Jacques revient maintenant sur le sujet de la foi qu’il a déjà évoqué (versets 17, 18) et qui lui tient à cœur.
La foi croit que “Dieu est” et elle est nécessaire pour lui plaireHébreux 11. 6. Elle a Dieu (comme aussi le Seigneur Jésus) pour objetJean 14. 1. Un homme dont la foi est inactive (c’est-à-dire “morte” 1), est un homme “vain” 2.
La foi active ne produit pas seulement des « œuvres bonnes », mais des œuvres qui plaisent à Dieu. Les hommes, par altruisme, peuvent être amenés à faire beaucoup de « bonnes œuvres » mais, aux yeux de Dieu, ce sont “des œuvres mortes” Hébreux 9. 14. Deux exemples de l’A.T. vont illustrer cette foi active.
En offrant son fils Isaac sur l’autel de Morija, le patriarche démontre une foi magnifique et profonde. Contrairement à toute logique humaine, il estime que Dieu peut ramener à la vie ce fils qu’il sacrifie et que l’Éternel lui avait donné comme héritierHébreux 11. 17-19.
Par cet acte, hautement condamnable selon le jugement humain, sa foi est “rendue parfaite” (verset 22), c’est-à-dire qu’elle atteint un plein accomplissement. Vis-à-vis de ses serviteurs, il avait pu affirmer : “Nous irons… nous adorerons… nous reviendrons” Genèse 22. 5. Ainsi, devant les hommes, sa foi est attestée par cette œuvre et, de façon éclatante et publique, Abraham est déclaré juste. Dieu, lui, voit sa foi, le mobile secret qui le fait agir.
Jacques prend soin d’ajouter que, par cette œuvre (le sacrifice d’Isaac), la parole de l’A.T. est réalisée : “Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice” (verset 23). Or, cette déclaration est antérieure à la scène mémorable de Morija : on la trouve au chapitre 15 de la Genèse (donc bien avant le sacrifice d’Isaac). Dieu lui fit alors cette promesse : “Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Ainsi sera ta semence” Genèse 15. 5. Abraham reçut cette parole avec une conviction absolue et, en conséquence, fut appelé “ami de Dieu” Ésaïe 41. 8, seul homme à porter ce titre dans la Parole.
Loin de contredire Jacques, Paul s’appuie sur ce même verset de Genèse 15 pour établir qu’Abraham a été justifié par sa foiRomains 4. 1-8. Devant qui a-t-il été justifié ? Devant Dieu, évidemment, puisque le patriarche a cru celui qui faisait la promesse. Ainsi la Parole établit cette vérité essentielle que la foi sans œuvres justifie devant Dieu.
Jacques, lui, montre l’autre côté, non moins important, de la justification devant les hommes. Ceux-ci ne peuvent discerner la foi dans le cœur ; ils constatent l’existence de cette foi par les actes concrets. Abraham a donc été justifié devant les hommes par ses œuvres. Il y a une parfaite complémentarité dans l’Écriture, là où l’homme voudrait voir une contradiction.
Dans l’épître aux Romains, l’apôtre oppose, non pas la foi aux œuvres de foi, mais la foi aux œuvres de loiRomains 3. 27, 28. Par ces dernières, l’homme ne peut absolument pas être justifiéGalates 2. 16 ; Éphésiens 2. 9 ; 2 Timothée 1. 9.
Toutefois, Paul insiste beaucoup sur la nécessité impérieuse pour le croyant de pratiquer les “bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance” Éphésiens 2. 10. Il invite :
Aux yeux des hommes, Abraham allait commettre le meurtre de son enfant, Rahab en fait, elle, trahit son pays. En effet, sa foi lui fait discerner dans le peuple d’Israël le dépositaire des promesses de l’Éternel. Elle choisit délibérément, elle, la prostituée, de se placer du côté de l’Éternel et elle affirme : “Je sais que l’Éternel vous a donné le pays” Josué 2. 9. Le cordon d’écarlate qu’elle attache à sa fenêtre parle clairement de cette foi qui l’habite.
Quel contraste entre :
Toutes les considérations humaines : race, richesses, honneur, etc. ne comptent pas pour Dieu. Ceux qui le croient sans élever de doutes et qui le montrent par leurs œuvres, quelles que soient leur origine ou leur condition, sont agréés par lui.
Jacques conclut en comparant la foi sans œuvres à un corps dont l’esprit est absent : la mort en est la tragique conséquence. Ainsi, celui qui ne produit rien pour Dieu ne peut revendiquer la vie, il est spirituellement mort.
Ces exemples doivent nous stimuler pour que, selon notre mesure de foi, nous portions “du fruit en toute bonne œuvre” à la gloire de DieuColossiens 1. 10.