La victoire de David sur Goliath et l’affection que tout Israël et Juda lui portaient1 Samuel 18. 4, 7, 16, suscitèrent rapidement la jalousie et la haine de Saül à son égard. Après avoir tenté à deux reprises de frapper David de sa lance, Saül voulut le faire mettre à mort chez lui. Mais, tandis qu’il faisait surveiller sa maison, David s’échappa avec l’aide de sa femme, Mical1 Samuel 18. 11 ; 19. 7-18.
Les pensées de David, averti de la haine et des desseins meurtriers de Saül, servent de modèle à l’Esprit de Christ, pour exprimer, par ce psaume, les sentiments du résidu devant les persécutions injustifiées de ses ennemis.
Comme David, le résidu sera soutenu dans la tribulation par l’Esprit de Christ, de Celui qui a passé en grâce par des circonstances analogues, mais bien plus terribles, puisque sa marche d’obéissance, de dépendance et d’amour n’a eu d’autre résultat que la mort, et qu’il n’a été délivré que d’entre les cornes des buffles.
Le récit du premier livre de Samuel (passage cité), nous montre David quand sa maison était entourée par les messagers de Saül, des hommes de sang, des hommes forts, assemblés contre lui comme s’il était un malfaiteur, alors qu’il n’y avait eu en lui ni transgression, ni péché.
N’avons-nous pas en cela une ombre de ce que fut la part du Seigneur Jésus, lorsqu’une grande foule, avec des bâtons et des épées, vint le saisir à la lumière de ses flambeaux ? Luc 22. 52 ; Jean 18. 3
La similitude s’arrête là : tandis que Jésus se laissait emmener vers la croix, David s’échappa ; tandis que Jésus intercédait pour ses ennemisLuc 23. 34, le résidu, par la voix de David, demande à être vengé du mal qui lui est fait1.
Remarquons que le psalmiste demande que soient frappées “toutes les nations”, et non plus seulement ceux qui commettent l’iniquité “dans le pays”, ainsi que nous l’avons vu au psaume précédent.
Le soir, alors que les ténèbres viennent sur la terre, les ennemis des “fils de la lumière et des fils du jour” 1 Thessaloniciens 5. 5 sortent pour accomplir leurs mauvaises actions. Ceux qui cherchent à faire mourir David représentent aussi les nations qui s’agitent et se sont déchaînées contre le Seigneur et contre son ChristPsaume 2. 1-3 ; Actes 4. 25, 26.
L’inimitié contre Christ unit ses ennemis et, parce qu’ils ne croient pas en lui, ils proclament sans honte tout ce que produit le cœur de l’homme souillé par le péchéMatthieu 15. 18, 19 ; Romains 1. 18-32. C’est ce que symbolise le chien.
Combien est redoutable le pouvoir de la langue ! Jacques 3. 5-12 Les injures, les fausses accusations, les calomnies, peuvent tuer aussi sûrement que l’épée. Le Seigneur Jésus et plusieurs de ses serviteurs ont été ainsi accusésLuc 23. 1-4 ; 1 Samuel 22. 13 ; 1 Rois 21. 9-14.
Enfin, parce qu’ils ne croient pas en Dieu, ils pensent que leurs paroles ne s’élèvent pas au-delà de la terre. Pourtant Dieu les entend et, au jour du jugement, les hommes auront à rendre compte de toute parole oiseuse qu’ils auront diteMatthieu 12. 36.
En ce jour-là, le Seigneur se rira d’eux et, dans sa fureur, les épouvanteraPsaume 2. 4, 5.
Pour la première fois dans ce psaume, nous rencontrons l’expression “haute retraite”. Elle s’y trouve à trois reprises. C’est la réponse à la prière de la foi des deux premiers versets.
Le chrétien connaît bien cette haute retraite. Il s’approche avec confiance de Dieu sur le trône de la grâce, pour recevoir miséricorde et avoir du secours au moment opportunHébreux 4. 16.
C’est la conclusion du psaume. Nous y trouvons d’abord le souvenir des ennemis, de leur haine, de leurs vains efforts pour s’emparer de la proie qu’ils convoitent. Quel contraste apparaît ainsi entre le sort des méchants et celui du juste !
La force et la bonté de Dieu sont la joie et le sujet de la louange de ce dernier. Il se souvient que, dans la détresse passée, Dieu a été pour lui une haute retraite. C’est pourquoi il commence son cantique en célébrant Dieu comme sa force. Mais le thème le plus élevé de sa louange est la bonté de Dieu envers lui.