Les croyants dirigent leurs regards vers le Seigneur “de gloire”, celui qui a retrouvé la gloire et que Dieu a glorifiéJean 17. 1-5. La foi permet aux chrétiens de ne pas suivre les critères de ce monde, car la tendance innée de l’homme est de chercher à s’élever et de rechercher ce qui est élevé. Satan le lui a suggéré dès le début de son histoire : “Vous serez comme Dieu” Genèse 3. 5.
Dans les rapports avec ses semblables, l’homme est toujours attiré par ce qui est grand. Le croyant n’échappe pas facilement à ce travers ; même un prophète tel que Samuel est tombé dans ce piège et a dû être repris par l’Éternel1 Samuel 16. 7. Au milieu du peuple de Dieu1, il ne devrait y avoir aucune discrimination. Un test probant pour moi à cet égard : suis-je davantage enclin à parler des personnes de rang social élevé que je connais, plutôt que des plus modestes ? Est-ce que je reçois plus volontiers à ma table les démunis qui ne peuvent me rendre la pareilleLuc 14. 14 ? Par ailleurs, quel accueil faisons-nous à ceux qui entrent dans la salle où nous rendons culte ?
Sur le plan spirituel, dans l’Église, ceux qui, par la grâce de Dieu, connaissent davantage la Parole, ne sont-ils pas enclins à mépriser d’autres croyants moins avancés dans cette connaissance ?
Dieu, lui, ne fait pas de « favoritisme », comme de nombreux passages de l’Écriture l’attestent : “le Dieu grand, puissant, et terrible, qui ne fait point
Nous constatons trop souvent, hélas, la propension à traiter les personnes selon les critères des hommes – fortune (« bague »), rang social (« vêtements éclatants »), mais aussi savoir, élocution, etc. – et non selon ceux de Dieu. Le Seigneur a mis en garde ses disciples contre une telle attitude et a montré les conséquences opposées des deux conduites : “Quiconque s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé” Luc 14. 11.
Lorsque nous sommes guidés par des pensées humaines, nous prenons alors la position de “juges” (verset 4) avec un sentiment de supériorité, donc d’orgueil. Jésus a enseigné ses disciples à ne pas porter de jugement : “Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés : car, du jugement dont vous jugerez, vous serez jugés” Matthieu 7. 1, 2. Paul dénonce, lui aussi, le fait de juger : “Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? […] Ne nous jugeons donc plus l’un l’autre” Romains 14. 10-13.
Cet esprit de jugement qui établit des distinctions d’après l’apparence est, en fait, un péché réel aux yeux de Dieu (verset 9). C’est pourquoi nous devons écarter résolument de telles pensées.
Jacques renvoie les destinataires de sa lettre à la loi de Moïse qu’ils connaissaient bien. De très nombreux passages de l’A.T. enjoignaient aux Israélites d’aimer le pauvre et d’exercer la bonté à son égard. Le résumé de cette loi est donné par le Seigneur Jésus : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes” Matthieu 22. 37-40 ; Lévitique 19. 18 ; Deutéronome 6. 4. Ces deux « articles de loi » constituent bien la “loi royale” (verset 8), l’essence de la loi divine. Celle-ci dit : Aimez ! Si donc vous méprisez votre frère pauvre (verset 6), vous désobéissez à cette loi.
Or, la désobéissance à un seul commandement entraîne la condamnation prévue par cette loi.
Jacques interpelle les Juifs qui professaient le christianisme (versets 6, 7). Comment se comportent-ils vis-à-vis des croyants pauvres ? Quels sentiments ont-ils pour Christ ? Les mêmes questions peuvent être posées aux chrétiens actuels et la Parole juge de la même manière ceux qui prétendent suivre le Christ.
Nous n’avons pas à nous mêler de transformer la société organisée, “le monde”, mais nous avons à y faire briller les caractères de douceur, d’honnêteté et de respect d’autrui. Possédant la nature de Dieu (1. 18), nous pouvons montrer, par nos paroles et plus encore par nos actes (“parlez… agissez”), que nous aimons accomplir la volonté divine. C’est là, la vraie liberté (1. 25) ; cette “loi parfaite” a été accomplie par notre Sauveur, lui, le vrai samaritainLuc 10. 33. En se portant au secours de l’homme blessé, il a œuvré concrètement et efficacement.
Si la foi opère par l’amour et si nous marchons par l’EspritGalates 5. 6, 14, 16, alors nous serons capables d’être miséricordieux à l’image de notre Père céleste. Souvenons-nous des paroles du Seigneur Jésus : “Je veux miséricorde et non pas sacrifice” Matthieu 9. 13 a ; Osée 6. 5, 6, et “Soyez miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux” Luc 6. 36-38. Car dans son gouvernement, nous risquons de recevoir un jugement sévère qui répondra à notre dureté de cœur (verset 13 a). Les exemples sérieux qui relèvent de ce principe ne manquent pas, soit dans la vie individuelle des croyants, soit dans la vie des églises locales3.
Dieu se doit d’exercer le jugement car il est saint, mais il est aussi un Dieu miséricordieuxJoël 2. 13, dont le jugement est “l’œuvre étrange” Ésaïe 28. 21 et qui “prend plaisir en la bonté” Michée 7. 18, 19. Au Calvaire, Christ a porté le jugement que méritaient nos péchés et son œuvre permet à Dieu de concilier les impératifs de sa sainteté et de son amour infini. Là, en vérité, la miséricorde a triomphé4 en face du jugement (verset 13).