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Épître de Jacques
Sondez les Écritures - 4e année

Jacques 2. 1-13

La foi humble et active

1. La loi royale. La loi de la liberté

Le favoritisme : versets 1-7

Les croyants dirigent leurs regards vers le Seigneur “de gloire”, celui qui a retrouvé la gloire et que Dieu a glorifiéJean 17. 1-5. La foi permet aux chrétiens de ne pas suivre les critères de ce monde, car la tendance innée de l’homme est de chercher à s’élever et de rechercher ce qui est élevé. Satan le lui a suggéré dès le début de son histoire : “Vous serez comme Dieu” Genèse 3. 5.

Dans les rapports avec ses semblables, l’homme est toujours attiré par ce qui est grand. Le croyant n’échappe pas facilement à ce travers ; même un prophète tel que Samuel est tombé dans ce piège et a dû être repris par l’Éternel1 Samuel 16. 7. Au milieu du peuple de Dieu1, il ne devrait y avoir aucune discrimination. Un test probant pour moi à cet égard : suis-je davantage enclin à parler des personnes de rang social élevé que je connais, plutôt que des plus modestes ? Est-ce que je reçois plus volontiers à ma table les démunis qui ne peuvent me rendre la pareilleLuc 14. 14 ? Par ailleurs, quel accueil faisons-nous à ceux qui entrent dans la salle où nous rendons culte ?

Sur le plan spirituel, dans l’Église, ceux qui, par la grâce de Dieu, connaissent davantage la Parole, ne sont-ils pas enclins à mépriser d’autres croyants moins avancés dans cette connaissance ?

Dieu, lui, ne fait pas de « favoritisme », comme de nombreux passages de l’Écriture l’attestent : “le Dieu grand, puissant, et terrible, qui ne fait point acception de personnesDeutéronome 10. 7 ; 2 Chroniques 19. 72. Durant la période chrétienne, il n’y a plus, dans le corps de Christ, de différence entre les croyants juifs et non-juifs, entre riches et pauvres, entre hommes et femmesGalates 3. 28. Ils ont tous une part commune aux bénédictions qui découlent de l’œuvre de ChristÉphésiens 1. 3. Dans son royaume, il y a des sages, des puissants, des nobles, mais plus encore des humbles1 Corinthiens 1. 26. Oui, Dieu aime le pauvre, le faible. Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas été, plus que tout autre, le pauvre ? Une crèche à son entrée dans ce monde, des parents démunis qui offrent le plus faible sacrifice, pas de « chez-soi », un âne emprunté pour entrer à Jérusalem et le tombeau d’un autre pour sépulture. Mais s’il a vécu dans la pauvreté, c’est afin que nous soyons enrichis2 Corinthiens 8. 9.

Nous constatons trop souvent, hélas, la propension à traiter les personnes selon les critères des hommes – fortune (« bague »), rang social (« vêtements éclatants »), mais aussi savoir, élocution, etc. – et non selon ceux de Dieu. Le Seigneur a mis en garde ses disciples contre une telle attitude et a montré les conséquences opposées des deux conduites : “Quiconque s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé” Luc 14. 11.

Lorsque nous sommes guidés par des pensées humaines, nous prenons alors la position de “juges” (verset 4) avec un sentiment de supériorité, donc d’orgueil. Jésus a enseigné ses disciples à ne pas porter de jugement : “Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés : car, du jugement dont vous jugerez, vous serez jugés” Matthieu 7. 1, 2. Paul dénonce, lui aussi, le fait de juger : “Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? […] Ne nous jugeons donc plus l’un l’autre” Romains 14. 10-13.

Cet esprit de jugement qui établit des distinctions d’après l’apparence est, en fait, un péché réel aux yeux de Dieu (verset 9). C’est pourquoi nous devons écarter résolument de telles pensées.

Les trois lois : la loi de Moïse, la loi royale, la loi de la liberté : versets 8-13

Jacques renvoie les destinataires de sa lettre à la loi de Moïse qu’ils connaissaient bien. De très nombreux passages de l’A.T. enjoignaient aux Israélites d’aimer le pauvre et d’exercer la bonté à son égard. Le résumé de cette loi est donné par le Seigneur Jésus : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes” Matthieu 22. 37-40 ; Lévitique 19. 18 ; Deutéronome 6. 4. Ces deux « articles de loi » constituent bien la “loi royale” (verset 8), l’essence de la loi divine. Celle-ci dit : Aimez ! Si donc vous méprisez votre frère pauvre (verset 6), vous désobéissez à cette loi.

Or, la désobéissance à un seul commandement entraîne la condamnation prévue par cette loi.

Jacques interpelle les Juifs qui professaient le christianisme (versets 6, 7). Comment se comportent-ils vis-à-vis des croyants pauvres ? Quels sentiments ont-ils pour Christ ? Les mêmes questions peuvent être posées aux chrétiens actuels et la Parole juge de la même manière ceux qui prétendent suivre le Christ.

Nous n’avons pas à nous mêler de transformer la société organisée, “le monde”, mais nous avons à y faire briller les caractères de douceur, d’honnêteté et de respect d’autrui. Possédant la nature de Dieu (1. 18), nous pouvons montrer, par nos paroles et plus encore par nos actes (“parlez… agissez”), que nous aimons accomplir la volonté divine. C’est là, la vraie liberté (1. 25) ; cette “loi parfaite” a été accomplie par notre Sauveur, lui, le vrai samaritainLuc 10. 33. En se portant au secours de l’homme blessé, il a œuvré concrètement et efficacement.

La miséricorde et le jugement : verset 13

Si la foi opère par l’amour et si nous marchons par l’EspritGalates 5. 6, 14, 16, alors nous serons capables d’être miséricordieux à l’image de notre Père céleste. Souvenons-nous des paroles du Seigneur Jésus : “Je veux miséricorde et non pas sacrifice” Matthieu 9. 13 a ; Osée 6. 5, 6, et “Soyez miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux” Luc 6. 36-38. Car dans son gouvernement, nous risquons de recevoir un jugement sévère qui répondra à notre dureté de cœur (verset 13 a). Les exemples sérieux qui relèvent de ce principe ne manquent pas, soit dans la vie individuelle des croyants, soit dans la vie des églises locales3.

Dieu se doit d’exercer le jugement car il est saint, mais il est aussi un Dieu miséricordieuxJoël 2. 13, dont le jugement est “l’œuvre étrange” Ésaïe 28. 21 et qui “prend plaisir en la bonté” Michée 7. 18, 19. Au Calvaire, Christ a porté le jugement que méritaient nos péchés et son œuvre permet à Dieu de concilier les impératifs de sa sainteté et de son amour infini. Là, en vérité, la miséricorde a triomphé4 en face du jugement (verset 13).

Notes

1Le mot synagogue employé dans ce verset est la seule mention dans le N.T. où il paraît s’appliquer à un rassemblement chrétien. Ayons toujours à la pensée que l’auteur écrit à des Juifs convertis : “mes frères”.
2Faire acception de personnes, c’est avoir de la considération pour certaines personnes au préjudice d’autres, selon des critères de richesse, de naissance, de rang social, etc., et faire preuve de préférence, de partialité.
3Pour la portée de cette dernière expression, se reporter au commentaire du livre des Nombres SLE vol. 11.
4Certaines versions donnent : “La miséricorde triomphe du jugement”.

Jacques 2

1Mes frères, n’ayez pas la foi de notre seigneur Jésus Christ, [seigneur] de gloire, en faisant acception de personnes. 2Car s’il entre dans votre synagogue un homme portant une bague d’or, en vêtements éclatants, et qu’il entre aussi un pauvre en vêtements sales, 3et que vous regardiez vers celui qui porte les vêtements éclatants, et que vous disiez : Toi, assieds-toi ici à ton aise ; et que vous disiez au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ; ou : Assieds-toi ici au bas de mon marchepied ; 4n’avez-vous pas fait une distinction en vous-mêmesa, et n’êtes-vous pas devenus des juges ayant de mauvaises pensées ? 5Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? 6Mais vous, vous avez méprisé le pauvre. Les riches ne vous oppriment-ils pas, et ne sont-ce pas eux qui vous tirent devant les tribunaux ? 7Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qui a été invoqué sur vous ? 8Si en effet vous accomplissez la loi royale, selonb l’écriture : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”c, vous faites bien ; 9mais si vous faites acception de personnes, vous commettez le péché, et vous êtes convaincus par la loi comme transgresseurs. 10Car quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous. 11Car celui qui a dit : “Tu ne commettras pas adultère”, a dit aussi : “Tu ne tueras pas”. Or si tu ne commets pas adultère, mais que tu tues, tu es devenu transgresseur de [la] loi. 12Ainsi parlez, et ainsi agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté ; 13car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas usé de miséricorde. La miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement.

Notes

aou : entre vous.
bou : la loi royale selon.
cLévitique 19. 18.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)