La brève introduction laisse supposer que Jacques est bien connu de ses lecteurs. Il a le désir d’aller immédiatement au but ; c’est une première leçon pour nous : sachons aller à l’essentiel lorsque nous nous adressons aux autres.
Jacques écrit “aux douze tribus”, c’est-à-dire à tout le peuple d’Israël, tel que Dieu le voit toujoursNombres 24. 5 malgré la dispersion, juste châtiment de son péché. Dans tous les temps, la foi fait de même1 Rois 18. 31 ; Actes 26. 7. Nous aussi, nous devons, comme Christ1 Corinthiens 12. 12, considérer l’Église entière, c’est-à-dire l’ensemble de tous ceux qui ont cru au Seigneur Jésus. Bien que dispersés actuellement dans toute la chrétienté, nous savons que le Seigneur les connaît parfaitement et les rassemblera bientôt pour les amener dans la maison du Père.
Jacques se nomme, comme d’autres auteurs du N.T. (PaulTite 1. 1, Pierre et Jude), “
En attendant le retour du Seigneur, apprécions l’honneur qui nous est fait de le servirColossiens 3. 23, 24, ce que nous faisons aussi en servant ceux qui lui appartiennent.
La patience est l’un des thèmes majeurs de l’épître (1. 2-4 ; 5. 7, 10, 11). Dès le début de l’histoire de l’Église, les chrétiens ont connu la persécution1, et Jacques aborde ce sujet en parlant des tentations2.
Le langage de l’Écriture, très fort, peut surprendre. Doit-il décourager un chrétien qui souffre beaucoup et depuis longtemps, soit dans son corps, soit dans son esprit (verset 2) ? Si difficile que soit sa situation, qu’il considère pourtant que Dieu permet les circonstances et qu’il est plein de miséricorde et de compassion (5. 11). Le but que Dieu poursuit est de lui “faire du bien à la fin” Deutéronome 8. 16 et la grâce peut lui permettre, dans son épreuve même, de se réjouir en réalisant qu’il reste l’objet de l’amour divinRomains 8. 35-39.
Paul l’a expérimenté d’une manière remarquable : “Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les faiblesses… pour Christ : car quand je suis faible, alors je suis fort” 2 Corinthiens 12. 7-10. Accepter l’écharde lui a permis de connaître la puissance du Christ et la grâce de Dieu. Que ceux qui souffrent puissent faire la même expérience !
“L’œuvre parfaite” de la patience (verset 4) a été vue en perfection dans notre Seigneur : il a accompli sur la terre toute la volonté de son Père et a pu dire, dans une admirable confiance : “J’ai attendu patiemment l’Éternel” Psaume 40. 2. Il a considéré avec joie l’accomplissement des desseins éternels de Dieu : “Jésus… à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu” Hébreux 12. 2.
Dieu veut travailler en nous (verset 4) afin de nous rendre conformes à Christ, et cela par l’épreuve, s’il le juge nécessaire. Le résultat de ce travail divin est de mettre notre volonté, initialement rebelle, en accord avec celle de Dieu : nous sommes alors “
Nous ressentons le manque de sagesse pour marcher selon la volonté de Dieu au milieu des épreuves ; lui seul, peut nous donner cette sagesse si nécessaire (verset 5). Celui qui seul est sageRomains 16. 27 et qui veut nous exaucer ne nous fera aucun reproche, car cette demande lui est agréable1 Rois 3. 10. Mais une confiance entière dans sa puissance et son amour est indispensable à l’exaucement d’une telle requête (verset 6). Toutefois, ni notre faiblesse, ni même nos inconséquences ne lassent sa miséricorde. Celui qui manque de foi, fait preuve d’incrédulité vis-à-vis de Dieu et montre son inconstance4 (verset 8) et l’agitation de son esprit au lieu d’une foi paisible. Il est le jouet des circonstances comme les vagues sont le jouet des vents.
Jacques met en contraste :
Ces avertissements montrent clairement le prix que Dieu attache à la confiance sans réserve de ses enfants. Mais que personne, en reconnaissant que sa confiance est souvent défaillante (comp. 3. 2), ne se laisse décourager. Le Seigneur accueille favorablement celui qui reconnaît sa faiblesse, comme le père qui s’écrie : “Je crois, viens en aide à mon incrédulité” (c’est-à-dire à mon manque de foi) Marc 9. 24.
Les mots tentation et épreuve sont la traduction d’un même mot grec. Ils ont, dans notre langue, des applications bien différentes et désignent, entre autres :