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Épître de Jacques
Sondez les Écritures - 4e année

Jacques 1. 13-18

Endurer, connaître Dieu, se connaître

4. La tentation. Relation avec Dieu

Dieu ne tente personne : versets 13-15

La désobéissance de l’homme a introduit le péché dans le mondeRomains 5. 12 et a révélé ce qu’il y a désormais dans le cœur de tout homme : la convoitise1. La loi de Moïse l’établit clairementRomains 7. 7. L’incrédule cherche à assouvir ses convoitises. Le croyant, quant à lui, est toujours en danger d’y succomberÉphésiens 2. 3 ; Tite 3. 3.

Tout homme voudrait, dans son égarement, rejeter sur Dieu la responsabilité de ses fautes (verset 13), comme Adam l’a fait après sa chute en accusant Dieu à l’égard de la femme qu’il lui avait donnéeGenèse 3. 12. Dieu serait le responsable indirect de l’état de péché de l’homme ! Jacques récuse cette manière de se justifier. Non, Dieu est saint et ne peut, en aucune manière, induire qui que ce soit à commettre un péché.

Pour le croyant – car c’est à lui que s’adresse l’apôtre – les convoitises qui surgissent lui montrent, à l’évidence, la présence de la chair en lui. Il est “amorcé” 2 et, s’il ne veille pas, peut tomber dans le péché. Jacques décrit la « spirale » tragique par ces mots : “convoitise”, “péché”, “mort” (verset 15). Il souligne d’abord la responsabilité individuelle, “sa propre convoitise” (verset 14). Il montre ensuite les étapes : quand le croyant cède, même en pensée, à la convoitise, son action prend le caractère de péché et cela, dès son début. L’acte commis est un péché “consommé” c’est-à-dire mené à son terme. Ce péché entraîne la sentence de mortGenèse 2. 17 ; Romains 6. 23 : la mort du corps, suivie du jugement, de la seconde mortHébreux 9. 27 ; Apocalypse 20. 13, 14. C’est un principe général qui a sa force pour tous. Pour le croyant, le jugement a été porté par Christ à sa place, mais cela n’ôte rien à la gravité des conséquences de la convoitise. Dans ces versets, Jacques parle de façon absolue : le salut de l’âme n’est jamais remis en cause. Celui qui a cru en Jésus, mort et ressuscité, est sauvé pour l’éternité. Le Seigneur l’a affirmé expressément : “Mes brebis écoutent ma voix… je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main… personne ne peut les ravir de la main de mon Père” Jean 10. 27-29.

La Parole nous donne, avec le cas de Judas, un exemple très solennel de cette spirale. L’amour de l’argent, convoitise des plus funestes, mais aussi des plus répandues, l’a amené à trahir son maître, puis à le vendre aux chefs religieux, enfin, l’a conduit à se précipiter dans une mort horribleMatthieu 27. 5 ! Actuellement, on peut constater comment des maladies mortelles, telles que le sida, sont souvent la conséquence directe du péché.

En outre, il faut que chacun veille sur ses propres tendances, car ce qui peut être un piège pour l’un, ne le sera pas pour l’autre, et inversement. Que cela nous conduise à plus de vigilance… et nous préserve de toute prétention !

Le parfait donateur, le Père : versets 16-18a

En contraste avec les convoitises mauvaises qui naissent dans le cœur de l’homme, tout ce qui est bon (l’acte de donner et la chose donnée) vient de Dieu, le Père des lumières3, le Dieu libéral (verset 5). Il ne change pas, comme nous, au gré des circonstances du moment : “Car moi, l’Éternel, je ne change pas” Malachie 3. 6. La création, bien que gâtée par le péchéRomains 8. 19-21, fait notre admiration et nous permet de comprendre, dans une certaine mesure, la grandeur et l’amour de ce Dieu qui donne.

Mais l’acte le plus merveilleux de ce Père bon et parfait, n’est-il pas, justement, d’avoir donné son Fils unique et d’avoir fait de nous ses enfants (verset 18a) ? L’apôtre Jean nous présente cette filiation divine comme un don que Dieu accorde à tous ceux qui croient en Jésus ChristJean 1. 12, 13 ; 1 Jean 5. 1. Jacques la fait dépendre de la volonté expresse de Dieu par l’action créatrice de la parole de la vérité. Cette parole vivante communique la vie ainsi que le Seigneur l’explique à un docteur de la loi, fort étonné de ces paroles : “Si quelqu’un n’est né d’eau et d’esprit…” Jean 3. 5-84. Pierre enseigne que nous sommes “régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu” 1 Pierre 1. 23.

Prémices de ses créatures : verset 18b

En faisant de nous ses enfants, Dieu nous élève au premier rang de ses créatures. L’apôtre évoque par cette expression les images de l’A.T. : le premier-né de chaque famille d’Israël, le premier-né des animaux et les premiers fruits de la terre appartenait en propre à l’ÉternelExode 34. 19, 20, 26a ; Lévitique 23. 10 ; Nombres 3. 40-51 ; Deutéronome 15. 19, 20. Mais cela nous fait comprendre aussi que, parmi les croyants de tous les temps, ceux qui croient en Jésus dans la période de l’Église sont privilégiés, parce qu’ils appartiennent à cette nouvelle création2 Corinthiens 5. 17 dont le premier-né par excellence est ChristColossiens 1. 18, auquel nous sommes associés. Apprécions davantage le titre que Dieu nous donne, lui qui se révèle maintenant comme Père, et sachons lui exprimer notre confiance et notre reconnaissance !

Notes

1Voir la note B p. 336 pour le contraste entre les deux formes de tentations.
2C’est exactement le sens du terme employé pour la pêche.
3Dieu est vu ici comme celui qui introduit lumière et luminaires dans la création. Il est leur créateur et les maintient en place (comp. Job 38, 28 ; Amos 5. 8). Il est aussi la source de toute lumière spirituelle (Jean 1. 4, 9 ; 3. 19 ; 1 Jean 1. 5-7).
4Lire sur ce sujet le commentaire sur l’évangile selon Jean, SLE vol. 10.

Jacques 1

13Que nul, quand il est tenté, ne dise : Je suis tenté par Dieu ; – car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui ne tente personne. 14Mais chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; 15puis la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produita la mort.

16Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés : 17tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ou d’ombre de changement. 18De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures.

Notes

alitt. : engendre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)