Dans toutes ses épîtres, Paul pose d’abord les principes, puis il développe leur application pratique. Ici, l’apôtre aborde les aspects pratiques de son enseignement en traitant du sujet de la sainteté dans la vie quotidienne sous trois aspects :
Comme chrétien, notre responsabilité est engagée envers Dieu (verset 1), les frères (verset 9), et les hommes qui ne sont pas convertis (verset 12). Paul en avait donné lui-même l’exemple. Sa conduite était sainte quant à Dieu, juste devant les frères, irréprochable devant le monde (2. 10).
Pour comprendre et éviter les pièges que l’ennemi tend, il faut réaliser que l’Église a toujours été malheureusement influencée par la société dans laquelle elle vit. C’est une des raisons qui devrait nous pousser à revenir constamment à la parole de Dieu, sous peine de dériver sans même nous en apercevoirHébreux 2. 1.
Dans la conduite personnelle, la sainteté se manifeste envers soi-même (versets 3, 5), envers autrui (verset 6) et envers Dieu, car il nous a donné l’Esprit Saint pour que nous puissions marcher séparés du mal (versets 7, 8). Pierre apporte le même enseignement1 Pierre 1. 14-16. Nous remarquons que toutes les exhortations sont négatives dans les versets 1 à 8, comme s’il s’agissait de préserver la sainteté plutôt que de l’acquérir.
Paul prie les croyants de Thessalonique de marcher à la gloire du Seigneur pour lui plaire. Le chrétien doit être un vivant exemple de l’évangile qu’il a reçu. Le but est très élevé, mais pas hors de portée, comme le montre la vie d’Énoch. Remarquez le parallélisme avec le verset 1 : Énoch a marché avec Dieu et il a plu à DieuGenèse 5. 24 ; Hébreux 11. 5 ; Jude 14, 15.
Paul avait donné oralement des commandements (le terme vient du langage militaire) aux Thessaloniciens sur le comportement moral des croyants (verset 2). Il les confirme maintenant par écrit. Comme dans une armée, l’apôtre suit une chaîne de commande. Il transmet les ordres du chef suprême aux soldats sur le terrain. Le régime de la grâce a aboli celui de la loi, mais il ne supprime pas la discipline. Sous la loi, le fidèle obéissait à Dieu dans la crainte. Sous la grâce, le croyant obéit par amourJean 14. 21.
La pureté morale dans le domaine sexuel est exigée de chaque croyant. L’apôtre ne donne pas ce commandement en fonction de son propre comportement ou de ses propres valeurs morales. L’ordre vient de Dieu lui-même. Les païens avaient attribué à leurs propres dieux tous les vices qu’ils commettaient eux-mêmes. Ils avaient fait leurs dieux à leur propre image. L’impureté sexuelle était si répandue chez les Grecs et les Romains qu’elle paraissait un comportement normal, comme aujourd’hui.
Du temps de Noé, “on mangeait, on buvait, on se mariait”. Quand Lot vivait à Sodome, “on mangeait, on buvait”, mais on ne donnait plus en mariageLuc 17. 26-28. Notre époque ressemble davantage à celle de Lot qu’à celle de Noé. Dieu va-t-il parler à ce monde comme il l’a fait autrefois en détruisant des cités impures par le feu ? Non, tant que les chrétiens sont présents sur la terre, Dieu retient ses jugements.
Le croyant doit s’abstenir de la fornication, c’est-à-dire de relations sexuelles hors mariage (versets 3, 4). Dans le domaine des sentiments et des émotions, il faut fuir la tentation, pas la combattre, car nous ne pouvons pas résister par nous-mêmes1 Corinthiens 6. 13-20. Nous devons refuser les situations où nous pourrions être tentés et contrôler sans cesse nos pensées et nos regards. Cette maîtrise de soi est réalisable, car le péché chez le chrétien n’a pas le caractère automatique et inéluctable qu’il présente chez l’incrédule. “Le corps n’est pas pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps”. Le corps abrite notre âme et il est aussi le temple du Saint Esprit1 Corinthiens 6. 13, 19. Paul demande donc que chacun sache posséder son propre corps (son vase1) dans la sainteté, c’est-à-dire sache se garder des passions sexuelles qui mènent les hommes. Pourquoi ces ordres sont-ils si absolus pour nous, croyants ? Parce que Dieu habite en nous par l’Esprit saint et que nous sommes membres du corps de Christ.
Les liens fraternels qui se tissent dans l’assemblée peuvent être utilisés par le diable pour tenter quelqu’un. Paul recourt dans le verset 6 à une expression elliptique pour parler du péché d’adultère à ce sujet (“l’affaire”). Que personne n’agisse avec ruse envers un frère et ne lui fasse de tort en allant jusqu’à lui prendre sa femme ! L’avertissement est sérieux. Bien que dans la société moderne le péché d’adultère ne soit plus puni, le Seigneur lui-même vengera le frère lésé.
Nous ne sommes pas appelés à réformer le monde. Ni le Seigneur, ni les apôtres n’ont agi dans ce sens : le monde, en tant que système mondial gouverné par SatanMatthieu 4. 8, 9 ; Jean 12. 31 ; 14. 30 ; Éphésiens 2. 2, ne peut pas être amélioré. Il est condamné comme Satan, son chef, vaincu par Jésus à la croixColossiens 2. 15.
Par contre, le niveau moral de la société s’élève quand les croyants deviennent des modèles par leur sainte conduite. Ils reluisent comme des luminaires dans le mondePhilippiens 2. 15 et, inévitablement, des personnes seront amenées à Christ et leur vie sera transformée. Paul rappelle aux Thessaloniciens que Dieu ne nous a pas appelés à pratiquer l’impureté, mais à vivre dans la sainteté (verset 7). Pour y parvenir, Dieu nous a donné son Esprit Saint, appelé ailleurs l’Esprit de saintetéRomains 1. 4. Comme on l’a remarqué : « Dieu estime comme tellement important la sainteté qu’il nous fait don d’une personne divine pour effectuer ce travail en nous ». Paul conclut ainsi : ceux qui mépriseraient les enseignements de l’Écriture ne méprisent pas simplement un homme comme Paul, mais Dieu.