L’apôtre évoque de nouveau le sujet de sa reconnaissance envers Dieu : les Thessaloniciens avaient reçu et accepté1 sa prédication comme la parole de Dieu. Le labeur incessant de Paul avait porté des fruits et continuait d’en produire. La parole de Dieu agissait en eux avec toute sa puissance, puisqu’ils l’avaient acceptée avec foi.
“La foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu” Romains 10. 17. Il ne suffit pas d’entendre la Parole, il faut encore l’accepter comme parole de Dieu par un acte de foi dans l’être intérieur2 Timothée 3. 15 ; Hébreux 11. 1, sinon elle ne sert à rienHébreux 4. 2.
Le serviteur de Dieu place nécessairement ses auditeurs devant un choix incontournable quand il annonce la parole de Dieu en vérité : ce qu’ils entendent est soit parole de Dieu, soit parole des hommes. Les Thessaloniciens avaient fait le bon choix (verset 13). Quand un serviteur du Seigneur s’efface, comme Paul, pour laisser Dieu seul parler, la Parole amène les hommes qui la reçoivent en contact avec Dieu. Elle les sépare du monde et les met à part pour Dieu : voilà la preuve qu’elle vient de Dieu et non des hommes. Si, par contre, un prédicateur se met en avant, il fait écran entre Dieu et les hommes, et son travail est vain.
Les Thessaloniciens étaient devenus des imitateurs de Paul et du Seigneur Jésus, le modèle parfait, mais au prix de grandes souffrances (1. 6). A l’exemple des assemblées de Judée, ils avaient aussi subi des persécutions de la part de leurs compatriotes, vraisemblablement d’origine juive (verset 14) Actes 17. 5.
En Judée, les Juifs s’étaient opposés à l’assemblée naissante, car ils pensaient que le christianisme renversait la foi reçue de leurs ancêtres. Par contre, en dehors de leurs frontières nationales, ils persécutaient les chrétiens juifs, parce qu’ils ne supportaient pas l’idée qu’un Juif ait contact avec les GentilsActes 13. 45-51. Ils n’acceptaient pas que Dieu puisse bénir des hommes qui n’avaient jamais eu le droit de faire partie du peuple d’IsraëlÉphésiens 2. 12. De toute manière, ils s’opposaient à tous les hommes parce qu’ils pensaient qu’eux seuls pouvaient constituer le peuple de Dieu. Leur religion n’était que pure “jalousie” contre la foi chrétienne des nationsRomains 10. 19. Il n’existe pas de haine plus grande que celle nourrie par une conviction religieuse, quand elle se réclame de privilèges exclusifs.
Le Seigneur a reproché aux Juifs d’avoir tué les prophètesMatthieu 23. 37 ; Pierre a déclaré publiquement qu’ils ont mis à mort le SeigneurActes 2. 23. Ici, Paul leur fait un triple reproche :
Pour tous ces péchés, la mesure est comble2, car la patience de Dieu a des limites. La colère de Dieu est venue sur eux au dernier terme, c’est-à-dire qu’elle a fini par les atteindre (verset 16). Vingt ans après la rédaction de l’épître, Jérusalem était totalement détruite selon ce que le Seigneur avait annoncéMatthieu 24. 2.
La colère de Dieu éclatera encore contre le peuple juif apostat3Apocalypse 6. 17 au temps de la “détresse pour Jacob” Jérémie 30. 7, une période connue aussi comme celle de “la grande tribulation” Matthieu 24. 21.
Malgré la sévérité de sa déclaration, Paul ne nourrissait aucune haine envers son peuple. Au contraire, il l’aimait profondément, allant jusqu’à souhaiter être anathème (maudit de Dieu) pour que ses compatriotes trouvent le salut en Jésus ChristRomains 9. 3.
Paul a toujours souhaité rencontrer les croyants auxquels il écrivait pour les affermir, les exhorter, et s’émerveiller avec eux de l’œuvre du SeigneurRomains 1. 11. Prier pour ses frères est indispensable, mais ne remplace pas le contact personnel. C’est la raison pour laquelle Paul désire ardemment revoir les Thessaloniciens. Toutefois, au moins à deux reprises4, Satan l’a empêché de réaliser ce vœu. L’ennemi cherche sans cesse à isoler les croyants pour mieux les affaiblir. Mais Dieu tire toujours gloire pour lui-même et bénédiction pour les siens des embûches dressées par Satan.
Pour le moment, Paul doit se résoudre à écrire aux Thessaloniciens puisqu’il ne peut leur rendre visite. Soit ! Cette précieuse lettre a fait subir à Satan une défaite. Elle fait partie du canon des Écritures et reste en bénédiction à tous les chrétiens pour les instruire et les encourager jusqu’à la venue de Jésus Christ.
Plusieurs mois auparavant, Paul et ses compagnons avaient déjà été empêchés deux fois de poursuivre leur voyage, mais par l’EspritActes 16. 6-12. Ayant l’intention de se rendre en Asie et en Bythinie pour annoncer la Parole, l’Esprit les avait dirigés vers la Macédoine pour que l’évangile parvienne en Europe. Ainsi contraints, Paul et tous ceux qui l’accompagnaient ont pu visiter Philippes, puis Thessalonique et bien d’autres endroits encore.
Comment pouvons-nous discerner si les obstacles viennent de Satan ou de Dieu ? Satan oppose, l’Esprit conduit. Satan barre la route, l’Esprit montre un butActes 16. 9, 10. La paix intérieure est une autre preuve de la conduite par l’Esprit, même dans les circonstances qui paraissent adverses. Enfin, si nous sommes certains d’accomplir la volonté de Dieu, les obstacles qui surgissent ne peuvent venir que de Satan, car il s’oppose à tout ce qui est à la gloire de Dieu.
Soyons vigilants pour discerner qui est derrière les circonstances, mais ne laissons pas Satan nous écraser en lui prêtant un pouvoir qu’il ne possède pas. Le bien et le mal ne sont pas deux forces égales qui se combattent, l’une ayant tantôt le dessus sur l’autre. Satan et ses agents ont été vaincus à la croixColossiens 2. 15.
Au milieu des luttes, la venue5 du Seigneur domine toute la pensée de Paul ; non pour fuir les difficultés de la terre ou pour obtenir une récompense, mais pour être dans la présence du Seigneur. Le vrai serviteur ne travaille pas pour des récompenses, quoiqu’il sache que Dieu lui en donnera s’il reste fidèle. Paul attendait la récompense de son travail à la venue du Seigneur. Qui sera alors sa joie et sa récompense (ici, la couronne6 du vainqueur) ? Les Thessaloniciens, pour lesquels il a tant travaillé ! La plus grande joie et la plus grande gloire d’un serviteur de Dieu est tous ceux qu’il a amenés à la connaissance de Jésus.
Christ seul attribuera les récompensesApocalypse 22. 12, car il est le seul à pouvoir évaluer la réelle valeur de nos œuvres.
En grec deux mots sont utilisés pour “couronne” :
Outre la couronne d’épines du Seigneur (Jean 19. 2), plusieurs sortes de couronnes (« stephanos ») sont mentionnées dans le N.T. :