Le monde constate souvent chez les chrétiens la présence et l’exercice d’une puissance qu’il ne connaît pas. Il en parle avec étonnement. En Macédoine et au-delà (verset 8), même les païens ajoutaient leur propre témoignage à la conversion si remarquable de leurs concitoyens. Pourquoi cette transformation si radicale marquait-elle les esprits à ce point ? Parce que les Thessaloniciens avaient reçu la Parole comme inspirée de Dieu, et non comme venant des hommes (2. 13). Par la puissance de l’Esprit, ils s’étaient convertis, non pour suivre un homme ou en retirer quelque avantage matériel, mais pour connaître le Dieu vivant et vrai.
Les dieux des païens étaient à l’image de l’homme, des dieux de passions, pas de la conscience. Les Grecs avaient imaginé un dieu pour chaque besoin et pour chaque activité humaine, comme l’amour, la chasse, le commerce, etc. Leurs dieux habitaient l’Olympe, une montagne inaccessible. De fait, les païens étaient athées (sans dieu) Éphésiens 2. 12, car leurs nombreux dieux n’étaient que des idoles, sans vie propre.
Les Thessaloniciens n’avaient pas abandonné leurs idoles pour une autre religion. Ils s’étaient tournés vers le seul Dieu, le Dieu vivant et vrai, accessible et connaissable comme Père (4. 5). Un tel changement ne peut recevoir d’explication naturelle. C’est l’œuvre de Dieu.
Dans la pensée grecque, le monde était un perpétuel recommencement. L’histoire en général, et la vie en particulier, suivaient un rythme cyclique. L’évangile rompt totalement avec cette conception du monde. Il donne un sens à la vie, une direction, un but, qui trouvent leur apogée dans la promesse de la venue du Fils de Dieu.
Les croyants de Thessalonique ne servaient pas des formes cultuelles ou de nouvelles institutions, ils servaient le Dieu vivant et vrai (dans le sens d’un esclave qui sert son maître). Servir a ceci de remarquable chez le chrétien qu’il sert Dieu volontairement et par amour, non par contrainte ou par devoir.
Si Paul rendait témoignage à leur conversion, les Grecs publiaient que ces croyants attendaient la venue de Jésus. Comment les païens pouvaient-ils savoir ces choses ? Quand quelqu’un attend une autre personne, tout dans son attitude le montre. Son attention est entièrement tournée vers le rendez-vous. La venue personnelle de Jésus Christ pour chercher l’Église est imminente. Ceux qui nous entourent peuvent-ils constater que nous attendons vraiment le Seigneur1 ? Nous posent-ils des questions à ce sujet1 Pierre 3. 15 ? C’est le prochain grand événement dans les plans de Dieu.
Au verset 10, Paul ajoute le nom de Jésus pour qualifier celui de Fils. C’est le nom donné au Fils de Dieu lors de son incarnation. Il exprime le mystère de sa personne, Dieu manifesté en chair1 Timothée 3. 16. Maintenant glorifié dans le ciel, le Seigneur porte ce même nom de Jésus, le nom devant qui tous les êtres vivants devront s’incliner un jourPhilippiens 2. 10.
Les Thessaloniciens n’attendaient pas Jésus comme un juge redouté, mais comme celui qui délivre de la “colère qui vient”, car Dieu ne destine pas les siens à la colère (5. 9). Le terme “colère” traduit la juste indignation de Dieu envers les péchésRomains 1. 9. Elle demeure sur celui qui rejette ChristJean 3. 36. La colère de Dieu n’est pas comparable à la colère de l’homme. Elle est la conséquence des droits bafoués d’un Dieu juste et saint et contraint d’opérer des jugements. L’expression “la colère qui vient” Apocalypse 6. 19 montre des jugements qui vont s’abattrent sur la terre pendant la “grande tribulation” 2. Ils s’exerceront, après l’enlèvement de l’Église sur une chrétienté apostate. Paul exposera dans la seconde épître le déroulement de ces événements dramatiques2 Thessaloniciens 2.
Les trois grandes étapes de la vie chrétienne décrite au verset 3 sont illustrées par l’exemple des Thessaloniciens.
Paul rappelle ailleurs les mêmes étapes : la grâce de Dieu nous enseigne que (1) “reniant l’impiété et les convoitises mondaines, (2) nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, (3) attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ” Tite 2. 11-13.
Ainsi les Thessaloniciens vivaient d’une manière conforme aux enseignements de la parole de Dieu. À leur suite, nous devons :
En lisant ce premier chapitre, on pourrait en déduire que l’assemblée de Thessalonique était dans un très bon état. La suite de l’épître démontre que ce n’était pas le cas. Paul ne désire pas flatter les croyants de Thessalonique en leur parlant ainsi. Il veut avant tout les encourager, en mettant en relief l’abondance des fruits de leur témoignage fidèle, car ils avaient bien commencé à poursuivre leur marche devant Dieu (4. 1). Il montre ainsi ce que doit être la vie des croyants fidèles et quel doit être leur témoignage en attendant la venue de Jésus Christ.