Au moment où Paul écrit, la récente conversion des Thessaloniciens les empêchait d’avoir des anciens à proprement parler, puisque ceux-ci doivent être convertis depuis un certain temps1 Timothée 3. 6. Mais ils n’étaient pas dépourvus de frères revêtus d’autorité spirituelle. Ceux-ci travaillaient au sein de l’assemblée et avertissaient les frères1. Paul demande aux Thessaloniciens d’apprécier le travail et la valeur de ces conducteurs. Par leur œuvre, ils étaient devenus des modèles à suivre. Avertir est une tâche difficile : elle est souvent mal comprise, quand elle n’est pas méconnue, parce qu’elle s’opère avant tout dans la sphère privée, en tête-à-tête.
A Éphèse, Paul n’a cessé d’avertir chacun des frères avec des larmesActes 20. 31. En vrai père, il a averti les frères de Corinthe individuellement, comme des enfants aimés1 Corinthiens 4. 14, appréciant la valeur de chacun. Avertir n’est pas redresser. On avertit des dangers, mais on redresse des fautes. “Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté” Galates 6. 1.
Une collectivité ne fonctionne que si la chaîne de commandement est connue et respectée. Nous vivons aujourd’hui une crise d’autorité, dans l’église comme dans le monde. La nature humaine n’aime pas se soumettre. Du reste, elle ne le peut pasRomains 8. 7. Mais, quand l’autorité2 est reconnue, la paix est établie (verset 13).
La paix n’est pas le produit artificiel et passager d’efforts humains, mais le fruit de l’Esprit donné par Dieu2 Thessaloniciens 3. 16. Vivre en paix, c’est vivre dans l’harmonie et dans la présence de celui qui est le Prince de paixÉsaïe 9. 5, qui est notre paixÉphésiens 2. 14. Être en paix résulte de l’obéissancePsaume 119. 165 ; Ésaïe 48. 18, jamais de l’indifférence ou du laisser-aller. Rappelons les caractères d’une assemblée normale : être en paix, être édifiée, marcher dans la crainte du SeigneurActes 9. 31. Dans ces conditions, la croissance spirituelle et numérique est assuréeActes 16. 5.
Le terme “déréglé” est emprunté au vocabulaire militaire. Le “déréglé” était le soldat qui sortait du rang. Il ne s’agit pas d’une personne dont le comportement est peut-être différent du nôtre, mais de quelqu’un qui refuse de se tenir dans le rang, qui est insubordonné. Il vit pour lui-même, en dehors de la marche de l’assemblée. Avertir une telle personne nécessite une connaissance approfondie du cas, car les causes de dérèglement sont multiples : manque de soumission, mésentente avec les frères, désir de se faire remarquer, etc.
Le commandement d’avertir les déréglés, comme toutes les exhortations qui suivent, s’adresse à tous les Thessaloniciens. Il n’est pas réservé à une élite, mais à chaque frère. Pour assurer la bonne marche de l’assemblée, chaque croyant doit assumer sa part de responsabilité.
L’apôtre avait lui-même donné l’exemple aux Thessaloniciens en les consolant (2. 11). Pour consoler une personne, il faut avoir été soi-même consolé par Dieu pour pouvoir comprendre la cause de son découragement et la nature de ses blessures2 Corinthiens 1. 4.
Paul était du côté des faibles. Leur venir en aide ne consiste pas à montrer sa propre force, mais à la partagerRomains 15. 1.
Gardons-nous d’agir avec précipitation dans le désir d’aider ou de redresser une mauvaise situation. Il s’agit peut-être moins d’attendre avant d’agir, que d’agir avec patience. La patience est le propre des caractères forts ; l’impatience, des forts caractères.
La grâce ne demande jamais de rendre le mal pour le mal. La loi du talion a été abolie par Jésus Christ quand il a demandé à ses disciples d’aimer jusqu’à leurs ennemisMatthieu 5. 39, 44.
C’est la manifestation d’une bonne santé spirituelle, mentale et morale. Cette attitude est propre à celui qui est prêt à discerner, non ce qui est mauvais, mais ce qui est bonPhilippiens 4. 8, 9. Elle réclame un effort. Ce qui est bon pourrait nous échapper, si nous ne le recherchons pas dans tous les domaines de nos activités, soit dans nos rapports mutuels dans l’assemblée, soit dans le cadre familial et professionnel.
Le principe d’autorité est divin dans :
Nous devons nous soumettre à l’autorité de Dieu (Romains 6. 13 ; Hébreux 12. 9 ; Jacques 4. 7), du Seigneur Jésus (1 Pierre 3. 22 ; Philippiens 2. 9-11), de l’assemblée (Matthieu 18. 17), des conducteurs et des anciens (Hébreux 13. 17 ; 1 Pierre 5. 5).