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Le premier livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

1 Samuel 30. 26 - 31. 13

David chez les Philistins

5. David relevé et délivré (2)

La libéralité de David : versets 26-31

David, conscient de la grâce dont il était l’objet, avait usé de miséricorde à l’égard des deux cents hommes fatigués. En partageant le butin avec eux, il mettait en pratique un principe constant de l’ÉcritureExode 16. 18 ; 2 Corinthiens 8. 13-15.

Dans ce même esprit, il pense à envoyer du butin aux villes de Juda qui l’avaient soutenu quand Saül le pourchassait (verset 31). Tous ceux qui, même dans une faible mesure, avaient porté son opprobre, peuvent ainsi participer aux fruits de sa victoire.

Cette distribution généreuse et abondante est un avant-goût du triomphe de notre Seigneur qui “partagera le butin avec les forts” Ésaïe 53. 12. Au jour des récompenses, il n’oubliera pas le plus petit service rendu pour luiMatthieu 10. 42 ; 1 Corinthiens 4. 5.

La liste des amis de David mentionne les Jérakhmeélites et les Kéniens : David avait prétendu qu’ils étaient les victimes de ses incursions (27. 10). C’était si peu vrai qu’ils sont maintenant, au contraire, les objets de sa générosité. En revanche, les Ziphiens, pourtant de la tribu de Juda, manquent à cette liste : ils avaient trahi David deux fois. La dernière des treize villes mentionnées est Hébron, là même où sera confirmée la royauté de David.

Cette libéralité montre au peuple que Dieu est avec David et le bénit. C’est par ce beau tableau moral que ce premier livre nous entretient une dernière fois de l’homme selon le cœur de Dieu.

6. La fin de Saül et la défaite d’Israël : 31. 1-13

La mort tragique de Saül et de ses fils : versets 1-6

Après cette parenthèse du relèvement de David (chapitre 30), le récit reprend le combat entre les Philistins et Israël (chapitre 31). Ainsi, le verset 1 fait directement suite au chapitre 29 (versets 1, 11).

Après son fatal entretien avec Samuel, Saül sait qu’il vit son dernier jour sur la terre (28. 19). Avec l’énergie du désespoir, il reprend pour la dernière fois la tête de son armée. On comprend que sa peur ne fasse que grandir (28. 5, 20 ; 31. 3). Il en sera de même pendant les jugements apocalyptiques de la fin : les hommes rendront même l’âme de peurLuc 21. 26. Mais la mort ne pourra pas les délivrer ; au contraire, elle les précipitera dans les flammes éternelles. Que peut-il y avoir de plus terrible que de “tomber entre les mains du Dieu vivant” Hébreux 10. 31 ?

Aucun détail n’est donné sur cette dernière bataille. La défaite est totale et trois des fils de Saül périssent. Un seul en réchappera, Ish-Bosheth qui, vraisemblablement, n’était pas au combat. Négligeant le verdict divin, Abner voudra en faire plus tard le successeur de son père2 Samuel 2. 8.

Saül est la cible des archers. Ces flèches qui sifflent autour de lui sont comme les exécuteurs du jugement de Dieu qui est dirigé contre lui et qui va l’atteindre sans qu’il puisse s’y dérober. Il sent que le combat est perdu et il demande la mort à son porteur d’armes pour quitter plus rapidement cette scène tragique. Ce dernier, par superstition ou par conviction, n’obéit pas. Peut-être se souvient-il que David n’avait pas osé porter la main sur l’oint de l’Éternel.

Jusqu’à sa mort, Saül désigne les Philistins par le terme d’ “incirconcis”. C’est une dernière marque d’une religion de pure forme qui s’attache à la circoncision extérieure. Mais celle-ci ne peut pas sauver : Dieu attend avant tout une circoncision du cœurRomains 2. 28, 29 ; Colossiens 2. 11.

Par orgueil et par amour-propre, Saül redoute l’humiliation de mourir sous la main des Philistins. Cet orgueil, qui l’avait déjà empêché de se repentir devant l’Éternel (15. 30), l’aveugle jusqu’à la fin. Il ne voit d’autre issue que de tenter de s’ôter la vie. Certes, par la mort, il échappe aux ennemis, mais non à Dieu : “Si je me couche au shéol, t’y voilà” Psaume 139. 8. Il retourne son épée contre lui et meurt par l’arme qui aurait pu le sauver. Ce geste est symbolique : l’épée de l’Esprit, la parole de Dieu, est puissante pour faire fuir l’ennemi ; mais elle est aussi une arme à double tranchant qui se retourne contre le rebelle et le désobéissant.

A part Saül et son porteur d’armes, la Parole rapporte quelques autres cas de suicides1. Seul Dieu donne la vie et a le droit de l’ôter. Ces cas d’hommes infidèles, orgueilleux et violents, montrent que l’homme peut avoir recours à cette extrémité pour échapper à des situations désespérées. Par contre, si des hommes fidèles (Job, Moïse, Élie, Jonas) ont parfois demandé la mort, c’était pour se remettre entre les mains du Seigneur, le seul Maître de la vie.

Durant sa vie, Saül n’acheva aucune de ses œuvres :

  • il ne trouva pas les ânesses de son père ;
  • il ne sauva pas le peuple de la main des Philistins, alors que c’était sa mission (9. 16) ;
  • il épargna Amalek alors qu’il aurait dû le détruire entièrement ;
  • il s’ôta la vie, ne terminant pas sa course.

En effet, la nature charnelle de l’homme est incapable de mener jusqu’à son terme ce qu’elle s’est proposée. Par opposition, Dieu achève l’œuvre qu’il commence en créationGenèse 2. 1, en rédemptionJean 17. 4, dans le rachetéPhilippiens 1. 6, et même en jugement (3. 12).

La défaite complète d’Israël : verset 7

La mort de Saül et de ses fils entraîne celle des trois mille hommes qui les suivaient (verset 6). Quel carnage ! Toute cette ruine a son origine dans le péché d’un seul, Saül. C’est, à plus petite échelle, la répétition de l’histoire de l’humanité : Adam fit sa propre volonté et entraîna toute sa race dans le malheur.

Les Israélites qui s’enfuient (verset 7) ne sont pas les combattants mais les habitants des villes. Celles-ci sont désertées et envahies par l’ennemi. On peut y voir une image des personnes dont les péchés ne sont ni confessés ni jugés : elles sont une proie facile pour l’ennemi des âmes qui prend possession de l’être entier.

L’acte de foi des hommes de Jabès : versets 8-13

Ce que Saül redoutait le plus de son vivant, survient quand même après sa mort : le déshonneur pour son corps. Aucun outrage ne lui est épargné (versets 9, 10). La présence de ses propres armes dans le temple des idoles des Philistins proclame la victoire apparente de leurs dieux. Peut-être voulaient-ils par là laver l’affront fait autrefois à Dagon par l’arche ?

Le livre s’achève cependant par un rayon de lumière dans le sombre tableau de la fin de Saül. Les hommes de Jabès de Galaad, qui n’avaient pas oublié que Saül les avaient sauvés de la main des Ammonites (11. 1-11), s’occupent avec courage de la sépulture du roi et de ses fils. Ils observent ensuite un jeûne en signe de deuil (verset 13).

Notes

1Akhitophel (2 Samuel 17. 23), Zimri (1 Rois 16. 18, 19) et Judas, coupable d’avoir trahi le Fils de David (Matthieu 27. 5). Abimélec, lui, a demandé à son porteur d’armes de lui ôter la vie (Juges 9. 54).

1 Samuel 30

26Et David revint à Tsiklag, et envoya du butin aux anciens de Juda, à ses amis, disant : Voici un présenta pour vous, sur le butin des ennemis de l’Éternel. 27 [Il en envoya] à ceux qui étaient à Béthel, et à ceux qui étaient à Ramoth du midi, et à ceux qui étaient à Jatthir, 28et à ceux qui étaient à Aroër, et à ceux qui étaient à Siphmoth, et à ceux qui étaient à Eshtemoa, 29et à ceux qui étaient à Racal, et à ceux qui étaient dans les villes des Jerakhmeélites, et à ceux qui étaient dans les villes des Kéniens, 30et à ceux qui étaient à Horma, et à ceux qui étaient à Cor-Ashan, et à ceux qui étaient à Athac, 31et à ceux qui étaient à Hébron, et dans tous les lieux où David était allé et venu, lui et ses hommes.

1 Samuel 31

1Et les Philistins combattirent contre Israël, et les hommes d’Israël s’enfuirent devant les Philistins, et tombèrent tués sur la montagne de Guilboa. 2Et les Philistins pressèrent fortement Saül et ses fils ; et les Philistins frappèrent Jonathan, et Abinadab, et Malki-Shua, fils de Saül. 3Et la bataille se renforça contre Saül, et les archers l’atteignirent ; et il eut une très grande peur des archers. 4Et Saül dit à celui qui portait ses armes : Tire ton épée et perce-m’en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me percent, et ne m’outragent. Et celui qui portait ses armes ne voulut pas [le faire], car il avait très peur. Et Saül prit son épée et se jeta dessus. 5Et quand celui qui portait ses armes vit que Saül était mort, il se jeta, lui aussi, sur son épée, et mourut avec lui. 6Et en ce jour moururent ensemble Saül et ses trois fils, et celui qui portait ses armes, et tous ses hommes. 7Et les hommes d’Israël qui étaient de ce côté de la vallée, et ceux qui étaient de ce côté du Jourdain, virent que les hommes d’Israël s’enfuyaient, et que Saül et ses fils étaient morts, et ils abandonnèrent les villes, et s’enfuirent ; et les Philistins vinrent et y habitèrent.

8Et il arriva que, le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les tués ; et ils trouvèrent Saül et ses trois fils tombés sur la montagne de Guilboa. 9Et ils lui coupèrent la tête, et le dépouillèrent de ses armes, et les envoyèrent partout dans le pays des Philistins pour annoncer la bonne nouvelle dans les maisons de leurs idoles et au peuple. 10Et ils placèrent ses armes dans la maison d’Ashtarothb, et clouèrent son corps à la muraille de Beth-Shan. 11Et les habitants de Jabès de Galaad entendirent parler de ce que les Philistins avaient fait à Saül ; 12et tous les hommes vaillants se levèrent et marchèrent toute la nuit, et prirent de la muraille de Beth-Shan le corps de Saül et les corps de ses fils, et vinrent à Jabès, et les brûlèrent là. 13Et ils prirent leurs os, et les enterrèrent sous le tamaris de Jabès, et jeûnèrent sept jours.

Notes

alitt. : une bénédiction.
bou : des Ashtoreths.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)