Pour ceux qui ont “revêtu Christ” et qui sont “un dans le Christ” … “il n’y a ni Juif, ni Grec ; il n’y a ni esclave, ni homme libre ; il n’y a ni homme, ni femme” Galates 3. 27, 28 ;. Le christianisme n’a pas renversé, comme beaucoup veulent l’enseigner, les différences sociales. Il a cependant introduit, dans les rapports entre les hommes, des notions entièrement nouvelles fondées sur l’amour de Dieu versé dans les cœurs. Le Seigneur n’a pas accédé à la demande de celui qui voulait qu’il soit l’arbitre dans la répartition des richesses terrestresLuc 12. 14. Ceux qui sont les objets de l’amour divin, peuvent éprouver, quelle que soit leur différence de rang social ou de fortune, des bénédictions spirituelles bien supérieures à tout ce que le monde peut offrir.
La ferveur des premiers chrétiens les avait conduits à mettre tous leurs biens en commun : “Ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin”. “Il n’y avait parmi eux aucune personne nécessiteuse ; car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et apportaient le prix des choses vendues, et le mettaient aux pieds des apôtres ; et il était distribué à chacun, selon que l’un ou l’autre pouvait en avoir besoin” Actes 2. 45 ; 4. 34, 35. Ces heureuses dispositions ont été de courte durée ainsi que le montrent plusieurs exhortations des épîtres, notamment celle de Jacques (2. 5, 6 ; 5. 1) Romains 15. 26 ; Galates 2. 10 ; 1 Timothée 6. 9, 17, 18.
D’ailleurs, le Seigneur Jésus a prévenu ses disciples que ces différences subsisteraient : “Vous avez toujours les pauvres avec vous” Matthieu 26. 11.
Il a lui-même vécu dans la pauvreté et a toujours manifesté sa sympathie à l’égard des pauvres. La vie du chrétien devrait se dérouler, pour ses besoins matériels comme pour le reste, dans la confiance en Dieu. Le chrétien pauvre s’attend à celui qui prend soin des démunis : “Il relève le pauvre de l’affliction”. “L’Éternel écoute les pauvres” Psaume 69. 33 ; 107. 41. Dieu s’occupe aussi des moindres besoins de ses plus petites créaturesLuc. 12. 22-30. Le croyant sans ressources est invité à se glorifier dans sa position d’enfant de Dieu.
Le riche doit être conscient qu’il détient des biens dont il n’est que le gérant et doit s’attacher à celui qui demeure éternellement alors que les richesses sont éphémèresPsaume 62. 10 ; Proverbes 23. 4 ; Jérémie 17. 11. Celles-ci sont comparées (comme on le trouve déjà dans l’A.T.) à l’herbe qui, une fois coupée, se fane bien viteÉsaïe 40. 6, 7. Les biens considérés comme un avantage, doivent être estimés comme des orduresPhilippiens 3. 7, 8. L’échelle des valeurs a complètement basculé !
Jacques ne donne pas au pauvre d’autre exhortation que celle du verset 9 tandis qu’il avertit sérieusement celui qui se fie à ses biens. Une conduite avare ou égoïste aboutira à la ruine de l’âme : “Il se flétrira dans ses voies” (comp. 2. 6 ; 5. 1-6). Les Juifs auxquels s’adresse l’auteur en premier lieu pouvaient être surpris de cet enseignementMatthieu 19. 22-25 ; en effet, ils établissaient un lien étroit entre leur fidélité et leurs bénédictions terrestresDeutéronome 16. 10, 17 ; 28. 2 ; Proverbes 28. 20. Gardons-nous de faire, nous aussi, consciemment ou non, le même raisonnement qu’eux, et souvenons-nous de ces paroles du Seigneur Jésus : “Encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans ses biens” et “vous ne pouvez servir Dieu et les richesses” Luc 12. 15 ; 16. 13.
Sachons aussi recevoir de Dieu ce qu’il nous donne “richement”, pour en user avec reconnaissance1 Timothée 6. 17.
Dieu aime ses enfants, sans aucune préférence ; de même, puisque nous avons un même Sauveur, nos relations fraternelles doivent être vécues sans partialité.
Les circonstances, heureuses ou non, que nous soyons riches ou pauvres, ne devraient pas nous troubler, mais révéler, si l’épreuve survient et se prolonge, notre persévérance. Ainsi, un malade qui supporte calmement la souffrance est un témoignage puissant aux yeux de ceux qui l’entourent et la Parole lui donne le titre de “bienheureux” !
Beaucoup de chrétiens éprouvés ont été l’illustration de ce paradoxe apparent relevé déjà par Éliphaz : “Voici, bienheureux l’homme que Dieu reprend ! Ne méprise donc pas le châtiment du Tout-puissant. Car c’est lui qui fait la plaie et qui la bande ; il frappe, et ses mains guérissent” Job 5. 18.
Si, par la grâce de Dieu, nous restons fidèles, une récompense précieuse nous est promise sous l’image d’une couronne1. Ceux qui la reçoivent, la déposeront aux pieds du Seigneur, qui seul peut donner la force dans cette épreuve1 Pierre 1. 6, 7 ; Apocalypse 4. 10.
Je n’ai pas à me préoccuper par avance d’éventuelles épreuves : Dieu me donne la force et la foi pour le moment présent. Lui seul connaît mon lendemain et il m’invite à me confier pleinement en luiMatthieu 6. 34.
Cependant, quelle est mon attitude si ma foi est éprouvée ? Quel est le sujet de la prière que j’adresse à Dieu ? Est-ce d’être délivré ou d’acquérir un peu plus de patience ? À chacun de répondre pour lui-même.