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Le premier livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

1 Samuel 29. 1 - 30. 6

David chez les Philistins

3. David renvoyé par les Philistins : 29. 1-11

C’est ici la page la plus triste de l’histoire de David. Après avoir quitté la protection de Dieu (27. 1), il recherche celle des hommes. Le vainqueur de Goliath, le sauveur d’Israël, était devenu garde du corps auprès du roi des ennemis du peuple de Dieu (28. 2). Lui, l’oint de l’Éternel, le futur roi d’Israël, s’apprête maintenant à combattre contre Saül et Jonathan !

David rejeté par les princes des Philistins : versets 1-5

Les adversaires sont maintenant en présence (verset 1) 1. Que les Philistins se rassemblent contre Israël n’était pas nouveau, mais qu’ils soient accompagnés de David et de ses hommes était une affreuse anomalie. Si Akish est satisfait de la présence de David à son côté, les autres princes des Philistins2 montrent une méfiance tout à fait pertinente. En effet, ils se souviennent des réjouissances d’Israël après la victoire de David sur Goliath et voient dans son attitude actuelle davantage un stratagème contre les Philistins qu’une traîtrise envers son propre peuple. Dans un premier temps, Akish expose sa complète confiance en David mais il sent vite qu’il ne pourra convaincre ses pairs.

Les hommes savent bien que l’union est impossible entre les croyants et le monde (verset 3). Si les chrétiens cherchent la faveur des hommes du monde, ils se feront rejeter par lui, car le monde n’aime que ce qui est sienJean 15. 19.

David congédié par Akish : versets 6-11

Akish rapporte à David les propos des autres princes. Soucieux de ne pas lui déplaire et désireux de garder ce serviteur efficace, il lui adresse un éloge sincère mais immérité (versets 6, 9) qui tranche avec celui d’Abigaïl qui, lui, était alors pleinement justifié (25. 28). Que devait penser cette femme de foi de la conduite de son mari ? Mais David continue à s’enfoncer :

  • Il est hypocrite : non seulement il n’est pas gêné par le compliment d’Akish (“tu es un homme droit”, verset 6), mais encore il met en avant sa conduite antérieure envers Akish pour se justifier vis-à-vis des princes. “Qu’ai-je fait ?”, demande-t-il, comme autrefois à Jonathan et à Saül (20. 1 ; 26. 18). Sincère alors, cette interrogation dévoile ici son hypocrisie.
  • Il renie son peuple : on peut se demander si David était sincère dans son désir de combattre Israël ou si ce n’était qu’une simple affectation pour éviter tout soupçon d’Akish. Il ose même appeler les Israélites “les ennemis de mon seigneur” ! Jusqu’où serait-il allé si la miséricorde de Dieu ne l’avait pas arraché de force à cette position ?
  • Il ne discerne pas l’intervention de Dieu : l’Éternel se sert de la défiance des Philistins pour sauver son bien-aimé (versets 4, 9, 10). Mais David semble incapable de voir la main de son Dieu en délivrance. C’est malgré lui qu’il sera délivré des conséquences funestes de sa foliePsaume 32. 9.

L’attitude de David nous enseigne plusieurs leçons. Tout d’abord, la chair du croyant est aussi mauvaise que celle de tout homme. Ensuite le chrétien mondain perd à la fois la sympathie du monde et l’approbation de Dieu. Mais l’amour fidèle du Seigneur ne nous abandonne pas. Que de fois la providence divine ne nous a-t-elle pas dégagés d’un mauvais pas alors que nous avions perdu l’énergie de la foi pour retourner seuls à Dieu. Si nous échappons aux conséquences de notre égarement, nous ne le devons qu’à la pure et merveilleuse grâce divine.

4. David dépouillé : 30. 1-6

Revenus chez eux, à contrecœur, David et ses hommes trouvent Tsiklag vide et brûlée. Quelle immense déception, alors qu’ils espéraient trouver dans leur famille le repos moral et physique dont ils avaient besoin ! Amalek s’était vengé. Il n’était donc pas complètement détruit : il avait échappé partiellement tant à Saül qu’à David (27. 8). Si le Seigneur n’a plus la première place dans nos cœurs (comme David qui était sur un mauvais chemin), l’ennemi (symbolisé par Amalek) réapparaîtra pour nous dépouiller.

David se retrouve dans une situation dramatique : à sa détresse et à sa mauvaise conscience s’ajoute maintenant la frayeur d’être lapidé, comme Moïse autrefoisExode 17. 4. Pour la première fois, en effet, les siens, jusque là dévoués et soumis, l’accusent et veulent se venger. David était le chef, donc il était responsable. Il aurait dû laisser une garnison pour protéger familles et troupeaux.

La razzia d’Amalek et la révolte des hommes de David vont être dans la main de Dieu la verge qui lui fera prendre conscience de son état. La discipline va rendre son fruitHébreux 12. 11. Devant toutes les conséquences de son égarement, David “se fortifie en l’Éternel son Dieu” (verset 6). C’est ainsi que les premiers rayons de lumière vont apparaître dans cette sombre nuit morale. Il ne reste plus qu’un recours, mais il est suffisant. David sait qu’il n’a aucun argument pour le mériter. Seule la grâce souveraine de Dieu peut le sauver. Il s’abandonne à ses mains puissantes et Dieu se laisse trouverPsaume 46. 2. Un autre psalmiste dira : “Si j’ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Éternel, m’a soutenu” Psaume 94. 18.

Nous pouvons peut-être perdre notre caractère d’étranger ici-bas en nous laissant entraîner par le train de ce monde, par le succès qui nous sourit… Dieu garde le silence ; puis, tout à coup, il envoie la tourmente : ce qui nous tenait à cœur est balayé, tout se ligue contre nous, nos amis les plus sûrs nous font défaut… On se tourne alors vers le dernier recours, le seul infaillible. Et dans ce climat hostile, la foi peut refleurir, malgré les circonstances. L’orgueil et l’hypocrisie font place à l’humilité et au brisement. Après l’épreuve, nous pouvons dire avec le psalmiste : “Il est bon pour moi que j’aie été affligé afin que j’apprenne tes statuts. Avant que je fusse affligé, j’errais ; mais maintenant je garde ta parole” Psaume 119. 71, 67.

Notes

1Aphek est difficile à localiser car plusieurs villes portaient ce nom en ce temps-là. La source de Jizréel est la même que celle de Harod où les hommes de Gédéon étaient venus se désaltérer (Juges 7. 1).
2Les princes (ou les rois) de Philistie étaient au nombre de cinq, correspondant aux cinq villes principales : Gaza, Asdod, Askalon, Gath et Ekron (Josué 13. 3 ; 1 Samuel 6. 4, 16).

1 Samuel 29

1Et les Philistins rassemblèrent toutes leurs armées à Aphek ; et Israël était campé à la source qui est à Jizreël. 2Et les princes des Philistins passèrent par centaines et par milliers, et David et ses hommes passèrent à l’arrière-garde avec Akish. 3Et les chefs des Philistins dirent : Que sont ces Hébreux ? Et Akish dit aux chefs des Philistins : N’est-ce pas David, serviteur de Saül, roi d’Israël, qui a été avec moi tant de jours [déjà], ou tant d’années ? et je n’ai rien trouvé en lui, depuis le jour où il est tombé chez moi jusqu’à ce jour. 4Et les chefs des Philistins se mirent en colère contre lui, et les chefs des Philistins lui dirent : Renvoie cet homme, et qu’il retourne en son lieu, là où tu l’as établi, et qu’il ne descende pas avec nous à la bataille, afin qu’il ne soit pas notre adversaire dans la bataille ; car comment celui-là se rendrait-il agréable à son seigneur, sinon avec les têtes de ces hommes-ci ? 5N’est-ce pas ce David, au sujet duquel on s’entre-répondait dans les danses, en disant : Saül a frappé ses 1 000, et David ses 10 000 ?

6Et Akish appela David, et lui dit : L’Éternel est vivant, que tu es [un homme] droit, et ta sortie et ton entrée avec moi à l’armée ont été bonnes à mes yeux, car je n’ai pas trouvé de mal en toi depuis le jour de ton entrée auprès de moi jusqu’à ce jour ; mais tu n’es pas agréable aux yeux des princes. 7Et maintenant, retourne-t’en et va en paix, afin que tu ne fasses rien qui soit mauvais aux yeux des princes des Philistins. 8Et David dit à Akish : Mais qu’ai-je fait ? et qu’as-tu trouvé en ton serviteur, depuis le jour où j’ai été devant toi jusqu’à ce jour, pour que je ne puisse pas aller et combattre contre les ennemis du roi, mon seigneur ? 9Et Akish répondit et dit à David : Je sais que tu es agréable à mes yeux comme un ange de Dieu ; seulement les chefs des Philistins ont dit : Il ne montera point avec nous à la bataille. 10Et maintenant, lève-toi de bonne heure le matin, et les serviteurs de ton seigneur qui sont venus avec toi, et levez-vous de bon matin, dès qu’il fait jour, et allez-vous-en. 11Et David se leva de bonne heure, lui et ses hommes, pour partir dès le matin, afin de retourner au pays des Philistins. Et les Philistins montèrent à Jizreël.

1 Samuel 30

1Et il se trouva que, lorsque David et ses hommes arrivèrent à Tsiklag, le troisième jour, les Amalékites avaient fait une incursion sur le [pays du] midi, et sur Tsiklag ; et ils avaient frappé Tsiklag et l’avaient brûlée par le feu ; 2et ils avaient emmené captives les femmes qui y étaient ; depuis le petit jusqu’au grand, ils n’avaient fait mourir personne, mais ils les avaient emmenés et s’en étaient allés leur chemin. 3Et David et ses hommes vinrent à la ville ; et voici, elle était brûlée par le feu, et leurs femmes, et leurs fils, et leurs filles, étaient emmenés captifs. 4Et David et le peuple qui était avec lui élevèrent leurs voix et pleurèrent, jusqu’à ce qu’il n’y eut plus en eux de force pour pleurer. 5Et les deux femmes de David, Akhinoam, la Jizreélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite, étaient emmenées captives. 6Et David fut dans une grande détresse, car le peuple parlait de le lapider ; car l’âme de tout le peuple était pleine d’amertume, chacun à cause de ses fils et à cause de ses filles. Et David se fortifia en l’Éternel, son Dieu.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)