Ni la distance, ni les persécutions n’affaiblissent les liens entre les croyants. Au contraire, les épreuves avivent l’amour pour les frères. Comme une mère et un père (2. 7, 11) sans nouvelles de leurs enfants, Paul était rempli d’appréhensions au sujet des Thessaloniciens. Il les savait exposés aux persécutions des Juifs, des gens prêts à tout pour s’opposer à l’évangile. Par expérience personnelle, l’apôtre connaissait la dureté de cette épreuve et la détermination des adversaires. Satan n’épargne personne et cherche à anéantir tout ce qui nous attache à Christ. Paul craignait que la foi des Thessaloniciens, des croyants encore sans grande expérience de la vie chrétienne, n’ait été ébranlée par les tribulations qu’ils traversaient. N’y tenant plus, il avait envoyé Timothée à Thessalonique et Silvain en MacédoineActes 18. 5, moins pour inspecter la situation que pour affermir les frères et les encourager dans la foi (verset 2).
L’amour pour les frères ne va jamais sans sacrifice. Paul avait accepté de se séparer de compagnons exceptionnels et de rester seul1 à Athènes en face de ses adversaires. Satan avait pu empêcher Paul de se rendre à Thessalonique (2. 18). Il a été incapable de retenir Timothée. Ayant neutralisé l’apôtre, l’ennemi a cherché ensuite à détruire son travail (verset 5). Mais il a été vaincu sur deux plans :
Ce chapitre est une grande leçon sur la nécessité d’assurer la continuité des soins pastoraux envers les jeunes convertis.
Avec beaucoup de chaleur, Paul avait recommandé Timothée aux Thessaloniciens. Pour l’apôtre, il était un “frère et compagnon d’œuvre sous Dieu dans l’évangile du Christ”, un titre qui résume admirablement le caractère et l’activité de Timothée.
La mission de Timothée2 était double :
A cela on peut ajouter le désir de Paul de mieux connaître l’état spirituel des croyants de Thessalonique (verset 5).
Quand Paul ne pouvait pas visiter une assemblée qui réclamait des soins pastoraux, il faisait trois choses : il priait pour elle, il écrivait une lettre et envoyait un frère en qui il avait toute confiance. Les soins pastoraux et l’enseignement de la doctrine doivent toujours suivre le travail de l’évangéliste1 Corinthiens 3. 6.
Satan utilisait les persécutions pour ébranler la foi des croyants et anéantir le travail de Paul. Il cherchait à persuader les Thessaloniciens de l’inutilité de leur foi sous le prétexte des persécutions qu’ils subissaient. N’y étant pas parvenu, Satan se servira plus tard de nouvelles tribulations pour leur faire croire que le jour du Seigneur était déjà arrivé et détruire ainsi leur espérance en sa venue2 Thessaloniciens 2. 2. Il échouera de la même manière.
Pour contrer les insinuations de Satan, Paul rappelle aux Thessaloniciens qu’il ne leur avait rien caché des difficultés qui les attendaient. L’évangile (la bonne nouvelle) n’est pas l’annonce d’une vie de facilité, comme il est souvent présenté aujourd’hui, mais la promesse d’une vie bénie, riche de satisfactions en Dieu.
Malgré son anxiété, Paul ne doutait pas de la puissance du Seigneur pour protéger les Thessaloniciens des attaques de Satan. Toutefois, il n’a jamais sous-estimé les efforts de l’ennemi pour miner la foi des croyants (verset 5) 2 Corinthiens 7. 5.
Les Thessaloniciens ne devaient pas être surpris par les persécutions qui les atteignaient. Les tribulations ne sont pas le lot exclusif de ceux qui apportent l’évangile. Elles font partie de la vie des chrétiens parce que Christ a été rejeté dans ce monde1 Pierre 4. 12, 13. Pour cette raison, elles ont un caractère inévitable (“nous sommes destinés à cela”). Le Seigneur l’avait annoncé à ses disciples : “Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde” Jean 16. 33. Paul répète le même principe à la fin de sa vie : “Tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés” 2 Timothée 3. 12. Le fatalisme, cette doctrine des anciens Grecs ou de plusieurs religions aujourd’hui selon laquelle tous les événements sont fixés à l’avance, est étrangère à la parole de Dieu.
Les tribulations sont nécessaires pour éduquer le croyant :
Enfin, les tribulations sont nécessaires comme témoignage. En voyant de quelle façon les croyants traversent les épreuves, le monde réalise qu’ils possèdent une force et une espérance qu’il ne connaît pas.
De retour auprès de Paul qui avait quitté Athènes pour Corinthe, Timothée peut lui donner de bonnes nouvelles au sujet de la foi et de l’amour des Thessaloniciens. Mais qu’en était-il de leur espérance ? Dans son rapport, Timothée ne dit rien de cette troisième vertu, qui caractérisait les croyants de Thessalonique après leur conversion (1. 3). Ce silence laisse à penser que les Thessaloniciens s’étaient refroidis à cet égard. La seconde épître montre que les appréhensions de Paul n’étaient pas sans fondement. Mais pour le moment, l’œuvre de Dieu se poursuivait d’une manière remarquable. Timothée peut aussi assurer Paul que les frères désiraient ardemment le revoir (verset 6).
Quel encouragement pour l’apôtre d’entendre de bonnes nouvelles ! Défricher de nouveaux champs missionnaires était sa préoccupation essentielle, et sa sollicitude pour les assemblées, l’un de ses plus grands fardeaux. Elle le tenait “assiégé tous les jours” 2 Corinthiens 11. 28. Mais par-dessus tout, l’apôtre désirait la croissance spirituelle de ceux qu’il avait amenés au Seigneur.
Pendant l’absence de Timothée, Paul connaissait une inquiétude mortelle. Maintenant que son compagnon est de retour, il peut revivre, du moins tant que ses enfants spirituels tiennent ferme dans le Seigneur3 (verset 8). La manifestation pratique de leur foi l’a encouragé dans sa “nécessité” – probablement ses besoins matériels – et dans sa “tribulation” – sans doute les persécutions qu’il subissait.
Dans ses épîtres, Paul mentionne quatre missions qu’il a confiées à Timothée. Il l’a envoyé à :