En contraste avec les accusations dont il vient de se justifier, Paul aborde maintenant les côtés positifs du service sous une douzaine d’aspects différents. Il continue d’associer ses compagnons à son service, car l’œuvre de Dieu s’accomplit souvent par le moyen de plusieurs serviteurs.
Paul a été pour les Thessaloniciens comme une nourrice qui chérit (litt. maintient au chaud, comme dans un nid) ses propres enfants. Une vraie mère fait tout pour protéger ses enfants et qu’ils se développent harmonieusement. De même, un vrai pasteur consacre beaucoup de temps et de soins pour affermir ceux qui viennent de naître à la vie divine. La croissance et la prospérité spirituelle des frères avaient plus de valeur pour Paul que sa propre vie (verset 8). A l’exemple du SeigneurJean 10. 11, il était prêt à donner sa vie pour eux, car il ne la tenait pas pour précieuse. Son seul but était d’accomplir son serviceActes 20. 24.
Paul ne voulait pas être entretenu par les frères de Thessalonique, bien que les chrétiens doivent subvenir aux besoins matériels des serviteurs de DieuLuc 10. 7 ; 1 Corinthiens 9. 3-14 ; 1 Timothée 5. 17, 18.
L’apôtre s’est toujours abstenu d’être à la charge matérielle des assemblées. Certes, la pauvreté des premiers chrétiens était une raison de ne pas leur imposer une charge financière supplémentaire. Mais les raisons de Paul étaient plus profondes. Il ne voulait pas qu’on puisse l’accuser de gagner de l’argent d’une manière ou d’une autre par la prédication de l’évangile. L’apostolat n’était pas une profession, mais une vocation. Paul se démarquait ainsi nettement des philosophes grecs qui prodiguaient leur enseignement contre paiement. En ne cherchant pas de soutien financier, Paul démontrait que l’évangile est gratuit, et il gardait son indépendance à l’égard de tous1 Corinthiens 9. 18, 19. Il ne voulait pas tirer profit pour lui-même de l’évangile. Qu’il reçoive de l’argent pour son service, ou qu’il soit obligé de gagner sa vie, le vrai serviteur de Dieu ne cesse jamais de prêcher l’évangile.
Le travail séculier, même le plus humble, peut servir à faire avancer la cause de l’évangile. Nuit et jour, Paul a travaillé à Thessalonique pour subvenir à ses propres besoins, tout en annonçant l’évangile (verset 9). L’évangile du charpentierMarc 6. 3 remettait en honneur le travail manuel, si méprisé des Grecs.
Paul a montré un remarquable esprit de sacrifice à Thessalonique. Il savait qu’un service qui ne coûte rien est un service qui ne vaut rien. L’apôtre était venu pour donner, non pour recevoir ; pour partager, non pour être un fardeau à ses frères. Encore aujourd’hui beaucoup s’interrogent quand un missionnaire vient de loin pour leur apporter l’évangile. Pour le monde, ce désintéressement est souvent suspect, car il est inhabituel. Il pourra être convaincu de l’évangile que nous prêchons s’il est persuadé que nous nous donnons nous-mêmes gratuitement.
Paul en appelle maintenant aux frères et à Dieu lui-même pour témoigner de la pureté de sa conduite (verset 10). L’apôtre s’était conduit :
La conduite de Paul, pure, dans une totale consécration donnait tout son poids à ce qu’il faisait.
Dans la famille chrétienne, le père (verset 11) et la mère (verset 7) partagent les responsabilités spirituelles. Paul avait assumé ces deux rôles auprès des Thessaloniciens. Il avait suivi attentivement et personnellement le développement de chaque croyant, comme l’indique le texte. Chaque enfant est différent et nécessite un enseignement adapté à son propre caractère. Cette manière d’éduquer prend du temps, car le père et la mère doivent donner l’impression qu’ils disposent du même temps que l’enfant qui pose une question. Par son exemple, Paul apportait aux Thessaloniciens la méthode chrétienne d’éduquer les enfants. La famille est la base de la société. Amour, enseignement, encouragement, prière et discipline sont aussi nécessaires dans le travail pastoral que dans l’éducation des enfants, pour assurer le développement spirituel et équilibré de chacun.
Tous les actes, les pensées, les paroles du chrétien montrent comment il se conduit dans tous les domaines de la vie (4. 1, 12). La cohérence entre ce que nous faisons et ce que nous disons ferme la bouche aux ennemis de l’évangile. Paul avait prodigué des soins attentifs aux Thessaloniciens dans le seul but de les voir marcher d’une manière digne de Dieu, de sa sainteté et de tous ses caractères. C’est le plus haut niveau de conduite concevable, car Dieu nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire. Devant hériter d’un tel royaume, le croyant doit en manifester sur la terre les caractères moraux : “Le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint. Car celui qui en cela sert le Christ est agréable à Dieu et approuvé des hommes” Romains 14. 17, 18. Si Dieu élève les siens à une telle noblesse, gardons-nous de nous glorifier et d’attirer l’attention sur nous. La conduite chrétienne ne consiste pas à se faire valoir en accomplissant des actes spectaculaires : “Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ?” Michée 6. 8. Dieu sera honoré si ces trois caractères – vérité, bonté, humilité – sont réunis chez un croyant.