Le sujet abordé par Jacques dans ce paragraphe est un des thèmes principaux de son épître. Le verset 14 fournit la clé pour comprendre ces versets : la profession de foi (“si quelqu’un dit…”) doit être prouvée par des œuvres. En effet, la foi se trouve dans le cœur ; mais, seul Dieu, qui lit dans les cœurs, connaît la réalité de ce lien vivant établi avec lui. Vis-à-vis des hommes, notre foi, pour être crédible, doit se montrer extérieurement par des faits réels, c’est-à-dire par des œuvres, souvent comparées à des “fruits” 1. Sans ces manifestations pratiques, cette profession de foi ne sert à rien (pas de “profit”, verset 14).
Dans notre vie journalière, notre foi est fréquemment mise à l’épreuve. Si quelqu’un se trouve sur mon chemin avec des besoins matériels évidents (versets 15, 16), quelle sera ma réaction ? Celle du sacrificateur (imbu de ses privilèges religieux), du lévite (préoccupé avant tout par la loi) ou celle de l’étranger, ému de compassionLuc 10. 30-37 ; Ésaïe 58. 7 ? Montrer un amour vrai et actif est un des meilleurs moyens de toucher une âme pour la conduire à Jésus.
La lecture des évangiles nous montre comment le Seigneur s’est occupé des besoins matériels de ceux qu’il rencontraitMarc 6. 34-44 ; 8. 1-9 ; Luc 4. 40, 41 ; Jean 6. 1-13 ; 21. 9. Certes, il a enseigné (des foules, des individus ou ses disciples) ; mais il n’en a pas pour autant négligé les nécessités du corps. Sachons ouvrir notre Bible… mais aussi notre portefeuille ou notre maison. Il y aura alors “profit” (verset 14), tant pour le donateur que pour celui qui reçoitProverbes 11. 25 ; Actes 20. 35.
L’enseignement des épîtres confirme celui des évangiles. L’apôtre Jean part de l’exemple suprême de Christ : “Lui a laissé sa vie pour nous”. En conséquence “nous, nous devons laisser nos vies pour les frères”. Notre amour doit donc se traduire très concrètement dans les faits ; à l’égard de celui qui est pauvre, aimons véritablement “en action et en vérité”. “Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui” 1 Jean 3. 16-18 ?
Le dialogue du verset 18 montre que foi et œuvres, loin de s’opposer, vont toujours de pair. Ces deux aspects de la vie chrétienne (“dire” et “faire”) devraient se compléter harmonieusement, l’un ne va pas sans l’autre. Plusieurs passages du N.T. le confirment :
Il est possible de retenir une croyance en un Dieu unique, comme le font des multitudes monothéistes, sans posséder la foi vivante en un Dieu Sauveur. Prétendre avoir la foi et être sans œuvres (comp. verset 17), n’est qu’une profession sans vie. Les démons connaissent l’existence de DieuLuc 4. 41 ; Actes 19. 15, mais ils n’en subiront pas moins la condamnation et les peines éternelles. Celui qui n’a pas de relation vivante avec Dieu (1. 18), court vers le même jugement. Quel aveuglement terrible, car le jugement sera proportionné à la connaissanceLuc 12. 48 !