, démontrant à la fois l’énergie des sentiments qui les faisaient agir et la source dont ils tiraient leurs forces. Cette hardiesse n’était pas simplement une disposition naturelle, mais le courage inspiré par Dieu. Les expressions utilisées indiquent que Paul et ses compagnons prêchaient publiquement. Ils ne se cachaient pas comme l’aurait demandé une prudence élémentaire, mais humaine. Les croyants qui demeurent dans le secret n’amènent personne à Christ.

La prédication de Paul, Silvain et Timothée avait été accompagnée de combats, un terme emprunté aux jeux olympiques. Il s’agit ici des luttes aussi bien contre des ennemis spirituels que des adversaires humains. Quand Dieu confie un travail à ses serviteurs, il leur donne les forces pour l’accomplir avec le courage et la détermination de le mener à bien, en dépit de tous les obstacles qui peuvent surgir.

Notes

1Voir Romains 1. 1, 14 ; 1 Corinthiens 4. 1-4 ; 9. 16-23 ; 15. 9, 10 ; 2 Corinthiens 2. 17 ; 4. 1 ; Galates 1. 10 ; 2. 7-10 ; Éphésiens 3. 7-12 ; Colossiens 1. 23.
2Ce verbe dénote une expérience commune et un sentiment commun de la part de Paul et de ses lecteurs (1. 5, 8 ; 2. 1, 5, 10, 11 ; 3. 3, 4, 12 ; 4. 1, 2, 6, 11 ; 2 Thessaloniciens 2. 16 ; 3. 1, 2).
3 “Vain” : Trois mots grecs sont utilisés pour décrire trois conditions différentes, comme on le voit dans 1 Corinthiens 15 :
  • verset 2 : sans succès ;
  • versets 10, 14 : vide, sans effet, sans fruit ;
  • verset 17 : dépourvu de force, de vérité.

1 Thessaloniciens 2

1Car vous-mêmes vous savez, frères, que notre entrée au milieu de vous n’a pas été vaine ; 2mais, après avoir auparavant souffert et avoir été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous avons eu toute hardiesse en notre Dieu pour vous annoncer l’évangile de Dieu avec beaucoup de combats.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)