L’auteur dénonce maintenant les conséquences désastreuses de l’esprit de querelle déjà réprouvé plus haut (3. 14). Dans ce monde, les guerres ont pour origine la jalousie, l’ambition, le désir de dominer, de posséder. Quel long cortège de misères et de morts jalonne l’histoire de l’humanité !
Et qu’ont fait ceux qui portent le nom de Christ ? Quelle est l’histoire de l’Église ? Désaccords, disputes, rivalités, divisions ont marqué 2 000 ans de christianisme.
Le verset 1 met à nu la cause profonde de cet humiliant état de fait : la corruption totale du cœur humain. Jésus l’a enseigné : “Du cœur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures” Matthieu 15. 19.
Tout désir n’est pas nécessairement mauvais ; mais si ce désir n’est pas en accord avec la volonté de Dieu, alors le péché se manifeste, car pécher, c’est aller à l’encontre de ce que Dieu prescrit1 Jean 3. 4. Si notre volonté naturelle n’est pas bridée, nous chercherons par tous les moyens à la faire triompher, au besoin en « écrasant » les autres. Il ne pourra qu’en résulter la “guerre”. Ouvrons les yeux sur notre propre « fond » et nous devrons reconnaître que nous sommes capables, si Dieu ne nous garde pas, de réactions funestes. Notre attitude peut causer aux autres un préjudice considérable.
David est un exemple saisissant : pour satisfaire une convoitise particulièrement coupable, il commit un adultère et alla jusqu’au meurtre (1. 14, 15) 2 Samuel 11. 14-17. “Vous tuez” 1, dit Jacques (verset 2) : ainsi, par notre comportement nous pouvons faire périr “le frère pour lequel Christ est mort”, comme Paul le dit ailleurs1 Corinthiens 8. 112. Quel avertissement solennel nous donne l’Écriture et combien de luttes fratricides désastreuses et même cruelles seraient évitées si nous avions “crucifié la chair avec ses convoitises” Galates 5. 24 !
Lorsque notre état intérieur est mauvais, nous pouvons avoir deux attitudes vis-à-vis de la prière :
Depuis la désobéissance d’Adam, le monde sans Dieu est gouverné par “la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie” 1 Jean 2. 16. Tout cela est opposé à Dieu.
Le disciple du Seigneur qui vient d’être vigoureusement exhorté à rejeter ces convoitises, doit comprendre qu’il n’y a pas de neutralité possible : “Celui qui n’est pas avec moi est contre moi” Luc 11. 23. Rechercher la compagnie des hommes inconvertis pour s’associer aux plaisirs après lesquels ils courent, est qualifié d’adultère (verset 4).
Cette séparation morale ne signifie cependant pas qu’il nous faille refuser tout contact avec des incroyants à qui nous devons présenter l’évangile.
Dans l’A. T, l’Éternel adresse à maintes reprises à son peuple Israël ce même reproche véhément : l’avoir abandonné pour se lier à d’autres peuples et servir d’autres dieux. Celui qui fait tout pour le bien des siens est en droit d’attendre de leur part des affections exclusivesJérémie 2. 1, 2.
Les mauvais désirs et les convoitises (verset 2) viennent-ils de l’Esprit ? Bien sûr que non ! Dieu, qui par cet Esprit habite dans le croyant, veut nous posséder tout entier. Il est un Dieu jalouxExode 20. 5 ; 34. 14.
En contraste avec les convoitises de notre propre esprit, le Saint Esprit communique à ceux qui restent humbles et petits à leurs yeux, une grâce meilleure ; Dieu la réserve à ceux qui imitent Christ, l’homme humble par excellenceMatthieu 11. 29. Le croyant qui vit moralement séparé du monde et dépendant de Dieu recevra une mesure abondante de bénédictions.
Par contre, “Dieu résiste aux orgueilleux”. Soyons particulièrement attentifs à cette parole, qui se trouve deux fois dans le N.T. 1 Pierre 5. 5. Dieu ne se répète jamais pour rien : “Dieu parle une fois, et deux fois, et l’on n’y prend pas garde” Job 33. 14. L’orgueil, “la faute du diable” 1 Timothée 2. 6, reste tapi dans le fond de notre cœur, et Dieu hait l’orgueil. Ce péché nous paraît souvent moins grave que d’autres plus visibles, mais la Parole le condamne très sévèrement.
Cultivons dans notre cœur le sentiment de la grâce de Dieu ; elle seule nous conduira à rejeter les convoitises qui nous assaillent si souvent (versets 1, 2), à montrer notre dépendance dans la prière (verset 3), à conserver une distance morale vis-à-vis du monde (verset 4) et à être humbles devant Dieu et nos frères (verset 6).