Jacques s’adresse avec affection à ses “frères bien-aimés” et les exhorte à se comporter d’une manière conforme à la nature de Dieu (verset 18) 1 Thessaloniciens 2. 12. L’esprit du croyant – “prompt à écouter, lent à parler” – et son cœur – “lent à la colère” – doivent montrer les caractères de son PèreProverbes 19. 11 ; Matthieu 5. 48. Pour cela, il faut que le croyant écoute attentivement tout ce que Dieu, par sa Parole, veut lui enseigner. Il doit se souvenir qu’un des attributs de Dieu est la lenteur à la colère : “L’Éternel, l’Éternel ! Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité” Exode 34. 6 ; Joël 2. 13 ; Jonas 4. 2 ; Nahum 1. 3 ; “il n’y a pas en moi de fureur” Ésaïe 27. 4a.
La précipitation dans les paroles est fâcheuse et peut nous conduire à regretter ce que nous avons prononcé hâtivement. L’apôtre reviendra sur ce sujet (3. 2-12) mais déjà l’A.T. nous met en garde contre cette tendance à parler trop viteProverbes 29. 20. Jacques a réalisé personnellement ce qu’il demande aux autres ! Dans le débat rapporté en Actes 15, il commence par écouter avant d’émettre une parole de sagesseActes 15. 13-21.
Le croyant peut avoir un caractère plus ou moins paisible ; c’est ainsi que l’A.T. rend un beau témoignage concernant Moïse : “Cet homme, Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre” Nombres 12. 3. Pourtant, un seul mouvement d’humeur l’a privé d’entrer dans le pays promis : “Ils l’irritèrent aux eaux de Meriba, et il en arriva du mal à Moïse à cause d’eux ; car ils chagrinèrent son esprit, de sorte qu’il parla légèrement de ses lèvres” Psaume 106. 32, 33. Nous ne pouvons pas nous retrancher derrière un caractère naturel difficile comme excuse à la colère : « Je n’y puis rien, je suis ainsi ! » Nous avons à veiller sur nos tendances1 Corinthiens 9. 27 et à rejeter toute colère charnelle avec l’aide du Saint EspritProverbes 14. 29 ; 16 ; 32 ; Éphésiens 4. 31 ; Colossiens 3. 8. C’est par un jugement constant de nous-mêmes que nous pourrons y arriver. Certes, le Seigneur nous a montré l’exemple d’une réelle indignation devant le malMarc 3. 5. Mais, même dans un tel cas, prenons garde à ne pas dépasser la mesure : “Mettez-vous en colère et ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation” Éphésiens 4. 26.
La colère de l’homme1 est, le plus souvent, une manifestation d’une volonté contrariée, d’impatience et de manque de contrôle de soi. Il ne peut en résulter qu’une conduite opposée à celle que la grâce enseigne : marcher “justement” Tite 2. 12. À l’inverse, nous devons montrer un comportement conforme à la volonté de Dieu (verset 20) 2.
En contraste3 avec la malice, nous sommes invités à la douceur pour recevoir la Parole avec toute bonne volonté, comme l’ont fait les Juifs de BéréeActes 17. 11. Elle est cette semence porteuse du germe de la vie1 Pierre 1. 23. Ainsi, elle pénètre dans notre cœur pour nous donner la vieRomains 1. 16, nous sanctifierJean 17. 17 et transformer, par l’Esprit, notre être intérieur. Jacques nous dit qu’elle s’implante4, ce qui montre bien ce profond travail de la grâce de Dieu.
Cet effet bénéfique peut être entravé par notre volonté propre, aussi sommes-nous invités à recevoir cette Parole “avec douceur” c’est-à-dire avec humilité.
L’apôtre développe maintenant son thème essentiel : la pratique de la vie chrétienne.
Écouter la Parole sans que celle-ci ait un effet pratique conduit à se séduire soi-même, c’est-à-dire à se faire illusion sur son état ; mais Dieu, lui, ne saurait être dupe ! Cet état dangereux est stigmatisé par le Seigneur : “Quiconque entend ces miennes paroles, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable” Matthieu 7. 24-27. Il invite les siens à mettre en accord leur connaissance avec la réalisation effective : “Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites” Jean 13. 17.
Les Juifs entendaient régulièrement les Écritures (Jacques lui-même en parle lors du concile de JérusalemActes 15. 21). Nous, chrétiens, lisons souvent la Bible : qu’en faisons-nous ? A-t-elle un impact dans notre vie, change-t-elle nos habitudes, notre comportement, lui sommes-nous soumis ? Autant de questions qu’il faut nous poser et auxquelles nous devons répondre dans la lumière de Dieu, si nous voulons montrer ainsi notre lien avec le Seigneur et notre amour pour lui.
Jésus a dit : “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole… Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles” Jean 14. 23, 24. “Et par ceci nous savons que nous le connaissons, savoir si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais quiconque garde sa parole, – en lui l’amour de Dieu est véritablement consommé” 1 Jean 2. 3-5.
L’image du miroir5 employée par l’écrivain est très significative : la Parole me montre tel que je suis… et le portrait n’est jamais à mon avantage ! Mais si Dieu me dévoile les replis les plus cachés de mon être, c’est pour m’amener dans sa lumière et me faire voir toutes choses comme lui. Sans cela, j’oublie volontiers ce que l’Esprit a voulu redresser dans ma vie ; j’ai esquivé le tranchant de l’épéeHébreux 4. 12, 13.
La méditation continue de la Parole me rendra actif, non pour remplir ma mémoire et mon intelligence, mais pour accomplir ce que Dieu prépare pour moi afin d’être, comme celui qui endure la souffrance (1. 12), un “bienheureux”.
La juxtaposition des mots : “la loi de la liberté” (verset 25) peut sembler, à première vue, un paradoxe. Tout s’éclaire si nous nous reportons à l’enseignement du Seigneur Jésus qui affirme : “Si vous persévérez dans ma parole… vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira”. Il ajoute : “Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres” Jean 8. 32, 36. La Parole qui libère l’homme de la puissance du péché, lui donne la force de “persévérer” (vertu si importante) dans l’obéissance à la volonté de Dieu.
Cette Parole, cette “loi”, n’est pas un « code » dont les articles seraient à observer dans un esprit légaliste, mais la pensée révélée d’un Dieu connu et aimé dont la volonté est suivie avec joie selon l’exemple suprême donné par le ChristPsaume 16. 8a ; 40. 9 ; 119. 44, 57, 167, 168 ; Jean 4. 34 ; 8. 29b.
Le véritable “service religieux” 6 se réalise dans la dépendance de Dieu et avec son approbation. Il n’a de valeur que s’il se conjugue avec la maîtrise de la langue (verset 26 ; 3. 1-12), sinon il est vain.
Ce que Dieu approuve (et que mes frères n’approuvent pas forcément !) peut être une action discrète, mais utile et bienfaisante. Elle concerne ceux qui sont privés de soutien humain et qui ont besoin d’une sympathie concrète. Le terme “visiter” inclut une idée de contact personnel : la « chaleur » d’une visite est bien préférable à une lettre… voire à un coup de téléphone !
Enfin, éviter tout contact impur avec ce monde, non seulement est à la portée de tout croyant, mais est aussi son devoir. Cela ne nécessite pas de don particulier, mais un cœur dévoué et une vraie consécration.
Recherchons les deux côtés du vrai “service religieux” marqué par ce qu’est Dieu dans sa nature : amour et sainteté.